hackle rooster coq mirage cerque tail fly flytying mouche eclosion
4 / L'atelier Techniques de montage des mouches

Les cerques

I - Les cerques, qu'est-ce donc?

 

Tous ceux s'adonnant au flytying, ont connu un moment ou la simulation des cerques s'est posée comme une étape clef du montage de leurs artificielles, que cela soit des mouches sèches, des émergentes ou des nymphes.

Quand vous ouvrez un livre de montage de mouche artificielle, dans la liste des matériaux, on voit souvent cela: "Cerques: Pardo"

Mais à vrai dire,  que sont ces cerques?

Chez les embryons de la majorité des Insectes, des ébauches appendiculaires apparaissent sur tous les segments abdominaux. Ces appendices disparaissent ensuite des segments prégénitaux, participent à la reproduction au niveau des segments génitaux (on parle alors de génitalia), ou acquièrent  une fonction sensorielle (cerques) - [In A. Beaumont & P. Cassier, "Biologie animale, des Protozoaires aux Métazoaire épithéloneuriens", Vol. 2, 3ème édition, 1983].

Ci dessous, génitalia de Rhyacophila tarda (Trychoptéra),  [d'après  Giudicelli N.,  Les Rhyacophila endémiques de Corse. Description de Rhyacophila tarda sp. (Trichoptera) Vie et Milieu , Observatoire Océanologique - Laboratoire Arago, 1968, pp.49-54].cerques genitalia trychoptere mouche genitalia fly tying flytyting eclosion

 

Grandes cerques articulées et subulées* d'Ephemera danica (photo de l'auteur).MDM mayfly mouche de mai fly flytying tying eclosion cerques

Cerques des Plécoptères, adultes et larves (d'après Mouches pour la pêche de Raphael Del Pozo Obeso).

Adultes:cerques mouches fly tying flytyting wet dry nymphe nymph eclosion plecoptere

 

Larves (nymphes). L'agrandissement permet de bien voir la segmentation (métamérisation) des cerques.cerques mouches fly tying flytyting wet dry nymphe nymph eclosion plecoptere

Les cerques sont donc des appendices abdominaux (11ème et dernier  métamère), et sont des appendices véritables. Chez beaucoup d'insectes, comme les Thysanoures (lépismes, ordre d'Insectes terrestres  nous intéressant relativement peu dans le cadre de la pêche à la mouche), ou encore les Ephemères et les Perles, ces cerques sont filiformes et multiarticulées. Elles peuvent être en forme de pinces chez les Japyx (insectes prédateurs  sous terrains) et les Forficules. Ils sont souvent simples et sont très souvent subulées (se terminent en forme de pointe).

Les cerques se retrouvent donc également à l'état larvaire - ces fameuses nymphes qui nous intéressent également dans le cadre du flytying.

Mais comment figurer ces cerques? Il existe beaucoup de matériaux permettant de le faire. Je ne vais pas "refaire le monde", mais juste  passer en revue quelques matériaux, naturels et artificiels, permettant de simuler ces cerques. Et peut-être, tout au moins je le souhaite, vous donner quelques idées pour vos montages.

Mais avant d'aller plus loin dans ce sujet - que je trouve passionnant -, je vous livre une petite réflexion qui est mienne. Nous voyons souvent des phrases du type "....dont la rigidité [du matériau] est parfaite pour monter des cerques.".

Hors, les cerques des insectes sont molles. Regardez la photo ci-dessus de Mouche de Mai. Elle suffit en soi pour corroborer cette notion de mollesse des cerques. Alors pourquoi nous vanter la "rigidité" d'un matériau pour les imiter? Une rigidité en queue de mouche artificielle (simulation des cerques) va simplement favoriser la flottabilité du modèle, et est associée aux notions de tension de surface et autres liaisons chimiques dites "faibles". Cela est donc un point important pour les mouches sèches.

Par contre, pour les émergentes, dont le but est d'évoluer dans la pellicule (tout au moins pour le corps de l'imitation), la rigidité ne sera donc pas forcément utile, au contraire, même.

Enfin, s'il en est de même pour les nymphes (dont la flottabilité sera de toute manière nulle, car souvent lestées), des matériaux rigides en queue permettent de fournir un signal vibratile plus intense que ne le feraient des matériaux mous.

Donc, si nous parlons souvent de rigidité des matériaux, il faut garder à l'esprit que cela est important, mais pas dans tous les cas.

Enfin, si dans cet article je vous suggère d'utiliser un type de matériaux en faisceaux ou par barbe/fibre isolée (ou par 2 ou 3), il faut toujours garder en tête que ce ne sont que des suggestions, et qu'avec des poils très fins, comme les poils de couverture de marmotte Canadienne, par exemple, un poil peut simuler une cerque, mais sur de tous petits modèles d'éphémères ou de spents (hameçons en taille 20 et inférieures).

Pour simplifier la lecture de cet article, je vous en livre le plan:

  • I. Les cerques, qu'est-ce donc?
  • II. Les matériaux utiles pour simuler les cerques
  • III. Les cerques réalisées avec des barbes de plumes de coqs
    • 1. Types de plumes et espèces (races) considérées
    • 2. Utilisation des barbes
  • IV. Les cerques réalisées avec des matériaux artificiels: microfibets et poils de pinceaux
    • 1. les microfibets
    • 2. Les pinceaux
    • 3. Comme utiliser ces soies synthétiques ?
  • V. Les cerques réalisées avec des plumes de canards
    • 1. Plumes de espèces de canards suivantes
    • 2. Utilisations possibles de ces barbes
  • VI. Les cerques réalisées avec des poils de Mammifères
    • 1. Les poils courts
      • A. Poils de couverture de lièvre
      • B. Poils de queue de loir
      • C. Poils de couverture de marmotte Canadienne
      • D. Poils de queue de martre
      • E. Poils de patte de lièvre arctique (PLA)
      • F. Poils de raton laveur (poils de couverture et poils de queue)
      • G. Poils de queue de veau
    • 2. Les poils semi-longs à longs, semi-rigides
      • A. poils de couverture de blaireau, de queue d'écureuil gris et de queue de marmotte
      • B. Poils de couverture de Cervidés
    • 3. Les poils longs et rigides
  • VII. Les cerques réalisées avec des plumes de pintade, perdrix et faisan
    • 1. Plumes des espèces suivantes
    • 2. Quelles utilisations possibles ?
  • VIII. Le cas particulier des cerques réalisées avec des biots d'oie
  • IX. Le cas particulier des cerques réalisées avec des poils d’oreilles
    • 1. Poils d’oreilles de lièvre
    • 2. Poils d’oreilles de chevreuil
    • 3. Autres poils d’oreilles
  • X. Le cas particulier des cerques réalisées avec des rachis de plumes
      • 1. Rachis de hackles
      • 2. Rachis de plumes de CDC
  • XI. Le cas des fibres synthétiques molles (antron, etc)
  • XII. Conclusion générale sur les cerques

*subulé: se dit d'un matériau dont l'extrémité est en pointe

 

 

II - Les matériaux utiles pour simuler des cerques

 

Les matériaux utilisables lors du montage d'une artificielle, afin de simuler des cerques, sont très nombreux. Ils peuvent être d'origine naturelle, ou être des produits synthétiques. Cela peut également être un mélange des deux. Je vais donc aborder les deux cas de figure, mais parlerai également un peu des mélanges possibles. Merci de bien garder cependant à l'esprit que cette liste ne peut-être exhaustive. Je vais faire de mon mieux, mais même si j'ai beaucoup de matériel de flytying chez moi, je n'ai pas tout non plus.

Je vous propose donc de passer en revue les matériaux suivants:flytyting mouche eclosion

Pour chaque matériau, ou mélange de matériaux, je ne vais pas forcément vous montrer un modèle achevé dont les cerques sont réalisées avec ce(s) matériau(x). Dans certains cas, je vous montrerai seulement le résultat sur un abdomen réalisé sur un hameçon Dohiku 301 en taille 16, ou parfois en taille supérieure (grandes cerques des MDM - Mouches de Mai, par exemple)

In finé, je vais  vous présenter deux tableaux récapitulatifs  reprenant certaines caractéristiques des matériaux testés, avec leurs utilisations possibles (sèche/émergente/nymphe). Sachez bien sur garder esprit critique par rapport à ce que je vous propose. Vous avez votre expérience et vos habitudes, donc votre point de vue est au moins aussi important que le mien.

 

III. Les cerques réalisées avec des barbes de plumes de coqs

 

Dans ce chapitre, et pour commencer, nous allons aborder le cas - un peu particulier pour la simulation des cerques - des barbes de hackles (ou de pelles) de coqs.

Pourquoi particulier? Tout simplement parce que les barbes de plumes de coqs (hackles, pelles, lancettes, etc) sont devenues un matériau incontournable pour la réalisation des cerques des imitations.

Ces hackles peuvent provenir de cous de coqs Indiens (ou Chinois, préférez cependant les premiers qui sont, à mon avis, de bien meilleure qualité), de coqs dits "génétiques", majoritairement Américains (Whiting, Metz, Ewing, Keough, Collins, Hebert Miner...), de coqs de pêche du Limousin, ou encore des coqs de pêche dits de León, que sont les coqs des races  Pardo et  Indio. Ce sont les barbes de ces deux dernières catégories de coqs qui sont les plus connues et renommées pour la réalisation des cerques. Et plus particulièrement les pelles, connues pour la longueur de leurs barbes.

Je vous invite d'ailleurs à lire (ou relire) cet article sur les Cous de coqs. Mais également celui relatif à "Du coq à la rivière" qui propose des plumes - magnifiques - de coqs de pêche du Limousin.

Au sujet de ces coqs de pêche de León, que cela soit les coqs des races Pardo ou Indio, vous trouverez pas mal d'information sur ce site. Mais encore plus sur le site de Pêche en León.

Ce qui a fait la réputation de ces coqs dits de pêche, ce sont la rigidité (il faut cependant relativiser), la brillance et la finesse de leurs barbes. En plus, les coqs de race  Pardo présentent des barbes avec un pointillage bien marqué et très fin, permettant donc de simuler parfaitement la segmentation des cerques...tout au moins selon notre point de vue de monteurs/pêcheurs.

Sur les barbes de plumes de coq Indio, ce pointillage est absent (ou vraiment très discret), et rejoint en cela les barbes de plumes de coqs de pêche du Limousin, dont la brillance et le côté translucide sont incomparables. Sur le site Pechetruite.com, vous avez également un article intéressant sur ces Coqs de León.

Enfin, selon cet excellent  document reconnaissant et phénotypant les races de coqs Pardo et Indio, il existe 43 variétés de coqs de Pardo, et 15 variétés de coqs Indio.

Les 43 variétés commerciales de coqs de race Pardo sont les suivantes:pardo plume feather cerques tail mouche fly flytying eclosion

Les 15 variétés commerciales de coqs de race Indio sont les suivantes:Indio plume feather cerques tail mouche fly flytying eclosion

L'inconvénient avec les coqs Pardo/Indio, est le prix des pochettes de plumes (on trouve le plus souvent des plumes dites de pelle). Cependant quand vous prenez un cou de coq Pardo, vous avez de très grands hackles, qui ont de très grandes barbes. Et ramené au prix d'une plume, prendre un cou de coq Pardo est tellement plus  économiques qu'acheter une pochette de pelles. Même si, je le reconnais, il est très très difficile de trouver toutes les teintes / patterns. Mais avons nous vraiment besoin de posséder toute la panoplie de couleurs et teintes?

J'essaye d'ailleurs actuellement d'obtenir une charte photographiques de ces 43 + 15 variétés auprès des éleveurs de ces coqs, mais c'est loin d'être sur que j'y arrive. Si c'est la cas, je complèterai cet article ultérieurement.

Mais revenons à nos moutons. Dans ce chapitre, je vais donc vous parler des barbes des plumes suivantes. Je pense qu'elles sont assez représentatives de ce que nous pouvons trouver / utiliser.

1. Types de plumes utilisées:
      • Hackle de coq Indien "grizzly"
      • Hackle de coq génétique Américain grizzly (Whiting farm)
      • Hackle de coq Pardo
      • Hackle de coq Indio
      • Hackle de coq de pêche du Limousin (élevage Du coq à la Rivière de J.F. Laval)
      • Pelle de coq Pardo
      • Pelle de coq du Limousin

Voici donc ces plumes:

cerques mouches fly tying flytyting wet dry nymphe nymph eclosion pardo indio limousin cock coq rooster hackle pelle lancette

cerques mouches fly tying flytyting wet dry nymphe nymph eclosion pardo indio limousin cock coq rooster hackle pelle lancette

Concernant la brillance: les barbes de toutes ces plumes sont brillantes, à l'exception des barbes du hackle de coq génétique Américain, qui ne sont  pas (ou très peu) brillantes. Cette brillance est également un peu moindre sur les pelles de coq du Limousin, je trouve. Par contre, sur les hackles de ces mêmes coqs, la c'est juste magique!

La finesse des barbes est impressionnante, quelque soit le type de coq (indien, génétique, Pardo, Limousin, Indio). Je trouve cependant que la finesse des barbes des coqs Indiens et génétiques est un peu inférieure à celle des coqs de pêche de León et du Limousin.

De plus, toutes ces plumes présentent des barbes parfaitement subulées.

A contrario, la rigidité varie d'un type de coq/plume à l'autre. Je vais donc un peu vous parler de cette rigidité, mais gardez à l'esprit que cela reste subjectif, car simple évaluation de ma part. A propos de leur rigidité donc, les plus rigides sont les barbes de coq Indien, et cette rigidité est très semblable à celle des hackles de coqs génétiques. Peut-être est-ce du au fait qu'elles semblent un peu plus épaisses que les barbes des coqs de pêche Limousin ou de León. Ou pas...  Les barbes de hackles de coq Pardo, Limousin et Indio présentent également une belle rigidité. Cependant je trouve que les  barbes de pelles de coqs Indio, et du Limousin, qui sont - selon moi - très semblables entre elles, sont un peu moins rigides. Cependant, tout est à relativiser. Si, sur votre montage, vous avez un faisceau de cerques mesurant 8 mm, la "rigidité apparente" du pinceau de cerques sera plus faible que si vous avez le même faisceau de cerques mais ne mesurant que 3 mm.

Ce point est donc toujours à garder en tête lors de vos montages: le rapport entre rigidité et longueur.  Un matériau a en effet une rigidité fixe intrinsèque, que sa longueur soit de 3 mm ou de 3 cm. Par contre, sur une toute petite longueur, cette rigidité peut amener à la déformation du matériau, ou pas. Prenons une corde à piano de 3 mm de diamètre, par exemple.  L'acier dont est fait cette corde à piano, très dur, est très rigide. Essayez de courber cette corde quand vous en prenez un segment de 2 cm de longueur. Cela est presque impossible, sauf à y appliquer une force énorme. Par contre, prenez en maintenant un segment de 50 cm. La, vous pourrez lui imprimer une courbure. Et si vous en prenez maintenant un segment de 3 mètres,  et bien, par simple attraction terrestre, la corde à piano va se  courber sans avoir besoin de lui appliquer une autre force que celle à laquelle elle est soumise (l'attraction terrestre). Ce ratio entre rigidité intrinsèque et longueur est donc un point très important, à toujours garder en tête.

Mais quoiqu'il en soit, ces barbes de plumes restent vraiment un matériau de choix pour le montage des cerques, que cela soit sur des mouches sèches, des mouches noyées ou des nymphes. Elles sont cependant un peu moins adaptées au montage des émergentes. Pourquoi? Sur un modèle de mouche sèche, les cerques en barbes de coqs de pêche sont souvent montées en faisceaux. Elles vont donc apporter un soutient global au modèle sur la surface de l'eau. Plusieurs autres facteurs entrent également en ligne de compte, que j'avais abordé dans cet article sur les Dubbings, mais je ne vais pas revenir sur ce point. Mais la conséquence est une meilleure flottabilité de la mouche. D'ailleurs, sur une araignée, on retrouve dans de très nombreux ouvrages l'illustration suivante, ou est représentée une araignée en appui sur l'eau, par l'intermédiaire de ses cerques et de sa collerette.araigne ùouche dryfly fly flyyting eclosion cerque tail

Une émergente au contraire, doit flotter le plus bas possible sur l'eau. Et c'est  souvent le sac allaire et/ou les ailes, qui vont apporter la flottabilité nécessaire au modèle. Donc, les cerques des émergentes ne sont généralement pas faites avec des matériaux de grande flottabilité intrinsèque. D'ailleurs, sur les imitations d'émergentes, ce que l'on nomme "cerques"  est plus à mon avis une tentative de représenter l'exuvie dont l'insecte est en train de se débarrasser, que des cerques véritables.

Mais la encore, il s'agit d'un point de vue personnel. Et puis, la beauté de ces plumes est vraiment incomparable.

De plus, lorsque vous vous intéressez à monter une imitation d'éphémère dont les cerques sont segmentées (voir le premier chapitre), les barbes des plumes des coqs Pardo sont vraiment au top. Segmentation (aspect pointillé), finesse et brillance vont permettre de monter des imitations vraiment délicates et "éthérées". De plus, ces cerques - présentant une certaine rigidité, vont donc fournir un point d'appui non négligeable sur l'eau, et favoriser ainsi la flottabilité de votre modèle. Cependant, le pointillage des barbes de plumes de coqs Pardo est vraiment très fin. Il sera donc bien adapté au petits modèles. Un peu moins au grand modèles (Mouche de Mai, March brown...).

A contrario, lorsque vous utilisez des barbes de coqs Indiens ou génétiques, celles-ci ne sont pas pointillées, mais barrées. La segmentation naturelle apparait donc bien plus "brute", ou grossière. De plus, comme il n'y a pas (ou peu) de brillance sur les barbes des coqs génétiques, ce type de matériaux conviendra donc plus à des mouches dites  "d'ensemble", destinées à des zones présentant un fort courant (les eaux dites "vives"), qu'a des imitations se voulant plus ou moins réalistes et destinées à pêcher des grands lisses.

En effet dans les eaux vives, souvent "blanches", le poisson à moins de temps pour observer ce qui passe, de part la vitesse du courant. On va donc être plus sur l'aspect général (la silhouette), que sur la précision et les  détails de l'imitation. D'ailleurs, dans l'excellent livre "Mouche sèche en eaux rapides" de J.P. Comby, l'auteur prône l'utilisation de "mouches fouillies", comme l'Araignée paysanne, le palmer, ou encore la double collerette. Excellente flottabilité, silhouette...

Cependant,  ces barbes barrées, rigides, pourront avec justesse être utilisées en pinceaux (allant de 3-4 barbes, jusqu'à 10-15 par cerque), pour réaliser les cerques de modèles de tailles supérieures. En effet, leur finesse se prête assez mal à des cerques simulées par seulement une ou deux barbes, comme par exemple pour le montage d'une Ecdyo en taille 14, avec ses deux grandes cerques immenses. Ou alors, vous pouvez imiter les 2 (ou 3) cerques de l'insecte,  en utilisant une ou deux barbes pour chacune des cerques, mais sur des modèles relativement petits (hameçons de taille 18 et moindre - voir le chapitre X). Tout reste donc une question de proportions.

En effet, même si les barbes de plumes de coqs sont rigides, cette rigidité prise isolément n'est pas suffisante pour assurer un bon appui - et donc équilibre - de la mouche artificielle de grande taille sur l'eau. De plus, si l'on veut garder la proportionnalité entre la finesse des barbes, et la taille de la mouche, les montages mono- ou bi-barbes seront moins bien adaptés pour réaliser des cerques sur des imitations d'Ecdyo en taille 16 et plus.

Nous verrons cependant dans les chapitres suivants que pour cela, les matériaux synthétiques (microfibets) sont quand même plus  adaptés, je trouve.

2. Utilisation des barbes:

Je vais donc  vous montrer des cerques réalisées avec les barbes issues des  plumes énumérées ci-dessus, au travers de quelques exemples de montages.  Certains nous ont été proposés par des Membres de notre communauté.

La March brown paraloop de Blajoux, avec des cerques (et des ailes)  réalisées avec des barbes de plume de coq Pardo en faisceau. Avec ce montage, nous sommes vraiment dans la finesse, avec un modèle qui va flotter assez bas (pas de collerette, mais des ailes uniquement sur la partie supérieure de la hampe), et qui fera donc merveille sur une zone lisse,...même si ce type de mouche émerge plutôt dans les veines de courant. Les cerques y sont simulées par l'utilisation d'un faisceau (environ 15) de barbes de coq Pardo. Ces cerques réalisées  avec des barbes de coqs de pêche vont soutenir l'ensemble du montage à la surface de l'eau, et améliorer ainsi sa flottabilité, contrebalançant en cela l'absence de "soutient" à la flottabilité sous le thorax de la mouche.March brown MB pardo paraloop mouche fly tying eclosion 2

Ou encore, une Olive comparadum, (photo et montage de l'auteur) également réalisée avec des cerques en barbes de Pardo. Nous  sommes dans le cas d'une mouche d'ensemble,  qui se base sur une silhouette et une teinte générale, associé à une flottaison basse. Ce modèle est donc censé imiter une forme émergente. Les cerques - relativement rigides car réalisées avec des barbes de plume de coq Pardo, ont pour seul intérêt d'augmenter un peu la flottabilité de ce modèle. Sinon, il aurait mieux valu - sur ce modèle d'émergente - utiliser des barbes de canard Carolin, comme nous le verrons plus loin dans cet article. Comparadum poil cervidé olive fly tying mouche eclosion

A contrario, la fameuse Adams, (ci-dessous, photo et montage de l'auteur) touffue, dense, utilisant des barbes segmentées de hackles de coqs génétiques, et qui va faire merveille dans les eaux vives. La brillance n'est pas vraiment au rendez vous (même si elle n'est pas nulle - les hackles de coqs génétique ont quand même une certaine brillance), par contre nous sommes bien dans une catégorie  de mouche que J.P. Comby qualifiait de fouillie. Et comme nous le disait mon ami Denis06  qui ne pêche qu'en torrents Alpins: "l'une de mes préférées...". A noter que vous pouvez parfaitement utiliser des barbes de coqs Indiens, qui montreront un peu plus de brillance que les barbes de coqs génétiques, ou mieux encore, des hackles de coqs du Limousin.

Adams femelle female fly tying flytying mouche eclosion

Donc, les barbes de hackles/pelles de coqs sont vraiment un matériau de choix pour le montage des mouches sèches. Elles présentent en effet la finesse, la rigidité, et, dans certains cas, la brillance nécessaire. Leur appui sur l'eau est solide, et va faciliter la flottaison des imitations. Il vaut donc mieux les utiliser en pinceaux sur des modèles un peu grands, ou par petits faisceaux de 2-3 barbes (pour une cerque), sur des modèles de tailles inférieures, à mon avis tout au moins.

Enfin, les barbes de plumes de coq du Limousin, et Indio (plumes que je trouve vraiment similaires), sont un peu moins utilisées pour faire des cerques (tout au moins de mouches sèches et émergentes), car elles ne sont ni vraiment pointillées, ni segmentées. Par contre, leur finesse et leur brillance fera merveille pour la réalisation des cerques des nymphes et perdigons, ainsi que des ailes - seules ou mélangées avec des barbes de plumes de canard Carolin, par exemple, ou encore des collerettes (araignées, parachutes et montages paraloops).

Ci dessous, perdigon sur H16 court (Dohiku 302) avec cerques en barbes de pelles de coq de Limousin (photo et montage de l'auteur). La brillance est incomparable!

cerque Limousin cocq rooster flytying fly mouche perdigon eclosion

Ci dessous, un autre petit  montage (montage et photo de l'auteur) en taille 18, comme la Créator ou les barbes (Pardo) sont utilisées en faisceau. Ce modèle pourrait encore être affiné en utilisant seulement deux ou trois barbes, espacées en éventail.

Enfin, sur ce modèle de spent en taille 16, chacune des deux cerques est figurée par quelques barbes de pelle de coq Pardo (montage et photo de l'auteur).microfibets spent tail cerques mouche fly flytying eclosion

 

Pour résumer, les utilisations possibles des barbes de ces plumes sont donc les suivantes:pardo indio limouzin barbes fibres cerques tail mouche fly flytying eclosion bis

 

 

 

 

 

 

IV. Les cerques réalisées avec des matériaux artificiels: microfibets et pinceaux

 

Quand j'ai commencé à  réfléchir à l'articulation de cet article, je pensais commencer par les matériaux naturels, et finir avec les matériaux synthétiques. Et puis, je me suis dit que le corps de cet article se devait d'être composé des matériaux les plus fréquemment utilisés pour la réalisation des cerques, et ce pour la grande majorité des imitations. Tout naturellement, j'ai pensé aux barbes de hackles de coqs de pêche - matériaux naturels, puis aux microfibets et autres poils (soies) de pinceaux - matériaux synthétiques. Ces derniers se veulent en effet être le pendant synthétique des barbes de coqs de pêche. Après avoir donc traité des plumes de coqs dans le précédant chapitre, abordons donc maintenant les "barbes synthétiques".

1. Les microfibets:

Les microfibets sont... des soies de pinceaux synthétiques, vendus comme matériel de flytying. C'est donc cher, très cher, proportionnellement à un simple pinceau avec des soies synthétiques. Par contre, avec les microfibets, il y a un panel de tons et nuances difficilement obtensible avec des soies de pinceaux. Mais vous allez voir que l'on peut quand même bricoler pas mal de choses. Et puis, que voient effectivement les poissons? Je vous laisse répondre à cette question. Moi, je ne sais pas.

Ces microfibets, de nombreuses marques en proposent. Moi, j'ai du Hends, car je trouve que le rapport qualité/prix des produits de cette marque est vraiment intéressant. Encore une fois, à voir cependant si les nuances proposées sont perçues comme telles par les poissons, avec une vue par le dessous, et un arrière plan lumineux (ciel).

Ci-dessous un panel de couleurs possibles.microfibets cerques mouche fly nymphe nymph flytying eclosion

Plus en détail, cela donne cela:microfibets cerques mouche fly nymphe nymph flytying eclosion

Ces microfibets sont donc des fibres synthétique relativement transparentes, à la brillance cependant assez peu marquée. Le point très positif reste leur rigidité, associé au fait qu'elles sont très nettement  subulées. Il s'agit, selon moi, d'une très bonne imitation des barbes de coqs génétique et Indien, la segmentation en moins. Leur relative manque de brillance fait qu'elles se rapprochent par contre un peu moins des barbes de plumes de coqs de León et du Limousin.

Il en existe aussi en version "pointillée".microfibets cerques mouche fly nymphe nymph flytying eclosion

Cependant, ce "pointillage" ne ressemble en rien - en terme de finesse - à ce que l'on peut avoir de manière naturelle sur des barbes issus de plumes de coqs Pardo. Nous sommes plus sur la segmentation de celles des hackles grizzly.

Dans la photo ci-dessous, une pelle de coq Pardo "sarrioso" est mise à côté d'un faisceau de microfibets segmenté. Il est évident que la finesse du pointillage n'a aucune commune mesure entre ces deux matériaux. Il est également évident que l'épaisseur d'une barbe est nettement plus faible que celle de la fibre synthétique. Les barbes naturelles pointillées seront donc parfaites pour de petits modèles de mouche,  les microfibets "segmentés" seront plus adaptés à des modèles de tailles supérieures.

pardo microfibet cerque mouche fly flytying eclosion

Je cependant reste persuadé que rien ne peut remplacer la beauté et la "noblesse" des matériaux naturels en flytying, Cependant, cela a un coût, qui est  associé à une durée de vie inférieure à celle des matériaux synthétiques. Mais à bien y réfléchir, que vaut-il mieux pour des mouches dont une proportion certaine restera dans des arbres (tout au moins quand je pêche) et qui auront donc  une durée de vie de pêche très réduite? Peut-être s'agit-il juste d'une satisfaction personnelle, et de l'amour du beau.

Mais je disgresse. Donc le problème avec ces microfibets, ainsi que je vous le disait, reste leur prix. Leur avantage est le panel de teintes disponible. Avons nous besoin d'autant de teintes, cependant? Je vous laisse libres de répondre à cette question.

2. Les pinceaux:

On trouve en effet beaucoup moins cher que les microfibets! J'ai beaucoup acheté de microfibets à mes début en flytying (vous pouvez le voir grâce à la photo plus haut!). Maintenant, je n'achète plus que des pinceaux.

En effet, allez faire un tour dans les magasins de bricolage ou de loisirs créatifs. Vous trouverez tout plein de pinceaux dont les soies synthétiques feront vraiment l'affaire. J'ai en particulier trouvé un pinceau "spalter", large, avec des soies blanches. Sur ce pinceau, il doit bien y avoir quelques milliers, voir dizaines de milliers de soies synthétiques!cerques pinceau mouche fly flytying eclosion

Pourquoi du blanc (on en trouve d'autre couleurs)? Puisque avec des marqueurs indélébiles, il est possible de les teinter (vous aurez cependant une teinte beaucoup plus claire que celle du marqueur). Sur la photo ci-dessous, de haut en bas, de gauche à droite: blanc (non teinté), teinté avec un marqueur noir (cela ressemble fort a des barbes de pelles de coq du Limousin et Indio, non?), vert clair, ou rose.Y-a-t 'il une différence avec les microfibets quand on y regarde de près? Non, même forme subulée, translucide, même rigidité. died teinté

NB: pour mon utilisation, je coupe un faisceau de soies sur le pinceaux spalter, et avec un briquet, je brule la base des soies afin de les souder entres elles. De part leur rigidité, quand vous en prélevez quelques unes, il est très facile d'aligner ensuite ces soies par la pointe.

En fouinant dans ces magasins, vous aller également trouver toutes autres sortes de pinceaux pouvant faire l'affaire. Ci dessous en teinte tabac.

Vous trouverez également des pinceaux avec des soies plus opaques, éventuellement  bicolores, les pointes étant un peu plus foncées. Ce type de soies est parfait pour monter des perdigons, par exemple. L'utilisation de telles soies pour le montage des grandes mouches sèches - avec une utilisation en faisceau -  sera donc par contre moins recommandée, de part cette opacité.

Voici un autre exemple de pinceau avec des soies (très) opaques... tout au moins en apparence. A la lumière, il demeure cependant une certaine translucidité.

Pinceau brun

Ce sont ces fibres (soies synthétiques) particulières, de couleur marron, que j'utilise pour monter mes (grandes) imitations d'Ecdyo.

Vous pouvez même trouver dans votre magasin de maquillage préféré (merci Pierrot ), des pinceaux destinés au maquillage .

Cependant dans ce cas la, il est facile de voir que les soies ne sont pas subulées et qu'elles sont également assez opaques. De plus, elles sont très souples (il serait dommage que Pierrot ne s'irrite les paupières alors que se maquillant avec un pinceau un peu trop rigide...).  Si elles seront donc peu adaptées au montage des mouches de surface (sèches et émergentes), elles  feront par contre  merveille pour des nymphes.

3. Comment utiliser ces soies synthétiques?

Ci-dessous (photos et montages de l'auteur), vous avez un modèle de perdigon, monté sur un hameçon Dohiku 302 en taille 16 avec une bille tungstène rouge cuivré. A gauche, les cerques sont réalisées avec des barbes de pelle de coq du Limousin (de chez Jean-François Laval - Du coq à la rivière), à droite, avec des soies synthétiques blanches, teintées au marqueur indélébile noir.

cerque Limousin cocq rooster flytying fly mouche microfibet perdigon eclosion

Sincèrement, je trouve le résultat vraiment similaire, même si les cerques sont un peu plus claires à droite! Et j'avoue même préférer les microfibets sur ces montages. En effets, ces soies synthétique sont un peu plus rigides que les barbes de coq de Limousin, et vont donc fournir un signal vibratile plus fort, ce qui est le bienvenue dans les zones à fort courant, zones dans lesquelles j'utilise de préférence  des perdigons.

Une autre exemple (photo et montage de l'auteur), une ANR, dont les cerques sont montées avec des poils de pinceaux marron.

ANR larve larvae nymphe nymph fly tying flytying mouche eclosion

Sinon, autres exemples (photos et montages de l'auteur) sur un montage Ecdyo, soit en CDC bi-ailé, soit en montage parachute (les deux sur Dohiku 301, en taille 16).

ecdyo ecdyonorus cerque mouche fly flytying microfibet CDC parachute eclosion

Donc, ainsi que vous pouvez le voir, microfibets et soies de pinceaux sont vraiment adaptés au montage des cerques des mouches sèches (grand modèles), et des nymphes/perdigons.

Sur de petits modèles de mouches sèches, par contre, l'utilisation d'un pinceau de microfibets ou de soies de pinceau (de courte taille donc) va conférer à la mouche des cerques d'une trop grande rigidité, tout au moins je trouve. Il faut en effet toujours garder à l'esprit le rapport entre la longueur et la rigidité. Deux barbes de coqs réunies pour simuler une cerque seront donc selon moi plus adaptées (voir en fin d'article).

Ces soies synthétiques sont à utiliser de la manière suivante:microfibet cerques flytying fly mouche eclosion bis

 

Contrairement aux autres matériaux dont nous avons déjà parlé, ces microfibets et autres soies de pinceau n'ont une vrai utilité que dans la réalisation des cerques. Je ne connais pas de modèle les utilisant autrement que pour simuler ces cerques, même si nous pouvons très bien les imaginer, en enroulements jointifs, pour faire des corps segmentés de petites nymphes, par exemple.

Et quand je vous disais que les microfibets ne sont que des fibres qui sont utilisées pour faire des soies de pinceaux.... Sur la photo ci-dessous, des soies de pinceaux sont mis à coté de microfibets, qui est qui?

microfibets tail cerques mouche fly flytying eclosion

(Réponse: à gauche, des microfibets, à droite des soies de pinceaux passées au marqueur indélébile noir)

 

 

V. Les cerques réalisées avec des plumes de canards

 

Dans ce chapitre, je vais vous parler des cerques réalisées grâce aux barbes de plumes de canards (Anatidés), et voir quelles sont leurs avantages, mais aussi quels sont leurs inconvénients.

1. Plumes de espèces de canards suivantes:

Dans ce chapite, je vais donc vous parler des barbes obtenues à partir des plumes des espèces suivantes:

  • Carolin (Wood duck)
  • Chipeau (Gadwall)
  • Colvert (Mallard)
  • Sarcelle (Teal)

Cette liste n'est pas exhaustive, loin de la, mais je peux vous parler de ces plumes, car j'en ai en stock, et car ce sont également des plumes relativement faciles à trouver dans le commerce.

Voila en photo les plumes d'intérêt.cerques mouches fly tying flytyting eclosion sarcelle mallard gadwall woodc duck

Les barbes de toutes ces plumes sont bien pointillées. Les plus fines, tant en terme d'épaisseur de la barbe, que de la finesse du pointillage, sont celles des plumes de Wood duck (canard Carolin). Malheureusement, ces plumes de Carolin restent chères, trop chères, même.

Sur cette photo, la plume de gadwall (canard chipeau) est teinte en jaune. Elles peuvent en effet  l'être en de multiples couleurs. Selon moi, pour les teintes, c'est l'équivalent en plume de canard, d'un hackle de coq génétique grizzly: il y a une base claire et pointillée, que l'on peut ensuite décliner en de multiples teintes et couleurs.

Si cela vous intéresse, les procédés classiques de teinture avec des pigments naturels ou artificiels sont décrits dans une série d'articles disponibles dans les Procédés de teinture.

Mais, pour en revenir à nos moutons,  on remarque la même intensité de pointillage sur une plume de canard chipeau que sur une plume de sarcelle. Gardez cependant à l'esprit qu'en fonction de la saison, il peut y avoir des variations assez importantes. Lors de la période de reproduction, en effet, les plumes seront bien plus "belles" que hors période de reproduction.

Pour le mallard (colvert), cette plume est assez pâle, mais il en existe de plus marquées dans le contraste clair / foncé. L'avantage est que sur le colvert mâle, on trouve de grandes plumes, avec donc de très longue barbes. Enfin, nous avons également un beau contraste avec les plumes de sarcelles (teal), qui sont plus petites (les sarcelles, qu'elles soient d'hiver ou d'été, sont de très petits canards).

Les plumes de carolin (wood duck) sont la plupart du temps utilisées pour simuler des ailes, que cela soit pour des mouches sèches (hendrickson, quill gordon, red quill), mais également pour des mouches noyées (hendrickson, dark cahill). Leur finesse intrinsèque, ainsi que  la finesse de leur pointillage s'y prétent en effet parfaitement. Il est également fréquent de les utiliser pour faire les joues des Streamers aux ailes en plumes.

2. Utilisations possibles de ces barbes?

Avec une pincée de quelques barbes obtenues à partir des plumes de ces canards, on peut simuler de très belles cerques segmentées sur de tous petits modèles, grâce à la finesse de ce pointillage.

Même si les plumes de ces canards présentent globalement un aspect semblable, quand on regarde plus en détail,  il est par contre évident qu'il y a des différences. cerques mouches fly tying flytyting eclosion sarcelle mallard gadwall woodc duck carolin duck

Tout d'abord, l'aspect segmenté est très bien simulé avec les barbes de carolin, qui sont très finement pointillées.

Avec les autres plumes, cet effet est moins évident, plus "flou". En effet, même si sur les plumes de sarcelles ce pointillage est assez fin, il l'est cependant moins que sur les plumes de canards Carolin. Et cela est encore plus vrai avec les plumes de canards chipeau et colvert.

Ensuite, si vous vous souvenez cet article sur les Plumes et herls, je vous y  rappelais qu'un herl (le terme "moucheux" pour désigner une barbe) est donc une partie de la plume - la barbe -  portant des barbules.

Sur les photos ci-dessus, il est assez facile de voir que chez le canard  chipeau, le col vert et la sarcelle, ces barbules sont assez développées. Elles donnent par conséquent un aspect un peu "flou", un peu épais, à ce petit pinceau de barbes simulant les cerques. De plus, les barbules  empêchent que les barbes ne se détachent vraiment les unes des autres. Le résultat est un pinceau de barbes plus dense, moins individualisé, plus lourd donc, et d'un aspect moins rigide,  moins "éthéré". Une des conséquences est que le pointillage va être moins net. L'autre conséquence directe est que leur portance sur l'eau va être moindre, ce qui va affecter la flottabilité globale de votre imitation.  Il faut donc  bien considérer ce point, qui, combiné à la faible rigidité de ces matériaux, font que ces barbes ne vont pas apporter un soutient global à la mouche une fois sur l'eau.

Ces matériaux sont donc plus adaptés au montage des émergentes et des nymphes, que des mouches sèches.

Au contraire, les barbes de carolin présentent vraiment des microbarbules. Les barbes apparaissent donc beaucoup plus fines, parfaitement individualisées, et dont la "segmentation" est bien plus nette. En un mot, elles permettent de mieux imiter les cerques segmentées que les barbes des plumes des trois autres espèces canards. Leur inconvénient? Le prix: entre 5 et 6 € le petit sachet de plumes. Presque le prix d'une pochette de pelles de coq Pardo. De plus, et ce point est commun aux barbes des plumes de canards, leur souplesse fait qu'elles vont moins assurer la portance générale de l'imitation sur l'eau.

Cependant, comme ces barbes de canard Carolin vont mieux s'individualiser de part un système barbulaire réduit, leur portance globale va être légèrement supérieure à la portance globale des barbes des plumes des autres espèces citées. Ceci est associé à la tension de surface, toute proportion gardée, cependant.

De manière plus concrète, voici ci-dessous un modèle de Mouche de Mai, que Eric06 nous a proposé, et qui est monté avec du raphia, les cerques (mais également l'aile) étant faites avec des barbes de plumes de colvert. Nous sommes vraiment sur un modèle d'émergente, et donc toutes les parties peuvent être assez molles. L'insecte n'a en effet pas encore achevé sa mue, la cuticule chitineuse n'est pas encore pleinement mature, et ne présente donc pas sa rigidité finale. De plus, l'utilisation de matériaux "mous" va permettre à l'imitation de bien coller à la pellicule, ce qui est l'effet recherché avec une imitation de forme émergente: une flottaison très basse. MDM mayfly mouche mai flytying tying eclosion

Et voici une nymphe, l'ANR Sarcelle de Héron33, dont les cerques (et les pattes) sont réalisées avec des barbes de canard Sarcelle.

Ces plumes sont donc utilisables pour faire des cerques. Cependant, de part leur faible rigidité, il vaut mieux les utiliser "en pinceau" (10-15 barbes), sur des petits modèles de mouches sèches, ou mieux,  sur des modèle d'émergentes,  et de nymphes.

Leur caractère pointillé est cependant très intéressant pour simuler les cerques segmentées des éphémères et trichoptères. Pourquoi donc ne pas les mélanger à des matériaux plus rigides, comme les barbes de coqs de pêche, ou des soies synthétiques, par exemple? A vous de voir, et cela fait partie de l'intérêt du flytying: inventer, innover, essayer.

Enfin, il est  possible d'utiliser ces barbes de canard, pour réaliser  des ailes. C'est le cas de la Magic color, mouche noyée que nous propose Mig, dont l'aile est montée avec des barbes de canards Carolin.

En résumé, les principales utilisations de ces barbes sont les suivantes (liste non exhaustive):barbe canard duck woodduck carolin teal sarcelle gadwall chipeau mallard colvert fly mouche flyytying eclosion

 

 

VI. Les cerques réalisées avec des poils de Mammifères

 

Nous venons d'aborder les matériaux de choix dans la réalisation des cerques de nos imitations, en première place desquels trônent les barbes de coqs, mais également les microfibets  et soies synthétiques de pinceaux. Ensuite, nous avons vu l'intérêt - un peu plus réduit - des barbes de plumes de canards.

Il existe  une autre catégorie de matériaux  naturels qui a également son utilité pour la réalisation des cerques, même si j'ai l'impression que ces matériaux sont un peu moins usités dans cet objectif. A tort, probablement.

Il s'agit des poils provenant d'espèces de Mammifères, que ces poils soient longs, ou courts. J'ai déjà parlé des poils courts dans  cet article sur les  Poils  en flytying, et vous y trouverez beaucoup de détails sur les espèces et caractéristiques de ces poils, y compris sur leur ultrastructure.

Les poils d'autres espèces ont été également décrits dans cet article sur les Poils longs et semi-longs en flytying, s'intéressant plus aux poils longs et à leurs utilisations possibles.

Dans ce chapitre, j'aborderai également un type de poils particulier que sont les vibrisses.

Je vais donc reprendre dans ce chapitre quelques poils/espèces que je pense être intéressants pour simuler des cerques, que cela soit pour des mouches sèches, des émergentes, ou bien de nymphes/perdigons. Je ne reparlerai que peu de leurs autres utilisations possibles en flytying, cela ayant déjà été abordé dans les deux articles cités ci-dessus.

Le point important sur ces poils est que la brillance et l'opacité sont respectivement très inférieure et très supérieure à celle des barbes brillantes et translucides de coqs Pardo et Indio et du Limousin. Sauf peut être à considérer les poils de queue de Loir, toute proportion gardée.

Mais sans remplacer ces matériaux d'origine aviaire, ces poils ont tous leur utilité en flytying, et dans la simulation des cerques. Gardez à l'esprit, que beaucoup sont semblables entre eux. C'est également pour cette raison que je ne détaillerai pas vraiment les poils de Cervidés.

Dans ce chapitre, et afin d'illustrer mon propos, je vais vous parler d'indice médullaire (IM, qui est le ratio entre l'épaisseur de la médulla, et le diamètre du poil pris dans sa partie la plus large). Ce point est explicité dans cet article sur les Poils en flytying. Mais pour faire simple, et si vous n'avez pas envie de vous (re)plonger dans cet article, plus la valeur de l'IM (qui est une valeur positive) est proche de l'unité (1), plus le poil présentera une flottabilité intrinsèque importante. En effet, la médulla (la partie interne du poil qui a une structure alvéolée, donc "creuse") sera proportionnellement beaucoup développée dans un poil ayant un IM=0,90, que dans un poil ayant un IM=0,50.

1. Les poils courts:

Même si le nombre d'espèces à partir desquelles il est possible d'obtenir des poils courts est grand, leur utilisation est cependant un peu plus réduite. Ces poils courts, souvent relativement peu rigides, toujours subulés, sont donc à utiliser en petits faisceaux et plutôt sur des petits modèles (pour simuler des cerques). Avec  pour préférence les émergentes, car  c'est en effet ce relatif manque de rigidité qui en fait des matériaux de choix pour ce type de montage. En faisceaux, ces poils courts sont parfaits pour simuler les cerques des nymphes / perdigons.

Comme nous le verrons dans ce chapitre, les poils de certaines espèces présentent une  rigidité (toute relative cependant), permettant également de les envisager sereinement pour le montage de mouches sèches, lorsque utilisés en petits faisceaux.

Enfin, ces poils "courts" sont souvent de couleurs assez sombres, parfois unicolores, parfois bicolores ou tricolores. Ils sont généralement opaques aux rayons lumineux.

Essayez donc lorsque vous vous lancez dans le montage d'un nouveau modèle, de garder à l'esprit la longueur des cerques à imiter, et donc de choisir vos matériaux pour réaliser ces cerques en fonction de ce ratio.

Les espèces / poils dont je vais vous parler dans ce chapitre  sont les suivants (par ordre alphabétique):

  • Lièvre (poils de couverture)
  • Loir (queue)
  • Marmotte Canadienne
  • Martre (queue)
  • PLA (poils de pattes de lièvres arctiques)
  • Raton laveur (corps et queue)
  • Veau (queue)
A. Poils de couverture de lièvre:

Pour commencer, les poils de lièvre (poils de couverture), que l'on ne présente plus (photo de l'auteur).lievre hare cerque aile wing collerette cerque tail fly mouche flytying eclosion

Si les poils de couverture sont parfaits pour réaliser cerques et autres collerettes, la bourre, elle, seule ou mélangée avec des poils de couverture, donne un dubbing magnifique. Ces poils présentent donc une certaine rigidité, sont subulés, bicolores ou tricolores, mais également courbes. Jean-Paul Dessaigne en fait d'ailleurs de magnifiques collerettes pour certains de ses modèles, et conseille de les aligner sur la même courbure. Ce qui n'est pas forcément simple à faire!

Mais dans l'objectif de cet article, ce sont bien en tant que cerques qu'ils nous intéressent. Ci-dessous, montage et photo de l'auteur: émergente en poils de couverture et de dubbing de lièvre sur Dohiku 301 en taille 16.ORL lievre hare mouche fly tying éclosion

Ce modèle d'émergente, grâce à la rigidité des poils, flottera vraiment dans la pellicule, ce qui en fait une imitation redoutable. Ces poils  sont donc parfaitement adaptés au montage des cerques de mouches émergentes, en taille 16 et plus. Ils sont à utiliser plutôt en petits faisceaux. Enfin, il est utile de garder en tête que l'IM (indice médullaire) des poils de lièvre est de 0,85, valeur très intéressante en terme de flottabilité intrinsèque.

Pour de tous petits modèles (tailles 18 et inférieures), il vaut mieux utiliser des poils d'oreilles de lièvre (ORL), qui seront plus fins, et respecteront donc mieux les proportions générales de votre imitation. Leur IM est semblable aux poils de couverture. J'en parlerai dans un autre chapitre.

B. Poils de queue de loir:

Les poils de queue de Loir, sont très fins, gris clair, relativement translucides et d'une grande brillance. Ils sont légèrement frisotés et sont subulés. Ils sont également assez souples.

loir cerque tail fly mouche flytying eclosion

Il est donc très possible de les utiliser sur de petits montages, pour simuler les cerques, mais également pour réaliser des collerettes.

Sur le montage ci-dessous (montage et photo de l'auteur), cette émergente parachute sur hameçon Dohiku en taille 18 a les cerques et la collerette réalisées en poils de queue de Loir (parachute monté sur une mèche d'EP fibers gris claire).loir dormouse parachute mouche fly tying eclosion

Ce modèle présentera une flottaison très basse, et la souplesse des poils simulant les cerques suggèrera aussi bien les cerques, qu'une possible exuvie dont l'insecte en cours de mue ne se serait pas encore entièrement débarrassée. Cela est en effet suggéré par le côté translucide de ces poils (exuvie chitineuse translucide) et une teinte générale grise très pâle.

Cependant, avec un IM très faible (0,25), n'escomptez pas d'avoir un "bouchon" pour eaux rapides. Ce modèle est vraiment destiné aux grands lisses, et pour des imitations d'émergentes. Mais croyez moi, dans ces conditions, il fait (très bien)  le job!

La contrepartie est que ces poils sont quasiment inutilisables pour faire des cerques de modèles de mouches sèches.

C. Poils de couverture de marmotte Canadienne:

Dans cette liste de poils courts, les poils de couverture de la marmotte Canadienne sont magnifiques. Assez rigides (par rapport à leur finesse), rectilignes,  très fins, ils sont subulés avec une pointe claire, et présentent donc une double tonalité sur leur longueur.

Ci-dessous: poils de couverture bicolores de la marmotte Canadienne (photo de l'auteur).

Leur IM  est de 0,80 ce qui en fait un poil avec une relativement bonne flottabilité. Donc, finesse et relative  rigidité les destinent à la simulation de cerques en petits faisceaux, en particulier pour des petites nymphes et perdigons. Comme ils sont droits, il seront donc moins adapté - à mon avis- pour réaliser des cerques/exuvie des émergentes.

Enfin, leur finesse, conjuguée à leur IM, les destinent également au très petits modèles de mouches sèches, toujours utilisés en faisceaux. Je pense aux cerques des petits spents, mais associés par deux. Ces montages restent cependant très délicats à réaliser. A garder donc pour de très petits modèles destinés aux lisses.

Ci-dessous (montage et photo de l'auteur): perdigon sur Dohiku 302 entaille 16, avec cerques en poils de couverture de marmotte.perdigon marmotte woodcuck marmot tail cerque fur poil mouche fly flytying eclosion

 

Accessoirement, ces poils permettent également de réaliser des ailes d'émergentes, comme pour le modèle d'émergente ci-dessous (montage et photo de l'auteur).Emergente sedge marmotte fly tying mouche eclosion

D. Poils de queue de martre:

Je trouve que les poils de martre sont vraiment intéressants pour le montage des mouches sèches et spents. En fait, ils le sont bien plus que les poils de couverture de marmotte. Ils sont fins (0,145 mm de diamètre dans sa plus grande largeur), légèrement ondulés, parfaitement subulés. L'IM de 0,75 n'est pas négligeable. Par contre, ils sont de couleur foncée et sont opaques, ce qui les destine plus au montage de cerques  - poils individualisés ou par paire - de modèles assez sombres, comme la march brown, par exemple.

Ci-dessous (photo de l'auteur): queue de marmotte;martre marten cerques tail, poil fly flytying mouche eclosion

Vous pouvez donc utiliser des poils de Martre, en petit  pinceaux sur des modèles de taille assez importante, comme pour ce modèle de March brown  (montage et photo de l'auteur, sur hameçon Dohiku en taille 14):MB march brown elan martre mouche fly tying eclosion

Ou encore individualisés (ou par paire) pour ce modèle de spent  (montage et photo de l'auteur, sur hameçon Dohiku 301 en taille 16):Brune de mars march brown CDC dubbing moose mane elan fly tying eclosion mouche

Ils feront aussi l'affaire pour des cerques de nymphes et perdigons.

E. Poils de patte de lièvre arctique (PLA):

Parlons maintenant des poils de pattes de lièvres arctiques (PLA - Lepus arcticus), qui a déjà fait l'objet d'un Sujet de notre Forum. Ce ne sont ni plus ni moins que... des poils de lièvres, peut-être un peu plus déprimés latéralement que ne peuvent l'être des poils de couverture de notre lièvre Européen (Lepus europaeus). Cependant, même si je n'ai pas d'information à ce sujet, il serait logique de penser que la proportion relative de la médulla alvéolée par rapport au cortex (le fameux IM) soit plus importante que chez le lièvre des zones tempérées, ne serait-ce que par un simple  phénomène adaptatif climatique (meilleure isolation thermique). Donc, in finé, il est logique de penser que ces poils présenteront une meilleure flottabilité que les poils de lièvre Européen.

Dans leur aspect, ces poils sont plus "frisés" que les poils de couverture de lièvres Européens. Cela semble être cependant assez variable d'une patte à l'autre. Peut-être est-ce du également à l'origine - vraie ou supposée -  de ces pattes? L'éthique des marques vendant des matériaux pour le flytyting peut, en effet, être à géométrie variable...

J'ai un modèle d'émergente PLA, noir, que j'utilise avec succès en réservoir (montage et photo de l'auteur). Ici sur Dohiku 301 en taille 18, ce modèle est très efficace au printemps et début d'été. Il est assez visible sur l'eau, et je pense que cette flottabilité accrue des PLA, versus poils de couverture, en est une des raisons. Les poils y représentent les ailes, ainsi que les cerques. snow shoe hare lievre cerque PLA emergente mouche fly tying éclosion

Ce modèle est d'ailleurs vraiment semblable aux petites émergentes de ThierryP. PLA snow shoes lievre hare cerques mouche fly flytying eclosion

Mais tout comme J.P. Dessaigne utilise les poils de couverture de lièvre Européen pour faire des collerettes, Fleurinois 69 utilise ces PLA pour réaliser les ailes de petites olives.

L'avantage de ces PLA sur les poils de couverture de lièvre Européen? Comme ils sont clairs, il est très facile de les teindre en de multiples tons, parfois très clairs!

F. Poils de raton laveur (poils de couverture et poils de queue):

Le raton laveur est un Mammifère présentant un poil, à mon avis, très intéressant, qu'il soit de couverture comme sur la photo (de l'auteur) ci-dessous.

Ou de queue (photo de l'auteur).

Les poils de couverture de raton laveur présentent un IM de 0,65, ce qui en fait un poil de flottabilité intrinsèque assez médiocre.  Ils sont un peu plus épais que les poils de la queue, mais en dehors de ce point, ils ont les caractéristiques suivantes en commun: subulés, mats, légèrement ondulés, opaques. En petits faisceaux, les poils de queue feront d'excellentes cerques sur des modèles de nymphes. La variabilité des teintes des poils de couverture permettra de s'adapter à a peu près tous les modèles d'émergentes, des plus clairs, aux plus sombres.

Ci-dessous (montage et photo de l'auteur, sur hameçon Dohiku 301 en taille 16), perdigon avec cerques en poils de queue de raton laveur. Perdigon raccon raton laveur cerque tail fur poils mouche fly flytying eclosion

Le problème avec ces poils est le suivant: comme ils sont un peu ondulés, ceci conjugué à leur finesse, fait qu'il est assez difficile de les aligner par la pointe. Ceci explique des cerques un peu longues sur le modèle présenté. Ils seront donc plus adaptés au montage des cerques des nymphes, que des perdigons.

Cependant, la finesse de leur pointe permet d'en faire également des cerques sur des petites émergentes. Sur la photo ci-dessous (montage et photo de l'auteur), émergente d'éphémère orange (une couleur utile sur les Gaves) sur hameçon Dohiku 301 en taille 18, cerque en poils de couverture de raton laveur.Raccon raton laveur poil fur cerque tail fly mouche flytying eclosion

G. Poils de queue de veau:

Les poils de queue de veau ont historiquement été utilisés par Lee Wulf pour sa célèbre mouche, la Royal Wulff. Les poils de queue de veau, blancs, y simulent l'aile.

Ci-dessous: queues de veau (photo de l'auteur)veau calf queue tail 2 fly tying flytying mouche eclosion fur poil saumon salmon seatrout truite de mer

Ces poils  opaques, subulés, légèrement frisotés, pourront parfaitement simuler les cerques de la Manne blanche, lorsqu'ils sont blancs. Ci-dessous, (montage et photo de l'auteur, sur hameçon Dohiku 301 en taille 14): Manne blanche, cerques en poils blancs de queue de veau, ailes en CDC, thorax en poils de couverture d'écureuil gris.Mane blanche veau veal cerque tail fur fly mche flytying eclosion

En version noire, il seront tout à fait adaptés au montage de nymphes et perdigons. Ci dessous, (montage et photo de l'auteur), perdigon sur hameçon Dohiku 302 en taille 16, cerques en poils de queue de veau. De part l'ondulation des poils, on retrouve le même problème qu'avec les poils de raton laveur:  difficulté à les aligner par les pointes. perdigon veau veal cerque tail fur fly mouche flytying eclosion

2. Les poils semi-longs à longs, semi-rigides:

Dans ce nouveau sous-chapitre, je vais vous parler de poils "semi-rigides" suivants que sont les poils de:

  • Couverture de blaireau, de queue d'écureuil gris et de queue de Marmotte
  • Bucktail, poils de couverture de cerf et crinière d'élan

Comme ces poils sont, somme toute, assez similaires, je ne les détaille pas espèce par espèce.

A. Poils de couverture de blaireau, de queue d'écureuil et de queue de marmotte:

Ces poils sont selon moi très semblables dans leur utilisations pour simuler des cerques. Les poils de couverture de blaireau sont fins (1/4 de millimètre de diamètre), droits, très subulés, bicolores ou tricolores et ont un IM faible (0,5). Blaireau badger cerque aile wing collerette cerque tail fly mouche flytying eclosion

Ces poils, grâce à leur rigidité et à leur finesse (ratio rigidité/finesse important)  font de magnifiques cerques de petites éphémères, lorsqu'utilisés en faisceaux. , C'est le cas de cette éphémère paraloop (montage et photo de l'auteur)  sur hameçon Dohiku en taille 16, avec cerques et ailes en poils de blaireau.

Ephemere parachutte Blaireau badger cerque aile wing collerette cerque tail fly mouche flytying eclosion

Les poils de queue d'écureuil et de queue marmotte sont plus fins (0,125 et 0,138 mm de diamètre, respectivement). Ils présentent une rigidité similaire à celle des poils de blaireau et sont également droits. Leurs IM sont de 0,80 (marmotte) et de 0,85 (écureuil). Ils présentent donc une  flottabilité intrinsèque supérieure à celle des poils de blaireaux. Cependant, leur opacité ne les destine pas naturellement au montage des cerques des mouches sèches, et leur rigidité est mal adaptée aux éphémères. Ces poils conviendront donc bien mieux au montage des cerques des nymphes et perdigons.

Ci dessous: queues d'écureuil gris (photo du haut) et de queue de marmotte (photo du bas):ecureuil squirrel queue tail poil hair mouche fly tying éclosionMarmotte 2 fly tying flytying mouche eclosion fur poil saumon salmon seatrout truite de mer

Ces poils, qui donneront un signal vibratile fort, feront donc merveille en petits faisceaux sur des perdigons.

Ci-dessous (montage et photo de l'auteur, sur hameçon Dohiku 302 en taille 16): Perdigon avec les cerques réalisées en poils de queue d'écureuil (roux).Perdigon squirrel ecureuil poil fur cerque tail fly mouche flytying eclosion

Accessoirement, les poils de blaireau et de queue d'écureuil sont des matériaux de choix dans la réalisation des ailes des mouches à grands migrateurs. Je pense à l'Ellé de Mig (poils d'écureuil), ou encore à la Beltra badger (poils de blaireau).

B. Poils de couverture de cervidés:

Dans ce chapitre, j'inclus tous les poils de cervidés, qui sont généralement des poils assez épais (diamètre supérieur à 0,160 mm), rigides dans une certaine mesure, subulés, parfois bicolores, avec des pointes plus claires, ou au contraire plus foncées. Ils sont opaques, et ne sont pas brillants. Ils peuvent être légèrement ondulés, ont un IM>0,85 et qui peut aller jusqu'à 0,95, ce qui leur confère une bonne à très bonne flottabilité intrinsèque.

Ci dessous quelques poils de cervidés (photos de l'auteur):cerf cervidé elan mane moose raindeer poil fur fly flytying mouche cerques tail eclosion

Ces poils, de part leur épaisseur et flottabilité, sont plus destinés à imiter des cerques de mouches sèches, pris individuellement. Ci-dessous (montage et photo de l'auteur), modèle de March Brown  avec les cerques  simulées par deux poils individualisés d'élan.

ephemere mouche fly tying éclosion

Sur de tels montages,  vous pouvez utiliser des poils de crinière d'élan, des poils de cerfs, etc. La mouche aura un bel appui sur l'eau, grâce à  la flottabilité intrinsèque de ces matériaux. Le fait qu'ils soient relativement épais, tout en restant très peu denses (IM élevé), jouera effectivement sur la poussée d'Archimède à laquelle ils seront soumis une fois sur l'eau.

Un autre exemple avec cette petite imitation d'Ecdyo en montage parachute sur H18: les longues cerques  sont simulées par des pointes de poils de crinière d'élan (montage et photo de l'auteur). Ce genre de petit montage que j'affectionne sur la Belle et qui présente une excellente visibilité!ecdyonaurus parachute mouche fly tying éclosion eclosion

Comme il est possible d'avoir des poils de Cervidés dans de multiples teintes, vous pouvez donc les utiliser pour simuler des cerques de multiples modèles.  Par contre, leur épaisseur et leur flottabilité font qu'il vaudra mieux les réserver au montage des mouches sèches et des spents.

Enfin, comme ils sont opaques et  assez foncés, ils conviendront  mieux au montage de modèles assez sombres.

Voici un autre exemple de mouche, montée entièrement avec du poil de chevreuil. Cette thématique (une mouche, un seul matériau) était en fait celle de notre Échange de mouches (11-2020, 01-2021).

Une March brown comparadum, corps détaché (montage et photo de l'auteur): Marche brown chevreuil corps détaché comparadum mouche fly tying eclosion

Avec ce type de montage, nous sommes clairement sur des montages pour eaux rapides.

Ne pas non plus oublier que ces grands poils (poils de crinière d'élan) peuvent permettre de réaliser des corps annelés, comme sur la Lilou, par exemple, qui est un sedge d'ensemble vraiment redoutable. Ci-dessous (montage et photo de l'auteur), sur hameçon Dohiku 301 en taille 16.

3. Les poils longs et rigides:

Nous rentrons maintenant dans une catégorie de poils qui présentent un intérêt  assez limité en flytying. Cependant, cet intérêt n'est pas nul pour autant.

Ces poils sont ceux de sanglier (on parle alors de soies), de capibara, ou encore les vibrisses, qui sont des poils à but sensitif que l'on trouve chez de très nombreuses espèces de Mammifères. Les photos ci-dessous sont de l'auteur.

sanglier woildboar capibara cerques tails hair eclosion fly flytying mouche

Vibrisses de quelques espèces:

vibrisses poil eclosion

Ces poils sont vraiment raides, assez épais, droits, très subulés. Les soies de sanglier ont un IM de 0,5, ce qui en fait un matériau à très faible flottabilité intrinsèque. Je n'ai pas trouvé de données sur les poils de capibara, ni sur les vibrisses. Mais j'aurais tendance à dire, en regard de leurs aspects, que ces poils ont également des IM faibles.

Que faire avec ces poils? En fait, j'utilise ces poils dans le cas d'un montage particulier. Un corps détaché tissé sur ces poils, pour imiter des Ecdyo (montage et photo de l'auteur). Cela est permit grâce à leur grande rigidité, et je n'ai pas trouvé mieux pour imiter ces éphémères avec un corps détaché tissé!mouche fly tying ecdyonauris corps détaché tissé

Sinon, même en faisceau sur des nymphes, ils n'auront pas vraiment d'utilité. En effet, étant très rigides, si vous en faites des faisceaux courts (pour des perdigons, par exemple), le combo rigidité/taille fait qu'ils ne fourniront même pas de signal vibratile, car les pointes sont trop raides... à moins de monter sur de très grandes tailles (10 et plus gros).

Cependant, tout au moins pour le sanglier (il est difficile de trouver du capibara!), les poils de marcassin (merci Mig), ou d'oreille (merci Ms25) sont beaucoup plus fins et souples. Ils sont relativement rectilignes, très subulés. Ils peuvent également être plus clairs, ce qui en fait un matériau de choix pour réaliser des cerques individualisées, de spents  par exemple.

Ci-dessous (photo de l'auteur): poils de marcassin et d'oreille de sanglier.marcassin sanglier wild boar cerque poil fur tail fly flytying mouche eclosion

Ci-dessous (montage et photo de l'auteur), un spent rouge sur hameçon Dohiku 301 en taille 16. Les ailes à plat sont faites avec des EP fibers, les cerques en poils de marcassin (1 cerque = 1 poil).Spent sangliermarcassin wild boar poil fur cerque tail fly mouche flytying eclosion

Enfin, même si je n'ai pas essayé, ces poils de sangliers, plus fins et donc plus souples, pourront être utilisés comme cerques sur des nymphes et des perdigons.

Donc, en fonction de l'âge des animaux, de la localisation corporelle des poils considérés, il sera toujours possible de les utiliser en flytying.

 

Donc, pour résumer ce chapitre, je vous propose le tableau suivant:Poil fur mammifère mammal cerque tail mouche fly flytying eclosion 2

 

 

VII. Les cerques réalisées avec des plumes de pintade, perdrix et faisan

 

Je vais traiter içi des cerques réalisées avec des plumes de faisan, pintade et perdrix.

1. Plumes des espèces suivantes:
  • Perdrix rouge (French partridge)
  • Perdrix grise (English partridge)
  • Pintade (Guinea fowl)
  • Faisan Lady Amherst ("tippets" ou plumes de l'encolure)
  • Faisan doré (tippets de couleur safranée/brun-rougeâtre)
  • Faisan de Colchide (plume de rectrice)

Voila en photo les plumes d'intérêt.cerques mouches fly tying flytyting eclosion pheasant tippet faisan pintade guinea-fowl colchide perdrix partridge

Les barbes de ces plumes ne sont quasiment plus pointillées (à l'exception des plumes de perdrix grise - les "English partridges"). Elles peuvent cependant présenter des bandes sombres (tippets - plumes de cou de faisan doré / Lady Amherst, plumes de poitrail  de perdrix rouge - French partridges; bandes plus foncées des barbes de rectrices  - faisan de Colchide), ou des zones blanches circulaires "à cheval" sur plusieurs barbes (plumes de pintade).  Dans tous les cas, il y a donc une "rupture de continuité visuelle" sur la longueur de la barbe.

Toutes ces barbes sont relativement molles. Toutes proportions gardées, les  barbes de faisan Lady Amherst / Doré  (tippets), et des barbes de plumes rectrices de faisan commun (de Colchide) sont un peu plus rigides. Cela reste cependant très relatif!

En terme de finesse, les barbes de pintade et de perdrix grises sont très fines. La contrepartie est qu'elles sont très souples. A réserver donc à de tout petits modèles  (taille 18 et inférieure) si l'on souhaite les utiliser pour réaliser des mouches sèches. Elles seront bien plus adaptées au montage des émergentes (cerques et collerettes) et des nymphes (cerques et pattes). Elle seront moins bien adaptées au montage des cerques des perdigons, car trop souples, à mon avis.

Les autres plumes, qu'elles soient de  faisans et perdrix rouges, sont beaucoup moins souples, et cette impression est souvent due à un système de barbules plus développé? Ceci épaissit la base de ces barbes et maintient une meilleure cohésion entres elles.

2. Quelles utilisations possibles?

De façon logique, donc, les barbes de plumes de couverture  de cou de faisan Lady Amherst et doré, ainsi que les barbes de rectrices de faisan de colchide peuvent être utilisées pour simuler les cerques de mouches sèches, comme les  Royal Wulff, March Brown (souvent dénommée "pheasant tail sèche")... et Adams - dans sa version originale. Cependant, pour ces mouches, la flottabilité est assurée en grande partie par une collerette très dense, et qui est réalisée en barbes de hackles de coqs.

Royal Wulff

royal wulff

Adams dans sa version originale (un grand merci à Lapoisse)Adams

Ci-dessous, une "Pheasant tail sèche" (qui n'est qu'une imitation de March brown, selon moi) dans la version présentée sur le site As de Pêche.

cerques mouches fly tying flytyting eclosion pheasant tail faisan colchide

Mais avec les barbes des plumes listées dans ce chapitre, nous sommes cependant plus dans le domaine des mouches noyées et des nymphes, éventuellement des émergentes. En effet, leur relatif manque de rigidité ne permet pas un "appui" efficace sur l'eau, comme peuvent le faire des barbes de hackles de coqs. Elle ne vont donc pas favoriser la flottabilité du modèle.

Maintenant, voici ce que cela donne lorsque l'on utilise ces barbes comme cerques sur des hameçons Dohiku 30 en taille 16 (montages et photos de l'auteur).

cerques mouches fly tying flytyting eclosion faisan pheasant perdrix partridge pintade guinea fowl

Donc, sur les photos ci-dessus, on voit bien la finesse des barbes de pintade et de perdrix grise, sensiblement similaire à celle des barbes de plumes de canard Carolin et de Sarcelle.

Quand les cerques sont réalisées avec des barbes de plumes de faisan de colchide, faisan Lady Amherst et Doré, ou de  perdrix rouge, de part la présence d'un système de barbicelles plus développé, les cerques apparaissent bien plus épaisses. Elles sont donc également, et par conséquence,  moins individualisées. Sauf dans le cas des tippets de faisan Lady Amherst (ou Doré).

Ce qui peut cependant être intéressant avec ces barbes, ce sont les teintes unicolores (faisan de colchide), bicolores (tippets de faisan Lady Amherst et Doré), ou même tricolores (barbes de plumes de poitrine de perdrix rouges). A vous de voir comment vous pouvez donc adapter ces matériaux à la réalisation des cerques de vos montages.

Vous l'avez donc compris, les barbes des plumes présentées dans ce chapitre peuvent être utilisées pour des mouches sèches, surtout sur de petites tailles de montage. En effet, si sur d'anciens modèles de mouches de taille significative, ces barbes étaient utilisées pour faire des cerques. Elles le sont beaucoup moins sur les mouches dites "modernes".  Mais leur domaine de prédilection reste bien le montage des cerques pour des émergentes, des mouches noyées (comme la célèbre Black pennel, içi en variante montée par Davie McPhail) et des nymphes.

Voici la Californian Coachman de Pierrotlepecheur, utilisant des barbes de faisan de Colchide afin de réaliser les cerques.

 

Ou encore, l'ANR de Lapoisse, les cerques de cette nymphe étant réalisées avec des barbes de rectrice de faisan de Colchide.ANR Lapoisse

Et voici une des nymphes les plus connues, et qui est réalisée uniquement avec des barbes de faisan de Colchide: la fameuse Pheasant tail (montage et photo de l'auteur), montée selon Davie McPhail, sur H16 Dohiku 302.eclosion nymph nymphe faisan cerque pheasant tail fly flytying tying

 

Avec ce chapitre, j'ai donc traité de quelques utilisations possibles des barbes de plumes des espèces citées. Honnêtement, et ppour des mouches sèches, ces barbes ont plus été utilisées pour des modèles anciens (fin du XIXème siècle - début du XXème siècle). Depuis l'avènement des coqs de pêche, il faut bien reconnaitre que les barbes des hackles des Gallinacés ont pris le pas sur tout autre matériau.

Sinon, vous verrez que dans mon tableau récapitulatif final, je montre quelques autres utilisations possibles des barbes décrites dans cet article. Par exemple,  JmPi utilise lui des tippets de faisan doré afin de réaliser les antennes de ses sedges. En voici un exemple, son magnifique  Sedge bécasse.

 

Et voici donc un petit tableau récapitulatif des utilisations possibles des barbes obtenues à partir de plumes des espèces citées dans ce chapitre.

barb barbe cerque aile collerette dryfly faisan pheasant guinea fowl pintade partridge perdrix fly mouche flytying eclosion

 

 

VIII. Le cas particulier des cerques réalisées avec des biots d'oie

 

Selon moi, les biots d'oie sont un peu à part. En effet, ces biots - qui sont les barbes courtes des plumes asymétriques (rémiges d'attaque), sont très épaisses, et ne présentent quasiment aucun système de barbicelles.

Ces biots sont subulés, lisses, uniformes, courts (environ 1 - 1,5 cm), larges (environ 2 mm à la base), et extrêmement rigides. ils sont donc très peu adaptés au montage de cerques de mouches sèche (tout au moins, je n'en connais aucun modèle), mais bien au montage des streamers, nymphes, et mouches noyées. Cependant, cela peut paraitre contraire à ce que je vous disais en tout début de cet article par rapport à la flottabilité d'une imitation. En fait, la rigidité des biots serait intéressante pour le montage de mouches sèches, nonobstant l'épaisseur de ce matériau.

cerques tail mouches fly tying flytyting eclosion goose oie biot

J'ai d'ailleurs un modèle de nymphe, que je vous présente ci-dessous, qui est d'une efficacité redoutable en réservoir, en NAV.

La voici (à lester plus ou moins en fonction des besoins - photo et montage de l'auteur). La gorge, faite de barbes de hackle de coq teint en orange, conjuguée aux biots, donnent un signal vibratile fort. L'essayer, c'est l'adopter!

cerques tail mouches fly tying flytyting eclosion goose oie biot

En dehors de cette utilisation un peu particulière, les biots sont à utiliser sur des imitations de larves de mouches de pierre (cerques), ou comme joues des streamers et/ou des mouches noyées. Dans de tels cas, en effet, leur rigidité va fournir un signal vibratile fort.. Un exemple bien connu est celui de l'Alexandra (photo et montage de l'auteur).

alaxandra fly flytying cerques biots tying mouche noyée wet fly eclosion

Ces biots d'oie présentent donc une utilité en flytying, qui reste cependant assez réduite. Mais je ne souhaitais pas cependant les passer sous silence.

 

 

IX. Le cas particulier des cerques réalisées avec des poils d'oreilles

 

Les poils d'oreilles (et plus particulièrement les poils d'oreilles de lièvres et de chevreuils) sont chers à de nombreux monteurs. Et ceci pour plusieurs raisons:

  • Ils sont généralement assez fins
  • Leur rigidité intrinsèque est vraiment intéressante, ni trop faible, ni trop importante
  • Ils présentent un IM relativement élevé (0,85 pour le lièvre, au minimum 0,85 et jusqu'à 0,95 pour les cervidés, 0,90 pour le chamois, ces valeurs élevées reflétant une  flottabilité intrinsèque importante
  • Il est relativement facile d'en trouver dans les  commerce
1. Poils d'oreilles de lièvre:

Les poils d'oreilles  de lièvres sont assez courts, et plus fins que les poils de couverture de lièvres. Ils sont classiquement utilisés pour  monter des émergentes - les fameuses ORL - dont l'efficacité n'est plus à démontrer.

Ci dessous (montage et photo de l'auteur), une ORL sur hameçon Dohiku en taille 18. Pour le besoin de cette mouche, j'ai pris des poils de la face interne de l'oreille, et qui sont un peu plus longs et moins rigides que les poils de la face externe et des bordures.ORL lievre hare cerque aile wing collerette cerque tail fly mouche flytying eclosion

L'efficacité de cette émergente est juste légendaire! Sur ce modèle, les poils servent à la fois à simuler les cerques, mais aussi à simuler les ailes/pattes. Ce qui m'amène d'ailleurs me poser la question de savoir ce que voient effectivement les poissons. Ce genre de montage est vraiment informe. Comment, avec un œil humain, peut-on y voir un insecte aquatique dans sa forme émergente? Comment ce type de montage est-il perçu par les poissons? Mystère...

2. Poils d'oreilles de chevreuil:

Ces poils, tout monteur les connait, car ce sont ceux utilisés pour monter une autre émergente fameuse, l'ORC. Comme les poils de Cervidés présentent un IM important, ils auront donc une bonne flottabilité intrinsèque, ce qui permettra d'avoir un modèle flottant bas sur l'eau, mais flottant bien. De plus, la finesse des poils sera adaptée au montage de vraiment petits modèles. Enfin, ils sont plus rigides que les poils d'oreilles de lièvres.

Ci dessous (montage et photo de l'auteur): une ORC sur hameçon Dohiku 301 en taille 16. Les poils utilisés sont ceux de la face interne de l'oreille.ORC chevreuil roe deer mouche fly tying eclosion

D'ailleurs, dans le cadre de l'Échange de mouches Novembre 2020 -  Janvier 2021 (montage d'un modèle avec un seul matériau)  Blajoux nous avait proposé une autre ORC, dont la photo est donnée  ci-dessous. Dans ce montage, ce sont visiblement les poils des bords et de la face externe de l'oreille qui ont été utilisés. Ils sont plus courts, plus raides, plus fins, et surtout ils sont bicolores.

Enfin, Lapoisse, pour le montage de son ORL paraloop (qui est, soit dit en passant, redoutable!), utilise des poils d'oreilles de chevreuils pour simuler les cerques (exuvie). Sur la photo ci-dessous, le montage est sur hameçon en taille 18, et le paraloop est fait avec des poils d'oreille de lièvre.paraloop orc orl lièvre hare roe deer mouche fly tying eclosion

3. Autres poils d'oreilles:

Ils est également possible d'utiliser des poils issus d'oreilles d'autres Mammifères. Chez les Cervidés, je pense aux poils d'oreilles de cerfs (à gauche sur la photo ci-dessous). Ils vont être un peu plus longs, et un peu plus souples (de part leur longueur) que les poils d'oreilles de chevreuils. Leurs utilisations seront en tout points semblables.ear deer roe deer oreille cerf chevreuil hair fur poil mouche fly tying éclosion

Je pense également aux oreilles de Chamois (Rupicapra rupicapra, qui est de la famille des Bovidaés). Avec un IM de 0,90, ils ont également une excellente flottabilité intrinsèque, meilleure que celle des poils de chevreuils (0,85). Ils sont également plus fins. Ils permettent de réaliser d'excellent modèles d'émergentes destinés aux  eaux vives. Je les monte  "un peu chargés", comme sur le photo ci-dessous (hameçon Dohiku 301 en taille 16, montage et photographie de l'auteur).mouche fly tying emergente oreille de chamois eclosion

Encore un fois, sachez utiliser les matériaux que vous pouvez trouver, et il est impossible d'être exhaustif.

Un petit tableau récapitulatif sur ces poils d'oreilles pour clore ce chapitre.

fly mouche flytying eclosion oreille ORL ORC ear fur poil lievre hare roedeer chevreuil chamois

 

 

X. Le cas particulier des cerques réalisées avec des rachis de plumes

 

Nous sommes dans ce chapitre également sur des cas particuliers.  Je pense aux rachis et barbes de hackles de coqs grizzly (Indiens et génétiques américains), mais également au rachis et barbes de plumes de CDC.

1. Les rachis / barbes de hackle grizzly

Ces rachis sont fins, plus ou moins subulés. Pour ma part, j'utilise des rachis de coqs Indiens. Leur intérêt réside dans le fait qu'ils sont barrés de bandes plus sombres, simulant très bien une métamérisation des cerques sur des modèles assez grands, tout au moins plus grands que ceux pour lesquelles les barbes pointillées de coqs Pardo sont adaptés. Ils sont relativement souples, et sont souvent considérés comme un matériau de rebut... mais sont selon moi un matériau de rebut de choix! Vous pouvez également utiliser les rachis de coqs Pardo et Indio, dont vous aurez déjà prélevé toutes les barbes pour un autre usage.

Quand j'utilise des rachis sans aucune barbe, c'est toujours pour monter des imitations d'Ecdyo. Et oui, vous l'aurez compris, je suis en admiration devant la grâce de ces éphémères et de leur vol pendulaire. Et sur la Belle, ces imitations m'ont toujours été utiles.

La difficulté sera par contre d'avoir des cerques bien subulées lorsque l'on utilise ces rachis. En effet, il est impossible d'ôter les barbes jusqu'à la pointe du rachis. Il faut donc couper le rachis au plus près de la pointe, en ayant ôté au préalable le plus de barbes possibles. Mais en procédant ainsi, on n'a pas la pointe du rachis, car elle a été coupée. Le rachis n'est donc plus subulé. Il est cependant possible de monter des imitations sympas, tout au moins je trouve.

D'ailleurs, ci-dessous (montage et photo de l'auteur), imitation d'Ecdyo en taille 16 (hameçon Dohiku 301), avec cerques simulées par deux rachis de coq grizzly Indien, corps en dubbing de lièvre d'Argentine rouge mêlé de brun, cerclage avec un très fin fil de cuivre, ailes en CDC et thorax en poils de ventre d'écureuil renard (belly fox squirrel).

Une autre utilisation possible de ces  rachis, mais cette fois en association avec quelques barbes, est celui en mode "mirage" de Agostino Roncallo.

Sur la photo ci-dessous (montage sur hameçon caddis en taille 18 et photo de l'auteur), un hackle de coq épointé sert à réaliser le corps détaché; Les barbes sont rabattues vers la base du rachis, et sont ligaturées avec lui sur la hampe de l'hameçon. Seule la paire de barbes situées juste sous le point de coupe n'est pas rabattue le long du rachis, et va donc figurer les cerques. Je trouve ces montages de toute beauté, et le rachis avec ses barbes formant l'abdomen va bien se poser sur l'eau, assurant une bonne flottabilité au modèle, tout en restant relativement "transparent". A contrario, les barbes mimant les cerques vont être au dessus de l'eau, reflétant ainsi la position de l'éphémère qui va prendre son envol, l'abdomen légèrement relevé.

hackle rooster coq mirage cerque tail fly flytying mouche eclosion

 

Pour faire ce genre de modèle à corps détaché,  il vous faut par contre prendre des hackles avec de longues barbes (afin de pouvoir en emprisonner les pointes sur la hampe gracie à la soie de montage). La résultante est que les cerques vont être longues, sauf à les épointer. Mais dans un tel cas de figure, vous perdrez leur côté subulé, ce que je n'aime pas.

Pour remédier à cela, prenez un hackle beaucoup plus petit (de coq générique, par exemple), avec des barbes beaucoup plus courtes. Epointez le, et ébarbez le de manière à ne conserver que la paire de barbes situées juste en dessous de la zone de coupe. Vous obtenez ainsi un rachis, avec à son extrémité deux paires de barbes, qui vont pouvoir simuler de courtes cerques. Fixez ensuite le rachis sur la hampe, la base des cerques à la courbure, et le tour est joué!

Ci dessous (montage et photo de l'auteur): éphémère orange montée de cette façon, sur hameçon Dohiku 301 en taille 18. Notez la finesse des cerques ainsi obtenues avec seulement 2 barbes/cerque (sur la photo du bas, en vue de dessus).epheere mouche fly flytying eclosion

Ces montages sont un peu difficiles à faire (ce qui est difficile, c'est de préparer le rachis), mais on obtient ainsi des montages vraiment fins, idéaux sur les grands lisses.

2. Les rachis/barbes  de CDC

A ma connaissance, il n'y a qu'une utilisation réelle des rachis et barbes des plumes de CDC, pour simuler les cerques. Il s'agit de la Mirage, d'Agostino Roncallo - ainsi que des modèles en découlant directement, et que vous pourrez retrouver dans cette vidéo: La Mirage de Agiostino Roncallo.

Ci-dessous (montage et photo de l'auteur), une imitation "façon mirage", sur hameçon caddis en taille 18. Chacune des deux cerques est simulée par deux barbes de la plume de CDC.Mirage agostino roncallo CDC mouche fly ephemere flytying cerque tail eclosion

Je parle bien de "façon mirage", car sur ces mouches, j'aime bien rajouter un petit thorax (en poils courts de vison sur cet exemplaire). La Mirage originelle n'en comporte pas. Mais ainsi que l'explique Agostino Roncallo, ces mouches, très simples à monter, ont l'inconvénient d'être très fragiles. Gobées une fois, elles sont bonnes au recyclage. Mais en revanche, elles se montent en un tour de main.

Donc, sur les matériaux décrits dans ce chapitre, nous sommes vraiment sur quelques utilisations très particulières pour simuler des cerques. Mais je sais que certains utilisent également  les rachis de hackles grizzly, pour simuler les antennes des sedges, par exemple.

 

 

XI. Le cas particulier des cerques réalisées avec des matériaux synthétiques souples

 

Quand je parle de matériaux synthétiques souples, je pense bien sur aux fibres d'antron, EP fibers, z-lon, et autres. Ces fibres synthétiques sont en général assez souples, souvent frisotées, parfois brillantes (antron, EP-fibers), la majorité du temps plus ou moins opaques.

Personnellement, je les trouve peu adaptées au montage des cerques des mouches sèches. Par contre, elles sont vraiment adaptées au montage des "cerques" des émergentes. Pourquoi cerques entre guillemets? Mon idée, - mais peut-être est-elle fausse, est que lorsque l'on représente des cerques sur une émergente, on représente en fait  une association cerques/exuvie dont l'insecte ne se serait-pas encore totalement débarrassé. Dans cette idée, plutôt que des cerques bien individualisées, il vaut donc mieux quelques chose de forme mal définie, et suffisamment souple pour flotter bas sur la pellicule. Et en cela, ces fibres synthétiques font le job. Préférez cependant les fibres fines (plus souples, plus mobiles - tension de surface), et surtout, en polypropylène. En effet, le polypropylène a une densité inférieure à celle de l'eau, ce qui va favoriser la flottabilité générale de votre imitation (poussée d'Archimède).

Ci-dessous (montage et photo de l'auteur), une "Piktou" de Avozetto. Selon moi, il s'agit d'un modèle d'émergente remarquable et vraiment très prenant. piktou mouche fly tying éclosion

Un autre exemple est cette imitation d'Emergente d'olive, en version ATE, un modèle que j'ai toujours dans mes boites (en plusieurs couleurs), et dont les cerques (tag), sont faites avec des fibres synthétiques d'antron.émergente olive ATE dubbing CDC antron lièvre mouche fly tying eclosion

 

Sinon, ces fibres synthétique ont également un intérêt  pour réaliser les ailes de spents, par exemple, ou les "bubble sedges".

Ci-dessous, (montage et photo de l'auteur):  Bubble sedge avec "bulle" en EP-fibers.

Bubble sedge EP fibers mouche fly tying eclosion

Ci-dessous, montage et photo de Adrien: Spent brulé, avec ailes réalisées en Z-lon, cerques en barbes de coq de León Pardo.

 

Et un petit tableau récapitulatif pour clore ce chapitre:antron z-lon cerque tail fly flytying mouche eclosion bis

 

 

XII. Conclusion sur les cerques

 

Bon, pour clore cet article, assez long je le reconnais, je vous propose deux tableaux récaptitulatifs.

Dans le premier, j'indique les caractéristiques principales des différents matériaux abordés dans cet article. Dans le second, je vous propose des utilisations possibles. Cependant, gardez toujours à l'esprit qu'il s'agit de mon point de vue, et que vous aurez surement d'autres idées, au moins aussi intéressantes (nature des matériaux et leurs utilisations possibles).

Tableau A: caractéristiques intrinsèques des matériaux abordés dans cet article.cerque tail microfibets fly flytying mouche pardo limouzin indio mammiferes mammals eclosion 3

 

Tableau B: Utilisations classiques des matériaux abordés dans cet article

Une fois cela posé, comment conclure? Tout d'abord - et encore une fois - par le fait que le flytying n'a de limite que votre propre imagination. Je vous ai parlé de quantité de matériaux, qu'ils soient d'origines naturelles, ou synthétiques, mais je pense que cette liste est loin d'être exhaustive. Vous avez probablement en tête d'autre matériaux, et peut-être pourriez vous en parler dans un sujet de notre Forum.

J'ai tenté de vous apporter des informations sur certaines de leurs caractéristiques, comme  rigidité, brillance, transparence,  et encore finesse. Ces informations sont seulement subjectives, car je n'ai pas de réel moyen de les objectiver. Par exemple, un matériau peut être relativement souple si on le considère sur une longueur importante (2 ou 3 cm,  taille des barbes de pelles de coqs par exemple, ou des soies synthétiques). Par contre, si on ne considère que leurs pointes sur quelques millimètres,  ce même matériau va présenter une rigidité relative beaucoup plus importante. Il vous faut en effet toujours garder à l'esprit le rapport entre la longueur, et la rigidité. C'est vraiment ce point qui est selon moi primordial.

Ainsi, certaines soies synthétiques qui peuvent apparaitre assez souples lorsque qu'on les considère dans leur entière longueur, vont fournir des faisceaux courts (<4 mm)  qui seront par contre assez  rigides. Ces soies conviendront donc parfaitement pour simuler les cerques des nymphes/perdigons, dont l'un des rôles (en plus du signal visuel) est de fournir un signal vibratile.

Par contre, ces matériaux, pris individuellement (1 ou 2 barbes ou 1 ou 2 soies) vont fournir des cerques fines, parfaitement adaptées au montage d'éphémères et spents relativement réalistes. Je peux citer les cerques d'imitations de March Brown, ou encore de petits spents, mais également des cerques de ces éphémères magnifiques que sont les Ecdyonaurus. En faisceaux, par contre, ils seront moins bien adaptés, tout au moins sur des montages de petites tailles. Pour sa célèbre MP81, Marc Pettjean simule les cerques grâce à deux très fins  faisceaux de barbes de coqs Pardo.

Dans le cas des montages de petites tailles destinés à représenter des "mouches d'ensemble", un petit faisceau de barbes de coqs Pardo fera donc bien mieux l'affaire. Mais considérez également pour ce cas des poils fins de Mammifères, qui, présentant une médulla alvéolée, auront une flottabilité bien plus intéressante que les barbes. Par contre, ces poils seront moins brillants, et ne seront pas translucides. L'utilisation de poils fins de Mammifères sera donc plus adaptée pour des modèles d'eaux vives, ou le poisson aura très peu de temps pour observer votre montage.

Concernant le caractère subulé, pointillé ou segmenté de ces matériaux, cette information est plus impartiale, car objectivable. Quasiment tous les matériaux décrits dans cet article présentent un caractère subulé assez (ou très) marqué - en dehors de quelques exemples (barbes de plumes de CDC, tippets de faisans Doré et Lady Amherts, rachis de hackles coupés en leur extrémité).

Si vous cherchez à représenter  un aspect métamérisé des cerques, les barbes de coqs Pardo feront merveilles, mais sur de petits modèles. La également, si vous les utilisez une par une (ou par paire) pour réaliser des montages assez réalistes, ces barbes ne seront pas adaptées aux grands modèles. Leur souplesse relative, et leur extrême finesse n'offriront en effet qu'un appui assez faible sur l'eau. Et les proportions générales de l'insecte ne seront pas forcément respectées.  De plus, comme  ces barbes n'ont pas de médulla alvéolée, ils présentent une piètre flottabilité intrinsèque. Dans de tels cas, il vaut donc mieux leur préférer des poils de Mammifère, et plus particulièrement des poils de cervidés. Alternativement, des soies synthétiques barrées feront le job.

Sur des petites tailles, par contre, ces barbes feront merveille, grâce à leur finesse, transparence, et leur  brillance. Sur de grands modèles, par contre, ils seront trop souples pour des mouches "exactes". Mas en  faisceaux, ils feront l'affaire.

Enfin, gardez également à l'esprit que les poils de Mammifères ont tous une médulla alvéolée, ce qui augmente leur flottabilité intrinsèque. De ce fait, ils seront donc moins adaptés pour des modèles destinés à pêcher sous l'eau, à fortiori pour des modèles de nymphes très peu lestées.

Donc, vous l'avez compris, le choix d'un matériau pour réaliser/simuler les cerques se devrait  être basé sur plusieurs facteurs qui sont les suivants:

  • Disponibilité chez vous
  • Facilité à en trouver, le cas échéant
  • Coût
  • Type de montage:
    • Mouche sèche
      • modèle d'ensemble
      • modèle imitatif
    • Noyée
    • Nymphe
    • Perdigon
  • Taille du modèle:
    • Petits modèle (taille 16 et moins)
    • Grands modèles (taille 14 et plus)
  • Milieux visés:
    • Eaux rapides
    • Eaux lentes
    • Eaux mortes (réservoir)
  • Luminosité:
    • Temps couvert (peu de transparence nécessaire)
    • Temps ensoleillé (la transparence sera plus adaptée)

Donc, vous voyez, quand vous avez défini ce que vous souhaitez monter,  et ce à quoi vous destinez votre montage,  vous pourrez alors faire un choix du matériau qui sera basé sur une certaine rationalité. Et en cela, j'espère que cet article vous sera utile.

Mais je sais également que nous avons tous nos habitudes, et que, par exemple, certains ne jugeront que par des barbes de coqs Pardo pour simuler les cerques (brillance, finesse, transparence) , même si ce matériau ne sera pas le plus adapté dans certains cas. D'un autre côté, la transparence de ces barbes ne semble pas être primordiale, sauf peut-être pour les mouches exactes. Aux USA, ils utilisent principalement des barbes de coqs dits génétiques. Ces barbes ne sont pas - ou peu - translucides. Et les pêcheurs outre-Atlantique ne sont pas plus mauvais ou meilleurs que les pêcheurs Européens. Donc, cela peut poser question.

Et cela nous amène finalement à ce point qui me semble primordial, et auquel personne ne peut amener une réponse définitive aujourd'hui: que voient les poissons, et surtout quelles interprétations leurs cerveaux font-ils  exactement des signaux visuels reçus? En d'autre terme comment perçoivent-ils leur environnement?

Mais c'est également cette question actuellement sans réponse qui permet d'innover dans le flytying. Sans vérité, l'imagination et l'observation prennent le pas sur l'analyse rationnelle, même s'il est très intéressant de confronter les deux. Et, s'il y avait une vérité, je sais que la pêche perdrait pour moi tout intérêt.

Et comme il est coutume de dire, une mouche qui prend est une mouche en laquelle on croit, et que l'on mets donc souvent au bout de la pointe. Et au plus on pêche avec, au plus elle prendra - quantitativement - des poissons. Et  quand je vois ce que les poissons sont capables de prendre (du style, une émergente noire en PLA, qui ne ressemble à rien!!), je me dit que cette discussion est loin d'être achevée...et heureusement!

Voila, je clos cet article ici. J'espère qu'il vous aura apporté du plaisir à sa lecture, et peut-être vous apportera-t'il quelques informations utiles.

Bonne lecture à tous

Casa

 

 

 

 

 

 

Laisser un commentaire