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La poignée
MONOBRIN "TOUBAMBOU"
Une telle poignée ne peut pas être pleine, sinon elle serait trop lourde. Elle est donc fabriquée sur le même principe qu'un blank alvéolé.
Mais pour éviter une ovalisation, des parois internes sont ajoutées sur les parties qui subissent les plus fortes sollicitations.
Vous observerez que le blank ne traverse pas entièrement la poignée.
2 raisons à cela :
- Le fait que je ne possédais pas de troncs de bambou suffisamment longs
- Le gain de poids induit
La longueur de la poignée est de 25 cm, et son diamètre de 25 mm.
La poignée est construite avec 12 baguettes chanfreinées et collées entre elles. Dans un premier temps, un "tube" est réalisé aux dimensions suivantes :
ø intérieur 8 - ø extérieur 26 mm - longueur 27 cm
Ce tube doit donc avoir une épaisseur de 9 mm, mais très peu de troncs de bambou possèdent une telle épaisseur de paroi. D'autre part, la partie interne du tronc est beaucoup trop tendre.
Chacune des 12 baguettes est donc composée de 2 lamelles contrecollées de bambou de 4,5 mm d'épaisseur, et prélevées sur la partie externe du tronc.
Avant toute chose, les 24 baguettes sont cuites au four. Cette opération est destinée à éliminer l'humidité résiduelle dans le bambou, limitant par la suite les phénomènes de dilatation.
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Les baguettes sont maintenant surfacées, en étant maintenues sur la table de la fraiseuse au moyen d'un petit outillage fabriqué pour l'occasion.
Les baguettes sont ensuite contre-collées 2 à 2 avec une colle Polyuréthane "Titebond 3". J'utiliserai ce produit pour toutes les prochaines opérations de collage (y compris pour le blank). Cette colle est extrêmement résistante, et a l'avantage d'être de couleur crème, ce qui la rend invisible aux plans de joints.
Voici maintenant l'opération la plus délicate. Celle qui consiste à réaliser les chanfreins à 15 ° sur les 2 côtés de chaque baguette. Après avoir essayé de les réaliser sur la fraiseuse, c'est finalement la scie sur table, avec la lame inclinée, qui m'a donné le meilleur résultat.
Le moment est maintenant venu de faire subir à la poignée une bonne "cure d'amaigrissement".
Les 12 baguettes sont fixées avec un adhésif double-face sur un support en bois, et l'allègement intérieur est réalisé au moyen de limes et de ciseaux à bois.
L'allègement intérieur est terminé.
La petite vidéo qui va bien :
La forme extérieure doit maintenant être réalisée par tournage. L'idéal aurait été de faire cette opération sur l'ensemble collé, mais cela aurait été trop risqué et compliqué avec le blank dépassant de la poignée.
J'ai donc utilisé des colliers de serrage que j'ai déplacé au fur et à mesure de l'usinage.
La forme extérieure est terminée, à l'exception du ponçage de finition.
Je dois maintenant vérifier que l'extrémité du talon de la canne porte parfaitement sur les cloisons intérieures de la poignée. Une petite pige en aluminium me permet de faire cette vérification, et de parfaire ces ajustements.
La poignée et le blank peuvent maintenant être collés.
Le poignée est poncée, mais à une vitesse de rotation très basse.
À ce stade, après en avoir discuté avec quelques collègues, j'ai finalement décidé d'ajouter un petit "casque" en bronze à l'extrémité de la poignée.
Il n'était pas prévu au départ, mais il est vrai que cette zone est très fortement sollicitée lors des lancers. Je suis joueur, mais avec certaines limites
Pour recevoir cette pièce en bronze, un petit usinage est réalisé à l'extrémité de la poignée.
Finitions de la poignée
J'avais en tête depuis quelques temps d'utiliser des copeaux de bambou pour réaliser des bagues de serrage du moulinet, et c'était l'occasion ou jamais, ou cette canne "Toubambou".
J'ai donc commencé par tailler des lamelles de bambou de 1 cm de largeur, dans lesquelles j'ai réalisé des copeaux d'environ 0,3 mm d'épaisseur.
J'ai ensuite usiné un mandrin en aluminium, d'un diamètre supérieur d'1mm à celui de la partie sur laquelle repose le moulinet.
Après avoir enduit de colle PU les 2 faces d'un copeau de bambou, je l'ai enroulé autour du mandrin.
Après le séchage et ponçage (intérieur et extérieur), le résultat s'est avéré être très satisfaisant. Les bagues ont une relative souplesse, mais sont très résistantes.
Voici les deux bagues montées sur la canne.
Enfin, pour terminer la poignée, un bouchon composé de 12 pièces de bambou est réalisé par tournage.
Toutefois, n'étant pas certain de la longévité des bagues en bambou, et dans le cas où il faudrait les changer, ce bouchon est amovible. Et pour éviter de le perdre, il est tout de même relié à l'intérieur de la poignée par un fil en nylon.
La canne
La réalisation du blank est classique. J'invite ceux qui souhaitent en savoir plus à se rendre sur cette page ➤ " la saga du refendu "
Sinon, j'ai maintenant pris l'habitude de faire un allègement sur toutes mes cannes. Le gain de poids, de 8 à 10 grammes, est non négligeable.
Le moment est venu de faire toutes les finitions (marquage, vernissage, pose des anneaux, ...).
Dernière étape : la confection d'un joli tube en bois de hêtre.
La canne monobrin "Toubambou" est terminée.
Et ci-dessous, cette canne avec mon moulinet, fabriqué également en bambou du Tonkin, et que j'ai présenté sur cet article :
Bravo! Un réel plaisir pour les yeux!
Magnifique! Du très beau travail.
Mes admirations!