4 / L'atelier Techniques de montage des mouches

Plumes de rêves – Du Coq à la Rivière

 

Du Coq à la Rivière…

Je suis tombé dans le flytying, il y a environ 5 ans. J’étais dans un lit d’hôpital quand j’ai monté ma première mouche (voir ma nouvelle « Ma première… »), en l’occurrence une nymphe. Elle ne ressemblait à rien, sauf à tout…En fait, elle était pitoyable, pitoyable dans sa réalisation, mais également dans l’addiction qu’elle a générée en moi…le fly tying…Au même moment, j’ai aussi été mordu par la pêche à la mouche…

Je me suis inscrit au petit club de mouche de mon village (incroyable, un patelin de 2000 âmes, au cœur de l’Anjou, région réputée pour ses multiples rivières et plans d’eau, célèbres pour les carnassiers, et silures…mais aucunement pour les salmonidés…mais, patelin qui avait – et a toujours - un club mouche…).

Et puis, j’ai lu (voir les revues des livres de flytying), H. Pethe, M. Raspini, M. Petitjean, S. Stalcut, Ed Engle, Del Pozzo, A. Roncallo, SF. Stéphan, pour ne citer qu’eux, j’’ai regardé tout ce que j’ai pu visionner sur internet…McPhail (quel artiste !!!), J.P. Dessaigne, D. Tseliaritski (ses montages sont superbes, mais quel bavard…qui plus est dans sa langue natale…), W. Ensiferum, H. Weilenmann, C. Craven, B. Ord Clarke, J. Misiura…

J’ai cherché, j’ai fouillé, j’ai acheté, tout, n’importe quoi, n’importe où… Matériaux naturels, achetés, récupérés auprès de copains chasseurs, sur ebay, vieux manteaux, vieux oiseaux empaillés, peaux vendues en l’état, j’ai fait des échanges… Les matériaux artificiels aussi… j’ai été dans les magasins de loisirs créatifs, j’ai fait de la récupération…

J’ai actuellement un « stock » de matériaux de montages impressionnant…J’adore prendre un patch de peau d’ours, en regarder la longueur et la finesse des poils, imaginer un streamer avec du poil de mouton Islandais (une peau entière achetée sur ebay, découpée en patch, ensuite teints en diverses couleurs…), utiliser le poils de cerf d’été, pour des tous petits montages, des poils de chevreuil d’hiver pour mes Adams irresistibles ou encore un sedge Goddard…plumes de vautour récupérées dans les Pyrénées (diou que ça pue…) pour faire des corps de nymphes sublimes, cul de courlis ou de bécasse, offert par un copain chasseur, plume de tétras ou encore peau de mouton bleu de l’Himalaya offert si gentiment par un ami qui se reconnaitra içi. J’adore regarder ces patchs de pécari, que j’avais acquis, suite au visionnage du montage d’une imitation de sauterelle avec ce matériau absolument magnifique…

Et j’ai monté.

J’ai monté tout, n’importe quoi, n’importe comment…d’après des modèles vus sur le net ou dans les livres, ou d’après mon imagination débordante et totalement coupée de la réalité entomologique aquatique…Je voulais apprendre, et maitriser toutes les techniques de montage, apprendre à connaitre toutes les caractéristiques des différents matériaux de montage, afin de les employer ensuite au mieux de leurs qualités et défauts. Je voulais apprendre, et maitriser…

J’ai commencé avec des matériaux de montage bas de gamme, naturels et artificiels, puis je suis monté en gamme…Boulimie de cou de coqs Americains ou de saddle Whiting, grade argent ou or (diou que c’est beau, à ne pas vouloir en prendre de plumes, pour ne pas les abimer…le comble de la stupidité).…puis je suis passé au CDC, et ai de moins en moins utilisé de matériaux artificiels, en dehors des streamers.

D’une foultitude de modèles plus ou moins hallucinés, je me suis recentré sur quelques modèles précis, fonctionnels, efficaces, dont certains relèvent de ma seule imagination et observations et qui ne sont pas de simples copies.

Mes boites se sont « rationnalisées », également…dans une certaine (dé)mesure, tout au moins… Une vingtaine de modèles à tout casser, sur un nombre réduit de tailles.

J’avais entendu parler des coqs du Limousin, comme fournissant le Grall des hackles, utilisés par de très grands monteurs. A ce moment-là, je n’utilisais que rarement des hackles, auxquels je ne voyais pas beaucoup d’avantages pour une mouche artificielle, préférant de loin d’autres matériaux, comme le CDC.

Cependant, pour « voir à quoi cela ressemblait », j’ai commencé à en acheter un peu, chez un ancien producteur de coqs du Limousin, mais plus comme « objets de collection d’un grand malade », que comme v matériau de montage pour des mouches de pêche.

Et puis, un jour, en cherchant sur le Net, je suis tombé sur « Du Coq à la Rivière ». J’ai voulu essayer. Coup de fil avec François, très bon contact, l’homme est vraiment attachant et intarissable sur sa passion, les coqs de pêche du Limousin. Je lui ai donc commandé quelques plumes. Lorsque je les ai reçues, j’ai vraiment été scotché : elles sont vraiment superbes ! Mais à ce moment-là, ma démarche était encore plus celle du collectionneur de matériau, que du monteur désirant ce qu’il y a de mieux.

Peu de temps plus tard, de passage à Argentat, j’ai pris des pochettes de tout petits hackles « Du Coq à la Rivière », pour hameçon de 20-18 chez J.C. Petit. Pourquoi ? D’abord, je trouvais ces plumes absolument superbes intrinsèquement, leur brillance étant incomparable, le rachis suffisamment fin pour être utilisable sur de tous petits montages. Il faut dire également, que plus le temps passe, plus je monte de toutes petites mouches…aiguillé en cela par ma propre expérience, mais aussi par les propos de Yann Rivière à propos du « down sizing » (principe que je connaissais parfaitement du temps où je pêchais au leurre en mer.).

Et donc, j’ai commencé à utiliser ces plumes magnifiques pour mes tous petits montages, car maitrisant enfin la technique du parachute (je préférais avant le paraloop) sur des petits hameçons (20-18), et parce qu’un ami (il se reconnaitra içi également), m’avait demandé quelques EM3 de G. Plas. Parachutes d’Ignita ou d’olive. Grâce au montages parachutes, j’ai pu utiliser ainsi des hackles sur des pointes très fines, sans avoir le problème du vrillage, et en obtenant des modèles à la flottaison bien plus basse qu’avec un hackle monté de façon classique en araignée. Et puis, l’EM3 devait être montée avec des hackle de coq du Limousin, et même si le hackle y est enroulé façon « araignée », cette mouche fait maintenant partie de mes boites.

 

EM3, sur hameçon de 20

 

Ignita, sur hameçon de 16

Maintenant, je n’utilise même plus des hackles de coqs Américains, même si je reconnais que dans le haut de gamme, il y a aussi des plumes splendides. Cependant, elles n’ont ni la brillance ni la transparence de ces plumes de coqs du Limousin, élevés et choyés par François de « Du Coq à la Rivière".

 

Une plume de chez "Du Coq à la Rivière"

 

Le rendu est tout juste superbe. Et comme je suis un grand malade du montage, il m’a fallu passer commande hier à François pour « quelques » pochettes de ses tout petits hackles, ayant épuisé – triste confinement oblige - les quelques pochettes que j’avais de chez lui …L’occasion de discuter longuement avec lui. C’est sûr, RDV est pris, dès que je peux descendre sur la Belle, j’irai le voir, il me l’a proposé si gentiment…voir enfin de visu ses fameux coqs... et surtout rencontrer le bonhomme.

 

    

Accès au site web "Du coq à la rivière"

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