LES POILS LONGS (ET SEMI-LONGS) EN FLYTYING
Aujourd'hui, je vais vous parler des poils longs (et semi-longs) en flytying. Peut-être vous rappelez vous mon premier article sur les fibres animales et leur utilisation dans le montage des mouches . Dans cet article, je passais en revue les poils de différentes espèces, dans leurs utilisations possibles en flytying.
Mais c’était dans l’optique de montage de mouches sèches, éventuellement pour la réalisation des cerques. Donc, il s’agissait des poils courts. Pour ce faire, je m’étais intéressé à la l’ultrastructure des poils, ainsi qu’aux différents facteurs influençant leur flottabilité. Cela avait donné un article assez complet, je pense, auquel je me réfère quand j’ai un matériau à choisir pour un modèle donné.
Je vous invite d’ailleurs à lire ou relire mes articles sur:
- les plumes de coqs (Vous avez dit "cous"?);
- les herls ( Plumes et herls: petite revue sans prétentions );
- les plumes de CDC ( Le CDC, des plumes de rêve? Revue de quelques marques et CDC MeilleursMoucheurs.fr),;
- les dubbings ( Le dubbing... un vaste sujet, s'il en est! , Une autre histoire de dubbing: ALEX DUBBING CRÉATION , et Kapok et teintures, kapok et montages ).
Aujourd’hui, et pour faire suite à ces articles, je vais cette fois çi m’intéresser aux poils semi-longs et longs, que l’on va utiliser en flytying. Mais là, en revanche, il s’agit bien de passer sous l’eau. Donc, fi des facteurs impactant la flottabilité (pour les questions de flottabilité, je vous invite à vous référer à mon premier article, si vous en avez l’envie). Ce à quoi je vais m’intéresser maintenant concerne la longueur, et la rigidité. Je vais également vous fournir une indication sur la brillance et la translucidité.
Cette catégorie de poils concerne donc le montage des streamers, des grosses mouches noyées (qui restent cependant principalement montées avec des plumes/herls), et aussi - et surtout, mon nouveau dada, les mouches à migrateurs (Mouches grands migrateurs, et Mes mouches grands migrateurs). Cependant, cet article ne traite pas des mouches dites Victoriennes.
En plus de poils à n’utiliser spécifiquement que pour le montage de ces mouches particulières que sont les mouches à grands migrateurs et les streamers, je vais repasser en revue les poils de quelques espèces déjà citées dans mon premier article. Mais cela ne sera donc pas dans un objectif d’utilisation pour des mouches sèches.
Mais avant tout, je tiens à préciser certains points :
• Tout d’abord, je n’ai pas de patch de tous les poils que l’on peut utiliser pour ces mouches et streamers. Je ne pourrai vous parler que de ce que j’ai « en stock ». Je pense cependant que ce n’est déjà pas si mal, et vous jugerez par vous-même. En fait, on pourrait considérer les poils de tous les Mammifères pour le flytying. Donc, à un moment, il faut aussi savoir se contenter « de ce que l’on a » ;
• Si la longueur des poils est une variable objective (on peut la quantifier avec un simple décimètre), la rigidité, elle, ne restera qu’une simple évaluation personnelle. Je vais essayer de l’objectiver en « bornant » cette rigidité par deux types de poils, l’un extrêmement souple, l’autre à l’opposé. Cela restera cependant empirique, avec une certaine part de subjectivité. De plus, entre "moyennement rigide" et "rigide", le distinguo n'est pas simple, et ce d'autant plus que la longueur du poil a un impact évidant sur la perception que l'on peut avoir de sa rigidité;
• Enfin, sur Éclosion, certains d’entre vous sont bien plus experts dans ce domaine que je ne puis l’être. Je pense à Mig, Seagull29, et Johan, grâce auxquels, j’ai vraiment beaucoup appris (et continue à apprendre) dans ces montages, et l’utilisation des matériaux pour les mouches à migrateurs. Merci à vous trois !
Ensuite, je vais vous parler de deux catégories de matériaux : les poils naturels, et les fibres synthétiques. Je vais donc tenter de les classer selon deux facteurs : la longueur moyenne, et la rigidité, et vous proposer in finé un tableau « de travail ».
Pour les fibres artificiels, je ne vous parlerai que de craft fur (mais de marques différentes), de faux bucktail, et de cheveux artificiels. Inutile de parler de tous ces produits brillants qu’a développé le marketing…surtout dans l'objectif d'attraper les consommateurs!
Enfin, je vais tenter de vous montrer un modèle de mouche réalisé avec chacun des matériaux présentés. Je ne pourrais le faire pour chacun des types de poils, car pour certaines espèces « rare », je n’ai que de tous petits patches, que je conserve plutôt comme échantillon de référence, que comme réel matériau de montage. Ainsi, par exemple, j’ai un petit patch (2 x 2 cm) de poils (d’hiver) de « Artic runner » (cette race de cheval Islandaise), et il est clair que je ne vais pas utiliser les quelques poils disponibles pour monter des mouches avec lesquelles je ne pêche pas, même si la qualité – et donc l’intérêt – de ces poils est évidente.
Ah, oui, j’ai oublié de préciser pour nos lecteurs « non-habitués » : je monte des mouches à grands migrateurs, mais je ne pêche pas avec – cherchez l’erreur, et vous trouverez un grand malade du flytying .
Je vais donc vous présenter les poils des espèces listées (par ordre alphabétique) ci-dessous :
Poils naturels utilisables en flytying
- Alpaga
- « Artic runner »
- Bison
- Blaireau
- Bucktail (queue – voir article Poils en flytying)
- Capybara
- Ecureuil (queue)
- Elan (crinière – moose mane)
- Hermine (queue)
- Marmotte (queue)
- Martre (queue)
- Mouton Islandais
- Naya pelt, distribué par Pêche à soie
- Ours noir
- Ours polaire
- Pécari
- Raton laveur (queue et dos)
- Renard polaire (dos)
- Renard roux (queue)
- Sanglier
- Veau (queue et ventre)
- Yack
Fibres synthétiques utilisables en flytying
- Cheveux artificiels
- Craft fur (de différentes marques)
- Faux bucktail
A - Origine des poils longs et semi-longs que j'utilise en flytying
A l'heure ou la préservation de la biodiversité devient une préoccupation de très haute importance pour nous tous, il me semble utile de présenter l'origine des poils naturels que j'utilise, ainsi que l'impact, faible ou avéré, sur l'espèce. Pour cela, je me base sur leur classification IUCN.
Par contre, que l'on ne vienne pas me titiller avec pour prétexte le véganisme, antispécisme, ou autres modes, dictées à des gens crédules - et très souvent ignorants - par des industries toutes puissantes (L214 - pour ne citer que cette association - est financée à hauteur de millions d'euros par...l'industrie de la viande artificielle...cherchez l'erreur, cherchez les intérêts).
Pour beaucoup de ces poils, ce sont des patches achetés dans les magasins et sites de flytying (voir Mes sites de flytying).
Pour certains, ce sont des animaux ramassés morts sur le bord des routes renard roux (merci Flo qui a eu le "courage olfactif" de s’arrêter, prélever la queue, la faire sécher et me l’envoyer), écureuil, fouine. Cela sent parfois "un peu" fort (et encore, c'est un doux euphémisme...), mais il est également tellement dommage de laisser pourrir ces animaux, sans essayer de les "valoriser".
D’autres morceaux de poils sur peau m’ont été offerts par Lapoisse, qui du fait de son métier – Art & Nature, Patrick LIAUD, taxidermiste - à parfois accès à du matériel très intéressant.
Enfin, pour d'autres poils semi-longs ou longs (capybara, sanglier) ils m’ont été donnés par des chasseurs de ma connaissance.
Le bison et l’ours noir proviennent d’un petit magasin (fantastique) qui était localisé à Portland, Oregon USA (et qui n’existe malheureusement plus). J’avais eu la chance d’y aller en Juillet 2017, et je garde un souvenir ému de ces heures passées à discuter avec le gérant, qui était déjà âgé, et qui n’avait même pas de caisse enregistreuse, juste une simple calculatrice, et un bloc de papier avec un stylo… Le bison Nord-Américain, sous espèce des plaines (Bison bison bison) n’est pas classé dans les listes de l’IUCN. L’ours noir, Ursus americanus, est classé comme étant d’une « préoccupation mineure – "least concern" » selon l’IUCN. Vous trouverez ce à quoi correspondent les classifications de l’IUCN dans ce document.
Les patches d’ours blanc, j’en ai trouvé sur le site Anglais de Cookshill . Cette espèce (Ursus maritimus) étant inclus dans la liste rouge de l’UICN, et classée « espèce vulnérable » Ursus maritimus (Polar Bear) , la détention et vente de tout ou partie de l’animal est donc régie par des lois très strictes. Je ne peux imaginer un site sérieux comme Cookskill vendre des patches de poils d'ours polaire de manière illégale.
Dans le cas du moutons Islandais, espèce domestique dont les patches (avec de magnifiques poils longs) sont hors de prix dans les magasins/sites de flytying, j’ai acheté une peau complète sur Ebay. J’y ai découpé mes propres patches, que j’ai ensuite teintés à loisir (Teintures de matériaux pour le fly tying: utilisation de pigments Veniard) . D’ailleurs, c’est ce que j’ai fait également avec une peau de chevreuil. Cela revient tellement moins cher, et permet ensuite de faire des échanges de matériaux, ou des petits cadeaux.
Les patches de craft fur, je les ai trouvés en magasins / sites de flytying, et également chez « les 40 voleurs ». Le faux bucktail provient uniquement de magasins / sites de flytying. Les faux cheveux, je les trouve dans les boutiques Asiatique et Afro. Merci à Flo qui m’en a également fourni en grandes quantités.
B - Méthodes
Je vais donc classer ces poils longs utilisable en flytying selon quatre critères. La longueur, que je vais mesurer en centimètres, et la rigidité, que je vais classer de 0 à 5. J’apporterai également une information sur la brillance et le côté translucide. De ces paramètres j'en tirerai une conclusion sur le fait qu'un poil va fournir (ou non) un signal visuel et/ou vibratile.
1 - Longueur des poils utilisés en flytying - nous sommes bien sur des poils semi-longs et longs
Pour la longueur, je vais vous fournir une longueur moyenne, exprimée en centimètres. Cependant, il vous faudra garder à l’esprit que cela sera une longueur moyenne obtenue sur l’échantillon que j’ai à ma disposition. Dans mon précédant article sur Les poils en fly tying, je mettais en effet en évidence que, en fonction de la localisation sur le corps, la longueur - mais également les caractéristiques générales - des poils peuvent varier considérablement. Il est donc utile de garder cela à l'esprit.
Comme je n’ai pas de donnée sur la localisation corporelle des patches de poils en ma possession (hormis quand il s’agit de la queue, bien entendu), les valeurs que je vous fournirai seront donc juste informatives.
Je classerai donc les poils selon trois intervalles, qui pourront vous servir dans le choix d’un matériau à acquérir afin de monter un modèle donné, sur une taille donnée d’hameçon.
• Poils « courts » : Longueur « moyenne » inférieure ou égale à 5 cm (notation « 0 »), mais au moins égale à 2 cm
• Poils « intermédiaires » : Longueur « moyenne » comprise entre 5 et 10 cm (notation « 1 »)
• Poils « longs » : Longueur « moyenne » supérieure à 10 cm (notation « 2 »)
2 - Rigidité des poils utilisés en flytying
Concernant la rigidité, je n’ai pas réellement de moyen d’objectiver ce paramètre. J’avais initialement pensé fixer un poil à l’horizontal par sa base, et mesurer ensuite sa courbure, puis, de diviser cette valeur par la longueur du poil, de façon à harmoniser les résultats et avoir in fine une valeur numérique.
En pratique, cela s’est révélé malheureusement infaisable. J’ai donc décidé d’estimer (de manière subjective, donc) cette rigidité, et de la classer en 5 grades différents. J’ai cependant considéré deux extrêmes pour « borner » cette évaluation : le poil très souple du mouton Islandais (ou de yack), et le poil dur du Pécari (ou de sanglier, ou de capybara).
3 - Brillance et côté translucide
La brillance et le côté translucide sont des variables également très subjectives, car je n’ai pas non plus moyen d’objectiver ces deux paramètres. Pour chacun de ces deux critères, mon évaluation - simpliste - sera donc la suivante :
• « 0 » si le poil est mat / opaque
• « 1 » s’il est légèrement brillant / translucide
• « 2 » s’il est brillant / translucide.
Mais encore une fois, il s’agira d’une évaluation personnelle, donc avec une certaine subjectivité.
4 - Informations sur les espèces dont sont issus ces poils utilisables en flytying
Tout comme je l’ai fait pour mon précédant article, je vais vous fournir également quelques informations biologiques et / ou cynégétiques sur les espèces citées. La majorité des informations proviennent soit de Wikipedia, soit du livre « Guide complet des Mammifères de France et d’Europe » de D. Macdonald & P. Barret. Les données sur l’ultrastructure des poils proviennent du livre de Toth M. “Hair and fur, atlas of central European Mammals » .
La classification IUCN des espèces citées se retrouve dans l’IUCN Red list of threatened species , en tapant le nom scientifique de l'espèce d'intérêt.
5 - Fibres synthétiques
Enfin, je vais également vous parler des fibres artificielles, et tenter de les classer selon les mêmes critères.
6 - Synthèse
Pour chaque type de poils, et quand cela sera possible, je vous montrerai un modèle de mouche / streamer réalisé avec ces poils.
Enfin, je vous indiquerai s’il s’agit plutôt de poils destinés à fournir un signal visuel, ou un signal vibratile. Cette information, la plus importante selon moi, sera donc la résultante des évaluations faite sur ces poils, concernant les critères mentionnés ci-dessus.
Je vais donc les classer ainsi :
• Non vibratile et/ou non visuel : 0
• Peu vibratile et/ou peu visuel : 1
• Très vibratile et/ou très visuel : 2
Il va de soi, qu'un poil rigide, qui va donc fournir un signal vibratile fort, va également pouvoir fournir un signal visuel intéressant. En effet, s'il est teint en des couleurs vives, l'aspect visuel sera alors au moins aussi intéressant que l'aspect vibratile.
Enfin, je vous proposerai un tableau récapitulatif synoptique qui pourra ainsi être votre outil « de travail », et peut-être vous aider dans les choix (achat, utilisation) que vous aurez à faire.
C - Résultats
Je vais donc passer en revue les poils et fibres artificielles dans l’ordre cité en introduction.
1 - Poils naturels utilisables en flytying
a - Alpaga
Nom commun : Alpaga
Nom scientifique : Vicugna pacos
Famille : Camélidés
Répartition : Andes
Autres informations :
• Tout comme chez les Lagomorphes, c’est la saillie qui provoque l’ovulation.
• Le diamètre des poils varie entre 12 et 32µm et présente de nombreuses teintes naturelles, du blanc cassé au marron très foncé.
• Laine utilisée dans l’industrie du textile, grand panel de teintes naturelles, allant du beige, au marron foncé.
• Poids de l’animal : jusqu’à 80 kg
• Non référencé par l’IUCN
Remarques :
• La finesse de la bourre en fait un excellent dubbing.
- Longueur des poils : 5-10 cm
- Rigidité : 0
- Brillance : 0
- Translucide : 0
- Signal visuel : 2 (aspect ondulant et éventuelles couleurs vives sur des poils blanc naturellement)
- Signal vibratile : 0
Ci dessous, photographie d'alpaga d’après Wikipedia
Détail des poils:
b – Artic runner
Nom commun : Cheval de race Islandaise
Nom scientifique : Equus caballus
Famille : Equidaés
Répartition : Islande
Autres informations :
• Poids : 330-380 kg, taille d’un poney.
• 1,35 - 1,45 m au garrot.
• Animal remarquablement adapté à un climat rude, avec une fourrure hivernale très développée.
• Pour les spécialistes, ce cheval (qui est en fait un poney) est très proches des poneys des Shetlands, des Highlands et du Connemara.
• Il présente cinq allures et toutes les robes sont admises dans les critères de la race.
Remarques :
• Le patch que j’ai présente de longs poils de couverture.
• Poils très fins.
- Longueur des poils : 5-10 cm, poils très fins
- Rigidité : 1
- Brillance : 2
- Translucide : 2
- Signal visuel : 2
- Signal vibratile : 1
Ci dessous, photographie de cheval Islandais d’après Wikipedia
Détail des poils:
c – Bison
Nom commun : Bison d’Amerique, sous espèce des plaines
Nom scientifique : Bison bison bison
Famille : Bovidaés
Répartition : Continent Nord Amércain
Autres informations :
• Poids : jusqu’à 500-800kg pour les femelles, 800-1100kg pour les mâles.
• Classification IUCN : Near threatened (NT – en voie d’être menacé).
Remarques :
• Les poils dits “intermédiaires” et les poils de garde ont une structure similaire, avec un diamètre variant entre 60 et 130µm, et une section transversale. elliptique. La médulla est large dans les poils. Elle présente assez peu de pores, ce qui confère à ces poils une assez faible flottabilité.
• La bourre, est un excellent substitut de poils de phoques, bien que plus épais.
- Longueur des poils : > 10 cm
- Rigidité : 2
- Brillance : 1
- Translucide : 0
- Signal visuel : 1
- Signal vibratile : 1
Ci dessous, photographie de Bison d’après Wikipedia
Détail des poils:
d – Blaireau
Nom commun : Blaireau d’Europe
Nom scientifique : Meles meles
Famille : Mustélidaés
Répartition : Europe jusqu’à l’Oural, proche et moyen Orient
Autres informations :
• 12,2 kg en moyenne
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure)
Remarques :
• Patch de poils de dos. Les poils sont bicolores, noir et crème, légèrement ondulés. La coloration des poils est la suivante : la moitié inférieure est claire, puis le poil est ensuite noir, avec la pointe claire sur 0,5 – 1 cm environ. Cette caractéristique a donné son nom aux hackles « badger » (qui veut dire blaireau en langue Anglaise).
• Les poils de blaireaux sont d’une longueur maximale de 9 cm et un diamètre maximal de 250µm.
• Le signal fournit par ces poils sera plus vibratile que visuel (poils rigides), bien que cette bande noire encadrée par deux zones claires soit également intéressante d’un point de vue visuel.
- Longueur des poils : 5-10 cm
- Rigidité : 3
- Brillance : 1
- Translucide : 0
- Signal visuel : 1
- Signal vibratile : 2
Ci dessous, photographie de blaireau d’après Wikipedia
Détail des poils:
e - Bucktail
Nom commun : Il s’agit de la queue de grands Cervidés mâles (daim Dama dama)
Nom scientifique : Dépend de l’animal dont la queue est issue
Famille : Cervidaé (Dama dama)
Répartition : Europe centrale et UK (Dama dama)
Autres informations :
• Le daim mâle pèse entre 46 et 80kg, la femelle entre 25 et 52kg.
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure).
• Jacky Roehrig, dans son livre « La pêche du brochet à la mouche » considère le bucktail comme « matériau de base du monteur de streamers à brochet. »… Ils réalisent un compromis parfait entre souplesse et rigidité… ».
Pour plus d'information sur le bucktail, je vous invite à vous référer à mon précédant article.
Remarques :
• Les poils sont bicolores, couleur beige/brun naturel à la base, et blancs en pointe.
• Poils ondulés.
• Souvent teints, les pointes blanches permettent d’obtenir des couleurs très vives.
• Ces poils sont très utilisés pour le montage des gros streamers.
• Le fait qu’ils soient creux » article poils – doit être pris en compte par rapport à leur flottabilité.
Longueur des poils : >10cm (il s’agit de « bucktail large »)
Rigidité : 2-3
Brillance : 0
Translucide : 0
Signal visuel : 0 (1, si bucktail coloré)
Signal vibratile : 2
Ci dessous, photographie de daim d’après Wikipedia
Détail des poils:
Queue en teintes naturelles.
Queues teintes (teintures Veniard)
f - Capybara
Nom commun : Cabiaï, Capybara, Grand hydrochère, Grand cochon d'eau
Nom scientifique : Hydrochoreus hydrachaeris
Famille : Rongeur Caviidaé
Répartition : Amérique du Sud et Amérique Centrale
Autres informations :
• Il s’agit du plus gros rongeur du monde, et pèse de 35 à 65 kg.
• Animal aquatique.
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure)
Remarques :
• Les poils sont couleur marron glacé.
• Couleur homogène sur tout leur longueur.
Longueur des poils : <5cm (entre 4 et 5 cm)
Rigidité : 4
Brillance : 0
Translucide : 0
Signal visuel : 0
Signal vibratile : 2
Ci dessous, photographie de capybara d’après Wikipedia
Détail des poils:
Sur les photos ci-dessous, on distingue bien des poils épais, très rigides.
g - Ecureuil (queue)
Nom commun : Ecureuil gris, écureuil roux
Nom scientifique : Sciurus sp.
Famille : Sciuridaés
Répartition : Europe (S. vulgaris – écureuil roux), Amérique du Nord pour les autres espèces
Autres informations :
• Pèse de 250g à 450g pour l’écureuil roux (S. vulgaris), et de 400g à 800g pour l’écureuil gros (S. carolinensis).
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure).
Pour plus d'information sur les queues d'écureuil, je vous invite à vous référer à mon précédant article.
Remarques :
• Les poils sont marron/beige à la base, puis noirs, avec enfin une pointe blanche
• Ils sont très utilisés pour les mouches de pêches pour grands migrateurs
• J’en achète beaucoup sur Ebay UK et les teints ensuite – Pour le prix de trois demi-queues teintes de chez JMC, j’ai 18 (!) queue entière (couleur naturelle) en passant par Ebay.
Longueur des poils : <5cm (majoritairement)
Rigidité : 3
Brillance : 0
Translucide : 0
Signal visuel : 0
Signal vibratile : 2
Ci dessous, photographie de quatre espèces d'écureuil d’après Wikipedia
Détail des poils - Ci dessous, photographie de queues de quatre espèces d'écureuils (photographie de l'auteur): Ecureuil gris (Sciurus carolinensis), écureuil « renard » (Fox squirrel, S. niger), écureuil roux (S. vulgaris) et de « western gray squirrel » (S. griseus), en couleurs naturelles ou après teintures.
h - Elan (crinière - moose mane)
Nom commun : Elan, orignal
Nom scientifique : Alces alces
Famille : Cervidaés
Répartition : Europe du Nord (pénisule Scandinave) et continent Nord Américain
Autres informations :
• Poids de 275 à 375kg (femeles), et de 30 à 800kg (males).
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure).
Remarques :
• Les poils sont marron/beige mais peuvent également être blancs.
• Je ne parle dans cet article que des poils de crinière.
• Il faut tenir compte de la structure de la médulla, et donc de leur grande flottabilité lors de leur utilisation en flytying.
Longueur des poils : >10cm (atteignent 15cm)
Rigidité : 3
Brillance : 0
Translucide : 0
Signal visuel : 0
Signal vibratile : 2
Ci dessous, photographie d'un élan d’après Wikipedia
Ci-dessous, poils de crinière d’élan, en vues macro- et microscopiques (photographies de l’auteur). En haut à gauche: quelques poils de crinière d’élan vous donnant l’échelle de ces poils, ainsi que leur pattern de couleurs. En bas à gauche : comparaison avec des poils de Cerf (wapiti – Cervus canadensis) mâle sur peau– les « moose manne hairs » sont dans le coin droit en bas de la photo. Ils sont un peu plus longs, mais surtout plus épais. En haut à droite: ultrastructure permettant de voir la structure écailleuse de la cuticule (à gauche) et de la médulla (à droite) en coupe transversale (bouclier proximal – d’après M. Toth). En bas à droite: ultrastructure d’un poil d’élan en coupe transversale (Microlab Gallery).
i – Hermine (queue - stoat’s tail)
Nom commun : Hermine
Nom scientifique : Mustela erminea
Famille : Mustelidaés
Répartition : Hémisphère Nord
Autres informations :
• 60-445g, les mâles pesant 1/3 plus lourd que les femelles, pour une taille allant de 16 à 31 cm.
• Pelage d’hiver blanc, totalement différent en cela du pelage d’été (brun sur le dos, blanc jaunâtre sur le ventre).
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure).
Remarques :
• Seuls les poils de queue nous intéressent pour cet article, et plus particulièrement les poils de l’extrémité de la queue.
• Ils sont noirs en hiver, marron en été.
• La couleur est uniforme sur toute la longueur d’un poil.
• L’hermine à donné son nom a une mouche, la Stoat’s tail.
Longueur des poils : <5 cm
Rigidité : 3
Brillance : 0
Translucide : 0
Signal visuel : 0
Signal vibratile : 1
Ci dessous, photographie d'une hermine (pelage d'été) d’après Wikipedia
Détail des poils:
j - Marmotte (queue)
Nom commun : Marmotte, marmotte des Alpes
Nom scientifique : Marmota marmota
Famille : Sciuridaés
Répartition : Alpes. Réintroduite dans les Apennins, Pyrénées, Massif Central et Cévennes
Autres informations :
• Pèse de 2,8kg (femelles) à 3kg (mâles) en sortie d’hibernation, et de 4,3kg a 8 kg avant l’hibernation.
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure).
Remarques :
• Seuls les poils de queue nous intéressent pour cet article.
• Les poils sont de couleur marron uniforme, légèrement plus clairs en pointe.
• La couleur est uniforme sur toute la longueur d’un poil (hormis la petite variation en tête de poil).
• Les poils sont légèrement ondulés, un peu plus rigides que les poils de queue de martre, sans pour autant justifier une classification en 4.
Longueur des poils : entre 5 et 10 cm (5cm à la base, 6 cm en pointe)
Rigidité : 3
Brillance : 2
Translucide : 0
Signal visuel : 1
Signal vibratile : 2
Ci dessous, photographie d'une marmotte (photographie de l'auteur)
Détail des poils (queue):
k - Martre (queue)
Nom commun : Martre, ou Marte
Nom scientifique : Martes martes
Famille : Mustelidaés
Répartition : Eutrope jusqu’à l’Oural
Autres informations :
• Poids corporel variant de 484 à 1050 g (mâles de poids supérieur aux femelles). pur une longueur comprise entre 40 et 53 cm.
• La longévité, pouvant aller jusqu’à 18 ans, est remarquable pour un animal si petit.
• Pelage de couleur brun chocolat.
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure).
Remarques :
• Seuls les poils de queue nous intéressent pour cet article.
• Ils sont de couleur marron chocolat.
• La couleur est uniforme sur toute la longueur d’un poil
• Les poils sont légèrement ondulés.
Longueur des poils : <15cm (à la base et au centre de la queue, entre 5 et 10 cm à la pointe - 7-8cm)
Rigidité : 3
Brillance : 0
Translucide : 0
Signal visuel : 2
Signal vibratile : 0
Ci dessous, photographie d'une martre d’après Wikipedia
Détail des poils:
Sur la photo ci dessous, je vous montre les poils de l'extrémité de la queue, qui sont les plus longs (8-9 cm).
l - Mouton Islandais
Nom commun : Martre, ou Marte
Nom scientifique : Ovis aries
Famille : Bovidaés
Répartition : Islande
Autres informations :
• Poids corporel variant 60 et 65 kg (femelles) et 90-100kg (béliers).
• En Islande, ils sont élevés principalement pour la viande, la laine étant plus destinée à l'export.
Remarques :
• Les poils de couverture sont blancs.
• Les poils sont légèrement ondulés.
Longueur des poils : >10cm (en moyenne 15cm)
Rigidité : 0
Brillance : 0
Translucide : 0
Signal visuel : 2
Signal vibratile : 0
Ci dessous, photographie d'un mouton Islandais d’après Wikipedia
Détail des poils:
Quelques coloris vifs obtenus avec des teintures Veniard.
j - Naya pelt
J’ai longtemps cru ce matériau comme étant synthétique. Et puis, j’ai quand même testé à la flamme d’un briquet. Odeur caractéristique de la kératine brulée (cochon grillé). J’ai donc cherché un peu plus, et j’ai eu du mal à trouver, je l’avoue. Il semblerait que cela soit une race de chèvre, aussi appelée "snowrunner". Quand on voit la longueur et la densité de la bourre, il est de toute façon évident que c’est une race parfaitement adaptée aux climats rigoureux.
Remarques :
• Aspect des poils très légèrement ondulé.
• Le patch que j’ai est noir. On le trouve en de nombreuse couleurs vives.
Longueur des poils : >10 cm (environ 13-14cm de longueur utilisable).)
Rigidité : 2
Brillance : 1
Translucide : 0
Signal visuel : 1
Signal vibratile : 1
Détail des poils (ici teintés en noir):
k - Ours noir
Nom commun : Ours noir
Nom scientifique : Ursus americanus
Famille : Ursidaés
Répartition : Continent Nord-Américain
Autres informations :
• Poids femelles : 70-80kg, poids males: 115-275kg.
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure).
Remarques :
• Les poils de couverture sont marron / marron foncé.
• Poils légèrement ondulés.
Longueur des poils : >10 cm (en moyenne 11-12 cm)
Rigidité : 3
Brillance : 2
Translucide : 0
Signal visuel : 0
Signal vibratile : 2
Ci dessous, photographie d'un ours noir d’après Wikipedia
Détail des poils:
l - Ours polaire
Nom commun : Ours blanc, ours polaire
Nom scientifique : Ursus maritimus
Famille : Ursidaés
Répartition : Arctique
Autres informations :
• Poids femelles : 150-300kg, poids males: 300-600kg.
• Classification IUCN : Vulnerable A3c : espèce en grand danger (réchauffement climatique impactant la banquise, intoxication aux PCBs se stockant dans les graisses…).
• Selon moi, les plus beaux poils avec ce niveau de rigidité (3).
Remarques :
• Les poils de couverture sont blancs, mais la fourrure peut avoir une teinte générale jaunâtre.
• Poils légèrement ondulés, vraiment brillants.
Longueur des poils : >10 (en moyenne 18-19 cm)
Rigidité : 3
Brillance : 2
Translucide : 1
Signal visuel : 1
Signal vibratile : 2
Ci dessous, photographie d'un ours polaire d’après Wikipedia
Détail des poils: On remarque aisément la brillance de ce matériau.
m - Pécari
Nom commun : Pécari à collier
Nom scientifique : Pécari tajaku
Famille : Tayassuidaés
Répartition : De l'Amérique du Sud au Sud des USA
Autres informations :
• Poids 16-27kg.
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure).
Remarques :
• Poils très épais (1 mm de diamètre à la base).
• Poils marrons noirs ou présentant un pattern « grizzly » - alternance de zones claires et de zones foncées.
• Poils très peu usités en flytying, mais qui est vraiment intéressant de part leur côté bicolore bicolore.
Longueur des poils : entre 5 et 10 cm
Rigidité : 5
Brillance : 0
Translucide : 0
Signal visuel : 0 (poils unicolores), 1 (poils grizzly)
Signal vibratile : 2
Ci dessous, photographie d'un pécari d’après Wikipedia
Détail des poils:
n - Raton laveur (queue)
Nom commun : Raton laveur
Nom scientifique : Procyon lotor
Famille : Procyionidaés
Répartition : Continent Nord-Américain et Amérique centrale
Autres informations :
• Poids corporel variant de 484 à 1050 g (mâles de poids supérieur aux femelles), pur une longueur comprise entre 40 et 53 cm.
• La longévité, pouvant aller jusqu’à 18 ans, est remarquable.
• Pelage de couleur brun chocolat
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure).
Remarques :
• Les poils de couverture sont marron foncé.
• Poils ondulés.
Longueur des poils : <5cm
Rigidité : 2
Brillance : 1
Translucide : 0
Signal visuel : 1
Signal vibratile : 1
Ci dessous, photographie d'un raton laveur d’après Wikipedia
Détail des poils:
o - Raton laveur (corps)
Remarques :
• Les poils de couverture sont de couleur variable (beige à marron foncé).
• Les poils clairs ont une certaine brillance.
• Poils lisses, souvent bicolores (zones foncées du corps) ou dans ce cas, le tiers supérieur du poil (près de la pointe) est plus foncé.
• La bourre fait un excellent dubbing, de couleur marron glacé.
Longueur des poils : <5cm
Rigidité : 2
Brillance : 2
Translucide : 0
Signal visuel : 2
Signal vibratile : 1
Détail des poils:
p - Renard polaire (corps)
Nom commun : Renard polaire, renard arctique
Nom scientifique : Vulpes lagopus
Famille : Canidaés
Répartition : Zones circumpolaire (Canada, Groenland, péninsule Scandinave, Sibérie)
Autres informations :
• Poids 5kg.
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure).
• Le réchauffement climatique le fait entrer en compétition avec le renard roux (Vulpes vulpes) dont l’aire de répartition remonte vers le Nord. Ce dernier, plus gros, prend le dessus sur son cousin nordique.
Remarques :
• Poils très fins avec une bourre développée.
• La teinte est variable d’un individu à l’autre, mais le poil est blanc en hiver (homochromie, comme pour l’hermine).
• Poils lisses, bicolores sur le patch de peau que j’ai (blancs à la base, avec des pointes grises).
• Le patch que je possède est en couleur naturelle, blanc-gris.
Longueur des poils : entre 5 et 10 cm (en moyenne 7-8 cm)
Rigidité : 1
Brillance : 1
Translucide : 0
Signal visuel : 2 (poils bicolores)
Signal vibratile : 0
Ci dessous, photographie d'un renard polaire d’après Wikipedia
Détail des poils:
Sur la première photo, les brillance et la finesse des poils est bien visible.
q - Renard roux (queue)
Nom commun : Renard roux, goupil
Nom scientifique : Vulpes vulpes
Famille : Canidaés
Répartition : de l’Afrique du Nord à la péninsule Scandinave, de l’Europe de l’Ouest à l’Extrême Orient. Introduit en Australie et sur le continent Nord-Américain
Autres informations :
• Poids 7kg - [2,5 ; 14]kg
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure).
• Plus grand que son cousin polaire, le réchauffement climatique le pousse à remonter sur le territoire du renard polaire, d’où il le chasse.
Remarques :
• Poils très fins, très légèrement ondulés, bourre développée.
• La teinte est variable d’un individu à l’autre, avec une couleur variant du beige. aux roux. Les pointes sont généralement noires.
Longueur des poils : entre 5 et 10 cm (en moyenne 6-7 cm), queue de renard mâle
Rigidité : 3
Brillance : 0
Translucide : 0
Signal visuel : 1 (poils bicolores)
Signal vibratile : 2
Ci dessous, photographie d'un renard roux d’après Wikipedia
Détail des poils:
r - Sanglier
Nom commun : Sanglier, cochon
Nom scientifique : Suis scrofa
Famille : Suidaés
Répartition : Continent Eurasien, de l’Atlantique au Pacifique, en zone tempérée (à l’exclusion du Tibet et de la Mongolie)
Autres informations :
• Poids: males: 33-320kg, femelles: 30-80kg.
• Le poids général augmente en allant vers l’Est de sa zone de répartition.
• Classification IUCN : least concern (LC – préoccupation mineure).
• La fourrure peut prendre des teintes générales différentes en fonction de l’âge de l’animale (marcassin « en livrée, bête rousse, bête noire…).
Remarques :
• Poils assez épais, bourre assez peu développée
• Poils de teintes variables
• La teinte est variable d’un individu à l’autre, avec une couleur variant d’une couleur marron glacé à noire
• On parle de « soies » pour ces poils de couverture
Longueur des poils : entre 5 et 10 cm (en moyenne 6-7 cm)
Rigidité : 4
Brillance : 0
Translucide : 0
Signal visuel : 0
Signal vibratile : 2
Ci dessous, photographie d'un sanglier d’après Wikipedia
Détail des poils:
s - Veau (flanc)
Nom commun : Veau
Nom scientifique : Bos taurus
Famille : Bovidaés
Répartition : Espèce domestique, adaptée aux climats tempérés
Autres informations :
• 45 kg en moyenne au vêlage.
• En Europe, seuls les animaux de 8 mois au plus peuvent être appelées veau (boucherie).
• Espèce domestique, non menacée.
• Nombreuses races.
Remarques :
• Couleur variable (blanche sur le patch que j’ai). La coloration dépendant de la race, et d’éventuels traitements (blanchiment / coloration) post-mortem.
• Couleur uniforme sur la longueur d’un poil.
• Poils assez courts, lisses, utilisés principalement pour des mouches de type Royal Wulff (ailes).
• Signal visuel (ailes de mouches sèches) et vibratile (selon son utilisation – petits streamers).
• Poils parfaits pour réaliser les ailes des mouches à grands migrateurs, mais également de modèle comme la Royale Wulff.
Longueur des poils : <5 cm (2 cm environ) pour les poils de corps
Rigidité : 3
Brillance : 0 - poils blancs
Translucide : 0
Signal visuel : 1 (de par la couleur blanche; les poils peuvent donc être teints)
Signal vibratile: 2
Ci dessous, photographie d'un veau d’après Wikipedia
Détail des poils:
t - Veau (queue)
Remarques :
• Poils de couleurs différentes : blanc, noir (sur les échantillons que j’ai)
• Signal visuel (ailes de mouches sèches) et vibratile (selon son utilisation – petits streamers)
• Les poils blancs sont lisses, les poils foncés frisotés, rappelant un peu (en plus épais) les poils de pates de lièvre des neiges.
• Les poils noirs semblent être un peu plus rigides que les poils blancs.
• Poils parfaits pour réaliser les ailes des mouches à grands migrateurs, mais également de modèle comme la Royale Wulff.
Longueur des poils : <5 cm (environ 4cm pour les poils foncés, 5 com pour les poils blancs)
Rigidité : 3
Brillance : 0 - poils blancs, 1 - poils noirs
Translucide : 0
Signal visuel : 1 (de par la couleur blanche; les poils peuvent donc être teints)
Signal vibratile: 2
Détail des poils:
Les queues peuvent être bicolores, et quand une des deux couleurs est le blanc, alors il est alors facile de les teindre en des couleurs vives.
Sur la photo ci-dessous, le côté frisoté des poils noirs est bien visible.
Par opposition, les poils blancs sont juste ondulés.
u - Yack
Nom commun : Uack, yak, yack domestique
Nom scientifique : Bos grunniens
Famille : Bovidaés
Répartition : Espèce domestique, bit dans l'Himalaya
Autres informations :
• Le poids des yacks (yaks) domestiques varie de 300 à 1000kg.
• Le yack sauvage – Bos mutus – à une masse corporelle variant de 230 à 580kg et vit uniquement au-dessus de 4000 mètres d’altitude (Himalaya). Son statut IUCN est Vulnérable (Vu) .
Remarques :
• Poils très fins, lisses, très longs, d’une souplesse extrême.
• Couleur uniforme sur la longueur d’un poil.
• Les poils de yack sont très similaires aux poils de mouton Islandais (longueur, souplesse, finesse).
Longueur des poils : >10 cm (en moyenne 18-19 cm)
Rigidité : 0
Brillance : 1
Translucide : 0
Signal visuel : 2 (quand ils sont blancs, les poils peuvent être teints)
Signal vibratile: 0
Ci dessous, photographie d'un yack d’après Wikipedia
Note : la majorité des espèces (sauvages) citées sont listées comme étant sans danger par l’UICN. Cependant, comme pour toutes les populations animales, on observe actuellement une régression générale des effectifs et de leurs habitats. Diminution de leurs territoires, pression démographique humaine en constante augmentation, avec pour conséquences une compétition pour certains milieux, et des modifications profondes modifications des environnements et du climat, en sont les causes. Réfléchissez y avant de commander du matériel.
Détail des poils: Nous avons avec cette espèce de très longs poils soyeux, vraiment très souples.
2 - Fibres synthétiques utilisables en flytying
Après les poils d’origine naturelle, il est utile, je pense, de parler des principaux matériaux synthétiques.
a - Cheveux artificiels
Là, nous sommes vraiment avec un matériau initialement prévu pour la coiffure, mais qu’il est (très) intéressant (techniquement et financièrement) de détourner pour le travailler en flytying. La longueur est supérieure à 20cm, et peut aller jusqu’à plus de 80cm, selon les modèles et les marques. Ils peuvent être lisses, ou bien ondulés, parfois bicolores, avec dans ce cas, des teintes vraiment intéressantes (signal visuel). Ce matériel est parfait pour les grands streamers, car synthétiques, ils « ne prennent pas l’eau », ainsi que peuvent le faire les poils de yack, ou de mouton Islandais (les poils naturels s’en rapprochant relativement, même s’ils sont plus fins, et moins longs). Ces cheveux artificiels feront d'excellent substituts aux poils longs et souples naturels (mouton Islandais, yack).
Longueur des poils : > 10 cm (au minimum 20cm)
Rigidité : 1
Brillance : 2
Translucide : 0 - 1 en fonction des marques
Signal visuel : 2
Signal vibratile : 1
Sur cet exemple, les cheveux sont gris, assez peu brillants, lisses, de taille relativement modeste (environ 23cm), ce qui reste cependant largement assez long dans la majorité des cas.
Dans cet autre marque, on trouve des écheveaux (fibres assez lisses) allant jusqu'à 130 cm (l'écheveau présenté est replié).
b - Craft fur
Le craft fur est un matériau artificiel, très souple, excellent substitut des longs poils souples naturels (yack, mouton islandais). Dans son livre (je vous invite à le lire, il est vraiment très intéressant, y compris pour les chapitres traitants des matériaux), J. Roehrig considère comme « craft fur » toutes les « fourrures synthétiques qui se substituent aux fourrures naturelles ». Inutile de vous dire que le marketing est passé par là, et que plusieurs marques en proposent.
Je vais vous propose un petit tableau récapitulatif de craft fur provenant de 4 « marques » différentes. L'intérêt de ce matériaux est qu'on le trouve en une multitude de coloris, souvent vifs, ce qui va leur conférer un signal visuel fort (en plus de celui associé au caractère ondulant).
Ci dessous, Craft fur de 3 marques différentes, plus un "ersatz" de craft fur, juste bon à réaliser de petits montages.
Ci-dessous les liens correspondants:
A. Jensen : Craft Fur
Rainys craft fur Craft Fur
Hareline Select craft fur:
Royal Sissi craft fur longest. Il s'agit d'un des vendeurs présents sur les "40 voleurs". Je ne mets donc pas de lien. En effet, la qualité du craft fur de ce vendeur est cependant très inférieure aux autres. La proportion fibres de taille intéressante / fibres de taille inutilisable est très faible, et même si le tarif est avantageux, le surface du patch est très petite (environ 1/2) comparée a celles des marques listées au dessus.
Le craft fur de Raynys est vraiment le plus intéressant, car les fibres sont vraiment longues. En terme de qualité des fibres et des patches, les trois se valent.
c - Faux bucktail
Développé comme substitut de bucktail (voir plus haut), le faux bucktail en présente presque toutes les caractéristiques, hormis – peut-être – les caractéristiques de flottabilité, et le fait que les fibres sont assez mates. Non translucides, très légèrement ondulées, ces fibres vont donc pouvoir être utilisées en lieu et place du bucktail. Jacky Roehrig, dans son livre « La pêche du brochet à la mouche» considère le faux bucktail comme « (pouvant) rendre quelques services mais le résultat n’est pas le même (que le bucktail) ».
Me positionnant plus sur l’aspect mouches à grands migrateurs que streamers à brochets, je pense - aux vues des caractéristiques de ces fibres synthétiques - qu’elles peuvent être utilisées avantageusement.
Quand on va fixer ces fibres sur un hameçon, le fait que cela soit des fibres "pleines" (non creuses) va faire qu'elles ne vont pas s'écarter "en éventail", ainsi que peuvent le faire les poils naturels de bucktail. Cela est du au fait que ces derniers ont une large médulla, qui va donc favoriser l'écrasement du poil.
Longueur des poils : > 10 cm (environ 13-14cm de longueur utilisable).)
Rigidité : 2
Brillance : 0
Translucide : 0
Signal visuel : 0
Signal vibratile : 2
Donc, vous le voyez, le choix est assez complet ! Et encore, je ne vous parle pas des flashabou, EP fiber, et de cette autre multitude de matériaux synthétiques disponibles sur le marché.
D - SYNTHESE: COMMENT UTILISER CES POILS (ET FIBRES SYNTHETIQUES) EN FLYTYING, ET POUR QUELS MODÈLES?
Bon, et me direz-vous, que faire de tout cela ? Et bien une synthèse, avec une classification des matériaux selon différents critères, afin d'optimiser vos choix de poils lors de la réalisation de vos modèles. J’espère que cette synthèse vous y aidera.
Cependant, comme le côté « translucide » ne ressort que pour très peu de matériaux, je ne l’inclus pas dans cette synthèse, pour plus de visibilité. Globalement, seuls les poils blancs présentent une certaine translucidité.
Pour cet exercice, le premier critère de classification que j'ai retenu est la taille, suivi par la rigidité.
Dans le tableau ci-dessous, je vous propose une classification des poils selon ces deux critères. J’y ai inclus poils naturels et fibres synthétiques.
a - Poils courts utilisables en flytying (<5cm)
Nous avons donc une première série de poils assez courts (<5cm, score de 0), mais qui sont par contre rigides (score compris entre 2 et 3). Ces poils conviendront bien aux petites mouches (pour faire les ailes) mais pourront également être utilisés sur des mouches de taille plus importante (pour faire des sous ailes, ou des gorges, etc). Tout dépendra de l’endroit où l’on souhaite mettre la rigidité sur la mouche.
Mais sur ces poils inferieurs à 5 cm, la rigidité est bien présente, et le signal vibratile produit sera donc fort. Et dans tous les cas, sur un hameçon taille 4 ou 6, ces poils iront merveilleusement.
Le poil de raton laveur semble être assez peu usité. Il pourra être utilisé comme les autres poils de cette catégorie, pour faire les ailes des mouches à grands migrateurs, par exemple. Par contre, le dubbing obtenu à partir de cet animal est vraiment magnifique!
J'ai cependant trouve le modèle Raccoon, du Norvégien Eivind Berulfsen, qui semble être une imitation de crevette particulièrement efficace sur les truites de mer. Je vais m'atteler à ce montage dès que j'aurai un peu de temps devant moi.
Sans surprise, on trouve dans cette catégorie des poils d’écureuil, de veau, et d’hermine. N’oubliez pas que sur une même mouche, on peut mixer différents types de signaux, et il est aisé de teindre les poils de queue d'écureuil gris, dont la pointe est blanche, et qui se prêtent donc très facilement à des teintures en couleurs vives.
- Mouche réalisée avec des poils de queue d'hermine: la Stoat’s tail , montée par Mig.
- Mouche réalisée avec du poil de queue de veau teint: la Hairy mary montée par Mig.
- Mouche réalisée avec du poil de queue d'écureuil teint en noir: la 6kg, modèle de Seagull29, montée par l'auteur.
- Mouche réalisée avec du poil de queue d'écureuil gris non teinté: L' Ellé montée par Mig (poils en couleur naturelle).
- Mouche réalisée avec du poil de queue d'écureuil gris non teinté: La Silver blue, montée par l'auteur (poils en couleur naturelle).
- Mouche réalisée avec du poil de queue d'écureuil gris teinté en noir: La Black & blue, modèle de Seagull29, montée par l'auteur (poils teintés en noir).
Les cas du capybara est un peu à part. D’abord, je n’ai jamais trouvé ce matériau dans des fly shops. Ensuite, la rigidité est très élevée (tout comme l’est celle des soies de sanglier et des poils de pécari). Je n’ai inclus ces poils dans mon article que pour « borner » mon intervalle d’évaluation de la rigidité.
Cependant il n’est pas exclu de les utiliser sur des montages de mouches à grands migrateurs. Le signal vibratile qu’ils produiront sera en effet très puissant de part cette forte rigidité (score de 5). A réserver pour la pêche sur des courants forts à très forts, donc.
b - Poils semi-longs utilisables en flyttying (compris entre 5 et 10 cm)
1 - Poils souples
Sur des poils dont la taille est comprise entre 5 cm et 10 cm (score de 1), on commence à trouver des poils très souples (alpaga, renard polaire – score rigidité de 0) qui vont donc fournir un signal visuel très intéressant. Ces poils seront mieux adaptés aux eaux calmes et/ou au streamers, auxquels ils donneront une « illusion de vie », par leur souplesse et leurs ondulations lors de la nage.
Malgré mes recherches, je n’ai pas trouvé d’utilisation de l’alpaga autrement que comme dubbing. Cependant, j’imagine très bien des streamers montés avec ce matériau. Ils remplaceront une bandelette de lapin sur des streamers sombres de taille moyenne. Il faut cependant garder à l'esprit que les pois d'alpaga sont disponibles en de nombreuse teintes naturelles, dont du blanc, et que l'obtention de couleurs vives par teinture est donc aisée. Ces streamers ainsi faits seront à utiliser en réservoir et/ou pour la carpe, par exemple (imitation de sangsues).
Le renard polaire (score de rigidité de 0) est assez cher mais les poils sont vraiment superbes. Ils vont fournir un signal visuel des plus intéressant en utilisation sur des streamers ou des crevettes. D’ailleurs dans cette video, il y à une comparaison faite entre le marabou, et le renard polaire (« artic fox »). Ce dernier, aussi mobile que le marabou, présente cependant l’avantage d’une bien plus grande résistance à l’usure. Son prix est environ double, cependant. L’intérêt est que l’on trouve des patchs de poils déjà colorés (souvent de couleurs vives), dans le commerce.
On trouve sur le site Trolling flies des modèles de tube flies montés avec du poil de renard polaire.
Quoiqu'il en soit, ce matériau est superbe!
2 - Poils semi-rigides
Dans cette catégorie, on retrouve les poils de chevaux Islandais (artic runner) qui sont vraiment très fins et brillants, et présentent une rigidité un peu supérieure, bien que ceci reste très relatif (score de 1). Ils sont selon moi à peine un peu plus rigides que les poils de yack ou de mouton Islandais (les références pour la souplesse). Ils permettent de monter de superbes mouches, en particulier lorsqu'ils sont teints (la couleur blanche est une des couleurs naturelles de ce matériau, ce qui va en permettre la coloration).
L' "Artic runner", montée par Deryn Lacombe.
3 - Poils rigides
On a ensuite un groupe d’espèces (blaireau, martre - queue, marmotte – poils de queue, renard roux – poils de queue) qui présentent une plus grande rigidité (score de 3). Tout comme les poils plus courts, ils pourront être utilisés de manière très avantageuse pour faire les ailes des mouches à grands migrateurs, ou bien pour le montage des streamers destinés aux eaux fortes. Ils apporteront donc à la mouche un signal vibratile fort.
Les poils de blaireaux sont vraiment intéressants (signal visuel avec la bande noire le long du poil, et vibratile fort). Un modèle de tube fly, la Delphi badger, utilise ce poil avec, semble-t-il ’il, beaucoup de succès. Cette mouche est simplissime, et met très bien en valeur ce matériau.
Delphi badger (tube fly) montée par l'auteur.
Les poils de renard roux semblent être assez usités. I faut garder à l'esprit que le fly tying vient d'Angleterre, ou la chasse à court était "un art de vivre" (no comment. Le renard était une des espèces particulièrement ainsi chassées. D'ou - et il s'agit la d'une hypothèse personnelle - son utilisation pour les anciennes mouches à saumon.
La série des mouches de Reynard- imaginée par Keith Fulsher - utilise les poils de cette espèce animale (planche du livre "The complete illustrated directory of salmon flies" de C. Mann).
Sinon, il y a également la Blue Reynard, ici montée par l'auteur.
Mig nous propose également la Rusty rat, qui se monte avec du poil de queue de renard gris.
La Rusty ratmontée par Mig
Je n’ai trouvé aucun modèle monté avec des poils de queue de marmotte, même si l’on trouve du dubbing de marmotte dans le commerce. Ils seront cependant à utiliser comme les poils de queue d’écureuil, et présentent une brillance intéressante (nous sommes dans la catégorie des poils de taille comprise entre 5 et 10 cm, et présentant une forte rigidité).. Leur couleur naturelle, sombre, en limite cependant les possibilités d’utilisation (il est très difficile de décolorer parfaitement des poils de couleurs sombre, et de les teindre ensuite en couleur claires et vives), sauf à en altérer totalement la structure kératinique.
Idem pour les mouches à grands migrateurs / streamers montés avec des poils de queue de martre et/ou de fouine. Je n'ai pas trouvé grand choses de ce côté la. Néanmoins, ils pourront être utilisés comme les autres matériaux de cette catégorie (longueur / rigidité), comme le renard, les poils de queue de marmotte et de blaireau. Enfin, en bandelettes (prélevées sur le corps), les poils de ces deux espèces remplacent avantageusement les bandelettes de lapin (rabbit's strips).
Dans cette gamme de longueur, les poils de sanglier et de pécari sont à réserver à des montages très particuliers. Personnellement, je monte mes mouches de mai (MDM) en corps détaché tissés sur des soies de sanglier (les soies servent de support au tissage, et leurs extrémités dépassants simulent les cerques de ces éphémères).
Les poils de pécari, bicolores, font de magnifiques corps de mouches et nymphes., comme on peut le voir sur cette video de montage d’une émergeante parachute avec un corps en poil de pécari. Je ne connais pas d’utilisation autre avec ce type de poils. Cependant, ils feront des antennes magnifiques sur des imitation de crevettes!
Ces poils, extrêmement rigides, restent donc d'un intérêt assez limité dans ce chapitre du fly tying.
C - Poils longs utilisable en flytying (> 10 cm)
1 - Poils souples
Nous sommes maintenant dans le registre des poils et fibres synthétiques de très grande taille, tout au moins de taille supérieure à 10 cm (score de 2). C'est le royaume des grands streamers, et mouches migrateurs comme la Sunray shadow, la série des Collie dog (içi présentée montée avec du poil de chèvre), ou encore les grandes mouches à saumon de style Scandinave.
(Ces deux planches sont extraites du livre "The complete illustrated directory of salmon flies" de C. Mann).
En poils naturels, le yack et le mouton Islandais sont vraiment similaires, et sont les références (poils naturels) pour les grands streamers. Ils vont présenter une nage très ondulante, et donc un signal visuel fort. En contrepartie, et ainsi que me le disait un copain spécialiste des grands streamers, ils vont « prendre l’eau », ce qui va les alourdir et rendre leur lancer plus difficile. Pour le mouton, un poil naturellement blanc va faciliter l’obtention de teintes vives et claires, en utilisant des procédés de teinture classiques.
Ci-dessous, comparaison entre les poils de yack et les poils de moutons Islandais. La seule réelle différence porte sur la longueur des poils, les poils de yack étant environ 1/3 plus longs.
Malgré l’inconvénient de la rétention d’eau, ces poils (naturels ou en version substitut), sont très utilisés, et Dave Whitlock a développé sa célèbre « sheep serie» en utilisant du poil de mouton Islandais. Cependant, ces mouches sont actuellement souvent réalisées avec des matériaux synthétiques, pour les raisons énoncées précédemment.
Je vous montre un de mes streamer (montage et photographie de l'auteur). Poils de mouton Islandais (green olive) entouré de hackles grizzly et de flashabou vert olive. Un peu de bucktail olive en tête. La "bête" fait plus de 20cm de long.
Pour remédier au problème de la rétention d’eau, nous avons donc les substituts que sont les craft fur. Dans la même catégorie de longueur et rigidité que le mouton Islandais et le yack (score de 0), ils présentent l’immense avantage d’être en fibres synthétiques, et donc de ne pas « prendre l’eau ». Par contre, l’inconvénient de ces substituts est que vous ne pouvez les teindre par vous-même. Il vous faudra donc acheter autant de patchs que vous souhaitez de couleurs. L'autre inconvénient est leur (toute) relative taille. Enfin, ils sont très souples, et ne fourniront donc qu'un signal visuel.
Ces poils (yack, mouton Islandais et substituts), fourniront donc un très fort signal visuel, d’autant plus fort que vous pouvez les utiliser en couleurs vives, soit en achetant des patchs colorés de craft fur, soit en teintant les poils naturels blancs.
A peine un peu plus rigide (score de 1), les cheveux artificiels vont permettre de monter des streamers de très grande taille (supérieurs à 30cm). Dans ce registre, il est important d’avoir des matériaux ne retenant pas l’eau, faute de quoi les lancers deviendraient extrêmement compliqués. Alors il existe tout un tas de longues fibres artificielles vendus dans le flyshop, mais les tarifs sont prohibitifs. Ce détournement des cheveux artificiels va être une solution économiquement très avantageuse. Il suffira d’y adjoindre quelques fibres brillantes et/ou holographique, et vous aurez des streamers au signal visuel très fort. .
Ci dessous, un de mes streamers préféré "de mon cru" (montage et photographie de l'auteur). Cheveux artificiels ondulés gris sur le dessus, fibres brillantes holographique (style flashabou). Tête en craft fur rouge, avec du craft fur noir sur le dessus. Il est monté sur un hameçon Partridge "absolute predator" en 6/0. Un signal visuel "parfait" sur un streamer qui mesure environ 30 cm, mais qui va être relativement "silencieux", car composé de fibres souples, et donc non vibratiles.
Ci-dessous, un exemplaire de streamer monté (par l'auteur) uniquement en utilisant des faux cheveux (noirs, gris, violets et rose fushia), avec juste quelques fibres brillantes.
Un autre exemplaire, plus long, monté avec des faux cheveux noirs, et des fibres holographiques.
Un essai de très long streamer articulé, monté avec des faux cheveux ondulés blonds et châtain clairs, hackles grizzly tan, tinsel doré et craft fur blanc. En tête, on voit une des deux palettes montées sur cet exemplaire (je l'ai imaginé et monté dans l'objectif de la traque du silure). La taille est supérieure à 30 cm. Le modèle n'est pas encore aboutit, faute d'avoir pu le tester sérieusement.
Si, sur de tels streamers, vous y ajoutez une partie antérieure faite avec du bucktail monté sur un Chocklett’s tube, vous aurez un grand streamer présentant un signal visuel et un signal vibratile forts.
2 - Poils semi-rigides
Viennent ensuite le faux bucktail, le bison et le nayat pelt, tous trois ayant une rigidité un peu plus marquée (score de 2).
Faux bucktail et nayat pelt se trouvent en de multiples coloris. Ils pourront donc produire un signal visuel fort, en plus du signal vibratile moyen (rigidité de 2).
Le faux bucktail est parfaitement lisse, légèrement ondulé, le nayat pelt est très légèrement ondulé. En fait, ce dernier est en tout point similaire au bison, bien qu’il s’agisse du poils d’’une variété de chèvre (« arctic goat »). On en trouve en de multiples coloris, mais également (et surtout) en blanc, ce qui va vous permettre de faire vous-même vos teintures afin d’avoir l’exact coloris que vous souhaitez.
Ci-dessous un grand streamer (>15 cm) en poils de mouton Islandais teint en "golden olive" (signal visuel) bordée en haut et en bas par du poil de bison, pour un signal vibratile (montage et photographie de l'auteur).
J’ai en effet de la chance d’avoir du bison. Comme c’est un poil de couleur sombre, il sera quasiment impossible d’en avoir des variantes de couleur claire, car la décoloration de ces poils foncé n’est jamais parfaite. Les teintures utilisés donneront donc in fine des teintes assez éloignées de la couleur intrinsèque des pigments utilisés.
Comparaison entre naya pelt et bison. La similitude est frappante (longueur, structure du poil...)!
Alors, certes, le nayat pelt est assez onéreux. Mais je pense qu’il s’agit vraiment d’une fibre parfaite pour le montage des streamers et mouches à grands migrateurs. Il sera également tout à fait possible de l’utiliser pour de plus petits montages, mais il faudra alors couper les poils sur une grande partie de leur longueur (ce qui est en soi dommage, je trouve). Ce poil est réputé pour ne pas « prendre l’eau ». De part sa rigidité, et la possibilité de l’avoir en de multiples couleurs, ce matériau va fournir un signal vibratile, mais également visuel. Il est très utilisé pour le montage des grands streamers.
Si vous voulez monter de petits streamers, plutôt que d'utiliser du naya pelt que vous couperez, utilisez du raton laveur. Vous pourrez le colorer à loisir car les poils sont assez clair, et ils seront naturellement plus courts.
3 - Poils rigides
Nous passons ensuite sur les poils longs, présentant une plus forte rigidité (score de 3).
Le bucktail, avec sa medulla largement développée, est le roi de sa catégorie et va provoquer un signal vibratile fort et va très peu « prendre l’eau ». Ainsi que l’écrit J. Roehrig, c’est vraiment un matériau de choix, pour les gros streamers « poussant » beaucoup d’eau. Monté sur un système Chocklett’s tube, le bucktail va vraiment pousser l’eau et donner un signal vibratile intense. Ceci est particulièrement évident sur le « musky T-bone streamer »
Il est également très utilisé pour les mouches à grand migrateurs, comme la Orange and gold waddington, ou encore la Copper king.
Il y a également la Magos smelt de Mig.
Ou bien la Black maria, (montage et photographie de l'auteur).
Ces deux modèles utilisent du bucktail.
Si l'on souhaite des vibrations un peu moins fortes, ou pourra se rabattre sur le faux bucktail. J'en ai en cinq coloris différents, mais j'avoue ne pas en avoir (encore) eu l'utilité. J. Roehrig écrit d'ailleurs dans son livre que le faux bucktail est "bien moins intéressant" que le bucktail naturel. Il est en effet plus dense, et s'il permettra de monter de grandes mouches / streamers, ceux-ci seront plus lourds, et donc plus difficiles à lancer. L'intérêt de ce matériaux, hormis faire les choux gras du marketing, reste encore a démontrer, même s'il est tout a fait envisageable de l'utiliser.
Les poils de crinière d’élan sont similaires au bucktail. Personnellement, je l’utilise pour faire le corps de ma Lilou . Je n'ai pas encore trouvé comment les utiliser sur des mouches grands migrateurs, bien que ce matériau soit de toute beauté, et l’on peut très bien imaginer un modèle de crevette destiné à la truite de mer, utilisant du poil de crinière d’élan, soit monté sur un petit Chocklett’s tube, soit pour simuler rostre et antennes.
Enfin, nous avons des poils vraiment très rigides et longs. Ours noir, et ours polaire. Avec ce dernier, Mig nous propose un très beau modèle de crevette.
La crevette de Mig.
En effet, les poils d’ours blanc sont vraiment magnifiques : rigides, brillants, translucides. Le seul inconvénient – de taille - est qu’ils proviennent d’une espèce fortement en danger d’extinction, et que selon le site Striperonline.com, « il n’y a pas de réel substitut » du poil d’ours polaire. Sinon, selon moi, c'est le summum de ce que l'on peut avoir en termes de beauté, de brillance, avec une belle rigidité. Il faut juste oublier ce matériau, car l'espèce est en grand danger.
Les poils d’ours noir sont également très intéressants, mais ont l‘inconvénient d’être noirs. Donc, même avec une forte décoloration, il sera difficile d’en obtenir ensuite avec des couleurs vives.
Un modèle célèbre, la Glitter bear , utilise du poil d'ours noir pour son montage (photographie extraite du livre "The complete illustrated directory of salmon flies" de C. Mann).
E - Conclusion: Avantages et inconvénients de ces poils semi-longs et longs pour le flytying
Autant se le dire tout de suite, ma préférence va, et de loin, aux poils longs et semi-longs d'origine naturelle pour le flytying. Ils présentent cette brillance et cette beauté que les fibres synthétique n'ont pas. En matériaux naturels, on trouve toutes les tailles, dans toutes les rigidités. La Nature est merveilleuse!
De plus, quand le matériau originel est de couleur blanche, il est très facile de les teindre en de couleurs vives. Les procédés de teintures sont simples à mettre en œuvre, et donnent d'excellents résultats. Ainsi, avec une peau complète de mouton Islandais (par exemple), vous allez pouvoir réaliser toutes les teintes que vous souhaitez.
Donc, sur le papier ils ne présentent que des avantages.
Mais, il y a deux inconvénients majeurs:
- Tout d'abord, même si la majorité des espèces dont je parle sont classée comme ne présentant pas de préoccupation "least concern" par l'UICN, cela ne veut pas dire que l'on peut en faire tout et n'importe quoi. Avec l'accroissement général de la population humaine mondiale, qui a de très nombreux effets délétères directs ou indirects (réduction / disparition des espaces naturels, pollution, réchauffement climatique, et réduction drastiques des polpulations animales), toutes les espèces animales sauvages citées sont en souffrance, dans le meilleur des cas. Certaines sont en danger critique, et je pense à l'ours blanc. Donc, avant tout, je vous invite a y réfléchir, et a chercher éventuellement des substituts (espèces domestiquées, fibres synthétiques - même si celles-ci proviennent de l'industrie pétrolière, qui est un acteur majeur de la pollution à l'échelle mondiale).
- Sur les longues fibres (yack, mouton Islandais), la quantité d'eau qui va être "retenue" est non négligeable. Il peut en résulter une forte pénibilité au lancer, et pire encore, l'apparition de tendinites aux coudes, poignets et épaules.
Les fibres synthétiques, quant à elles, ne présentent pas ce problème de rétention d'eau. En effet, de structures moléculaires homogènes (polymères), il n'y a pas d'écailles (écailles de kératine sur les fibres d'origine animale), et donc, l'eau ne vas pouvoir imbiber le matériau. Lancers plus faciles donc.
La contre partie est que vous ne pourrez pas non plus les teindre. Il vous faudra donc acheter autant de patches que vous souhaitez des couleurs!
Enfin, qui dit synthétique dit qu'elles ont été produites à partir d'énergies fossiles.
De plus, il est difficile de trouver un substitut de poils vraiment rigide, ainsi que peuvent l'être les poils d'écureuil, de martre...
Il n'y a donc pas de matériau miracle, il faut utiliser ce que vous avez, et peut-être que la lecture de cet article, combinée à l'utilisation de son tableau synthétique, vous permettra de faire des choix optimums, sans gâcher en achetant a tort des matériaux dont vous ne vous servirez pas au final. Prenez garde également aux chants des sirènes du marketing, qui vous promettent et vous font miroiter le Graal, alors qu'en fait, vous n'avez besoin que d'un simple pot de terre...
Donc, si vous renversez un animal sauvage (martre, fouine, écureuil, renard, blaireau, ragondin, etc ), posez vous la question, mettez votre odorat en mode off, et récupérez le matériel ainsi disponible. Au moins, il sera valorisé et l'animal ne sera pas "mort pour rien".
Et si vous ne savez pas comment procéder, Lapoisse avait fait un tutorielfort utile et bien fait!
Voila donc pour achever un autre tableau qui vous permettra de faire vos choix par rapport à l'obtention d'un signal visuel et / ou vibratile, en fonction de la longueur souhaitée.
Voila, j'achève ici cet article. Je suis conscient de ne pas avoir tout abordé, mais j'ai au moins abordé tous les matériaux que j'ai à disposition, les poils longs et semi-longs en flytying.
J'espère que cet article et son tableau synoptique vous aidera dans vos choix pour vos activités de montage, et n'hésitez pas à faire des commentaires et/ou à me questionner a son sujet.
Merci à vous
Casa