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58 cm de bonheur ( Pays Basque, grande Nive )

 

Il y a peu de temps, je publiais un article sur les Nives du pays Basque.

➤  Pêche à la mouche en vallée des Nives

À travers cette publication, vous aurez sans doute compris mon attachement viscéral pour ces rivières. Depuis mon enfance, elles m’ont en effet offert d’innombrables moments de bonheur intense.

Le dernier en date, c’était il y a une quinzaine de jours, dans des conditions assez particulières. Je ne suis pas prêt d’oublier cette magnifique truite de mer de 58 cm, ma plus belle fario prise sur les Nives.

Je me trouvais à pêcher dans le secteur des “3 eaux”, en aval de Saint-Jean-Pied-De-Port. Cet endroit est nommé ainsi car c’est le lieu de confluence de 3 rivières de taille équivalente. Il s’agit d’une particularité hydrographique quasiment unique en France. Elle concerne la Nive de Béhérobie, la Nive d’Arnéguy et le Laurhibar. Une fois réunies, ces 3 rivières deviennent la grande Nive (Errobi).

 

 

La rivière étant sans grande activité, je m’étais posté à l’ombre d’un bosquet, en mode contemplation.

Soudain, mon attention fut attirée par un “plop” caractéristique. Il provenait d’une zone sans courant dans laquelle je n’aurais jamais eu l’idée de lancer ma mouche.

 

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Quittant instantanément mon état contemplatif, j’observais attentivement la partie de la rivière concernée. Je vis rapidement d’autres minuscules gobages. Il n’y avait aucun doute, un poisson y était en activité.

Pensant à un chevesne, je m’approchais à pas de loup, et découvris une truite exceptionnelle. Évoluant à quelques cm de la surface de l’eau, elle effectuait un circuit circulaire et se délectait de tous les insectes morts posés sur l’eau.

Mon cerveau se mit immédiatement en ébullition et je tentais de pêcher ce poisson à vue, en lançant un à deux mètres devant lui. La truite s’approcha plusieurs fois de ma mouche, mais la dérive n’était pas bonne car ma soie subissait les contraintes du courant très proche.

Retrouvant un peu de lucidité, je fis le tour complet de la zone et me postais à un endroit où je pouvais poser ma soie sur de l’eau quasiment stagnante. Seul problème, la truite n’étais plus là.

Je me mis alors dans la posture du héron, et attendis. Je pense que je serais resté ainsi toute la journée ?. Mais le poisson convoité revint finalement au bout d’une vingtaine de minutes. Il repris alors son circuit nourricier, passant ainsi à quelques mètres moi.

Dès qu’il eu le “dos tourné”, d’un lancer un peu tremblotant, je posais ma soie, ma mouche (une peute H18) et attendis, le cœur battant la chamade. Il passa sous ma mouche à 2 reprises en l’ignorant. Et au 3ème passage, je le vis marquer un temps d’arrêt et monter à la surface lentement, très lentement, tel un ralenti insoutenable.

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La suite fut un incroyable moment d’adrénaline, sur pointe en 12/100. Un rush d’une violence inouïe me mis au backing en quelques secondes. Puis la truite se cala dans le grand courant central, sans plus vraiment bouger.

Il me fallu une vingtaine de minutes pour l’amener à l’épuisette. Je dois vous avouer que mes yeux furent embués de bonheur à la vue de ce sublime poisson.

 

 


Une petite vidéo de la zone où se tenait le poisson

 

 


… et le plaisir n’aurait pas été total sans la liberté rendue.

 

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