Lorsque j’entre dans mon atelier, et que je referme derrière moi sa porte, je ressens paradoxalement une sensation de liberté. Un peu comme lorsque j’arrive au bord d’une rivière.
Ici, point d’internet, de mails et de réseaux sociaux, mais seulement des matières, des objets aussi vivants qu’immobiles et des outils qui sont devenus de fidèles compagnons et qui vont m’aider à concevoir des nouveaux objets; un cycle sans fin, mais un cycle tellement plus enrichissant que celui de la virtualité, auquel nous participons tous, contraints et forcés.
Moi le premier suis entrainé dans cette course sans véritable but, mais j’ai la chance de posséder ce petit atelier qui m’apporte la sérénité que je viens y chercher.
« Objets inanimés, avez-vous donc une âme », s’interrogeait Lamartine, à la façon d’une affirmation.
Ici, des copeaux provenant d’une herbe, le bambou, qui sert de base à la fabrication des cannes …
Quelques ronds de maillechort attendant patiemment d’être usinés pour devenir viroles, ou bagues décoratives …
Des petits carrelets de bois, futurs porte-moulinets, et dont les essences évoquent des contrées lointaines …
Et des beaux outils, patinés par l’usage et le temps …
Merci d’avoir partagé un peu de mon intimité ?
On voit la personne rigoureuse et qui aime ce qu’elle fait
(mon style est plus bordélique, et le mot est faible)