6 / Littérature Romans

La grande rivière au cœur double – Ernest HEMINGWAY

AUTEUR : Ernest HEMINGWAY

LANGUE : français

TITRE ORIGINAL : Big Two-Hearted River ( 1925 )

TRADUCTEUR : Marcel Duhamel et Céline Zins 

EDITEUR : Mercure de France

DATE DE SORTIE : 1998

FORMAT : Portrait 16 x 10 cm

NOMBRE DE PAGES : 64

CODE ISBN : 2715221010

PRIX INDICATIF : ce livre est hélas épuisé, mais ne doutons pas qu'il soit bientôt ré-édité. En cherchant un peu, on peut tout de même le trouver dans les 30 € ***

1ère de couverture

 

*** "La grande rivière au cœur double" est inclus dans "nouvelles complètes", livre de 1248 pages au prix d'environ 30 € (ISBN 2070755177)

 


GENÉSE DU LIVRE :

Pensant qu'il serait assez superflu de présenter cet immense auteur, j'ai trouvé intéressant d'exposer plutôt la genèse de ce livre, petit par la taille et le nombre de pages, mais grand par le courant littéraire dont il est à l'origine.

De l'avis unanime des spécialistes, ce livre a eu un rayonnement incontestable sur la littérature mondiale, et plus particulièrement sur les écrits où la nature joue le premier rôle.

Pour faire simple, "la grande rivière au cœur double" a largement contribué à donner naissance au courant "nature writing".

Ernest Hemingway a écrit cette nouvelle à 26 ans. Il a 24 ans sur cette photo.

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RÉSUMÉ :

De retour du front italien, lors de la première guerre mondiale, le jeune Nick Adams, futur écrivain, se retrouve dans les environs d'Horton 's Bay, près du lac Michigan, sur les lieux de son enfance.
Il pêche et se baigne comme s'il accomplissait les rites d'une purification. Il suffira que le monde se reflète de nouveau sur le flanc argenté de la truite pour que la rivière tout entière reprenne ses droits exclusifs sur lui. Il suffira qu'il se retrouve nageant dans l'eau claire du lac, tout près de Kate, dans la douceur d'une nuit d'été, pour que revienne le goût d'aimer dans l'insouciante légèreté de la jeunesse.

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AVIS, CRITIQUE : 

Le style de Ernest Hemingway est remarquable par son caractère concis et dépouillé à l'extrême.

Bien qu'il n'y ait pas de véritable intrigue dans cet ouvrage, ce style si particulier nous amène à nous "fondre" des les premières lignes avec Nick Adams, et à participer à la "purification" qu'il est venu rechercher auprès de la rivière.

Par cette plume exceptionnelle, l'auteur décrit à la perfection l'instant présent, l'ambiance et la magie du décor, ainsi que la symbiose qui se crée entre l'homme et la nature dans ce qu'elle a de plus beau.

Tout ceci est tellement juste que, en refermant ce livre, on a l'étrange sentiment que Nick Adams et Ernest Hemingway ne font qu'un.

La grande rivière au cœur double est sans conteste un de mes ouvrages halieutiques préférés, même s'il n'est pas essentiellement consacré à la pêche à la mouche.

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EXTRAIT 1

" À travers l’ouverture de la tente, Nick installa un carré de gaze contre les moustiques. Il se coula à l’intérieur en rampant sous la gaze, muni d’objets divers qu’il avait tirés du sac pour les placer à la tête du lit, sous le rebord intérieur de la toile. La lumière parvenait à l’intérieur de la tente à travers la toile kaki. Cela sentait la toile et c’était une odeur agréable. Déjà, il y avait quelque chose de mystérieux et d’intime.

Nick se sentait heureux en se glissant sous la tente. Il n’avait pas été malheureux de toute la journée. Mais maintenant c’était autre chose. Maintenant il y avait de l’ouvrage de fait. Il y avait eu cela à faire. C’était maintenant chose faite. Le voyage avait été pénible. Il était très fatigué. Maintenant c’était fait. Il avait monté sa tente. Il était installé. Rien ne pouvait l’atteindre. C’était un bon coin. Il était chez lui dans sa maison, là où il l’avait construite. Maintenant il avait faim. "

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EXTRAIT 2

" Il suivit un versant de colline parsemé de souches d’arbres et descendit dans une prairie. À la lisière de la prairie coulait la rivière. Nick était content d’avoir atteint la rivière. À travers les herbes, il se dirigea vers l’amont. La rosée trempait le bas de son pantalon. Après la chaleur de la journée, la rosée était tombée, subite et dense. La rivière ne faisait pas le moindre bruit, elle était trop rapide et trop étale.

Du bord de la prairie, avant de gravir une petite butte pour y camper, Nick regarda monter la truite dans la rivière. Elle montait aux insectes venus du marais qui bordait l’autre rive, au soleil couchant. Les truites sautaient hors de l’eau pour attraper les insectes. Tandis que Nick traversait le bout de prairie menant à la rivière, les truites avaient sauté très haut dans le courant. Maintenant qu’il avait vue sur la rivière, les insectes devaient se poser à la surface car les truites étaient en chasse tout le long du courant. Sur toute l’étendue du bras de rivière qu’il avait sous les yeux, les truites montaient, faisant des cercles sur toute la surface et l’on aurait dit qu’il commençait à pleuvoir. "

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NOTE : 19/20

Au fin fond du pays basque, dans son jardin secret où Ernest Hemingway venait souvent se ressourcer

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