L' ÉPHÉMÈRE ET LA TRUITE - Pierre MIRAMONT

Pierre Miramont, né en 1933, fait partie des « monstres sacrés » de la pêche à la mouche.

Dès son plus jeune âge, il commence à s’intéresser à la pêche en compagnie de ses deux oncles qui l’emmènent dans de petites rivières de l’Essonne, et la pêche à la mouche lui fut rapidement une révélation. Elle sera le fil conducteur de sa vie.

Pourtant très bon pêcheur, il est avant tout considéré comme un entomologiste d’exception, bien que complètement autodidacte dans ce domaine. L’essentiel de ses travaux sont issus d’observations méticuleuses et extrêmement précises, faites au fil de l’eau et des rivières qu’il a fréquentées (massif-central et Pyrénnées principalement).

Il est également considéré comme un monteur doté d’un extrême habileté. A l’heure où j’écris cet article, Pierre Miramont a 91 ans. Je ne sais pas si c’est encore le cas, mais il n’y a pas si longtemps, il était capable de monter un moucheron sur hameçon de 24, et sans étau !

Et entre autres créations, on lui doit la célèbre «Catalane» ou «Georges Laiman», qu’il a baptisé ainsi en hommage à son ami de toujours.

Outre le livre que je vous présente aujourd’hui, Pierre Miramont a également écrit un autre excellent ouvrage : «la pêche aux nymphes, mouches et plumes ». Il a également rédigé un nombre d’articles très important dans de multiples revues halieutiques (pêche magazine, plaisirs de la pêche, …).

Et puis, pour mieux connaitre Pierre Miramont, je ne saurais que trop vous conseiller de consacrer une heure de votre temps à regarder ce délicieux petit film.

Dans la première partie, l'auteur se place "dans la peau d'une truite". Il tente de déchiffrer de quelle façon, selon lui, les poissons interprètent les couleurs, ainsi que certains signaux essentiels à connaitre. Fort de ces observations minutieuses, il dresse un inventaire de certaines plumes qu'il considère comme essentielles, et nous explique sa façon très particulière de les monter.

La deuxième partie est consacrée à quatre modèles de mouches qu'il affectionne particulièrement. Pour son petit sedge gris, il considère qu'un modèle à une seul aile est souvent beaucoup plus attractif. Quant à vision des chironomes, elle me semble particulièrement précise, originale et pertinente.

Le dernier chapitre traite, là encore d'une façon très particulière, de quelques techniques de pêche bien précises. Celles qui se rapportent à la "mouche glissée" ou la "mouche piquée", sont encore assez peu pratiquées de nos jours. Telles que nous les présente Pierre Miramont, elles mériteraient toutefois que l'on s'y attarde plus souvent.

Mon avis :

Dès la lecture des premières lignes, on comprend que "l'éphémère et la truite" est un ouvrage atypique, écrit par un perfectionniste. Dans cet ouvrage, Pierre Miramont développe des thématiques inédites pour l'époque, et encore de nos jours.

Si je devais qualifier ce livre par un seul mot, c'est "subtil" qui me semble le plus approprié.

Quant aux illustrations, elles sont toutes réalisées de la main de l'auteur, et sont tout simplement délicieuses de finesse et de précision.

Je lui attribue une note de 18/20

Page 8 (préface de Christian Tschocke)

Entomologiste autodidacte, Pierre Miramont par ses réelles capacités d'observation et de déduction, s’est élevé au rang des plus grands en gardant toujours sur la nature ce regard émerveillé qui manque trop souvent à nos universitaires.

Philosophe et poète, Pierre Miramont, l'est aussi, vous n'avez qu'à lire son livre pour en être convaincu, et si comme moi, vous avez un jour la chance de le rencontrer, comme pour moi il deviendra votre ami.

Ce livre que Pierre Miramont vient d'écrire rassemble toutes ces valeurs. Ce livre est donc un trésor. Lisez-le, lisez-le encore, lisez-le toujours, gardez-le à votre chevet et rappelez-vous votre chance de le posséder et surtout faites bonne usage des renseignements qu'il contient. Ils sont rares et précieux. Merci Monsieur Miramont. Merci au nom de tous les vrais pêcheurs.

Page 123 & 124

La mouche exacte, précise, réfléchie ? J'y crois fermement. Trop de faits, d'observations sérieuses vont en ce sens… Parfois même, c'est la mouche hyper exacte qui est la seule solution…

Et puis… vlan… sans prévenir, c'est un modèle complètement farfelu, hérétique, qui est accepté en lieu et place de notre admirable construction.

Encore une certitude de bafouée, une « erreur » de plus. Vouloir lire dans le « miroir des eaux » tient plus d'un pacte avec Méphisto… que de la pêche raisonnable. Ce miroir ne renvoie pas obligatoirement l'image que nous aimerions voir, que nous savons voir, que nous voulons voir… C'est un « miroir d’eau » : déformant nos certitudes sous des ondes chatoyantes.

La moindre mouche qui tombe dessus le fait grimacer. Et on prend cela pour un sourire… Et pourtant ? La pêche au fouet reste un passe-temps (non un sport !) incomparable. Celui qui n'y cherche qu'un plaisir pur est assuré d'y réussir. Qu'il s'essaye à progresser peux l'amener à des moments d'exaltations, des heures mémorables.

Comprenons mieux, il se sent faire partie d'un tout. Mais le « miroir des eaux » efface tout. Aussi.

Je ne suis plus sûr du tout qu'il faille titiller, agacer Méphisto. Le titre réel de ce petit ouvrage aurait dû être : La mouche inexacte.

Il y a quelques temps, j'ai eu le privilège d'échanger 2/3 courriers avec Pierre Miramont. J'en ai profité pour lui demander s'il voulait bien me faire une petit dédicace sur ce livre, chose qu'il a bien volontiers accepté.

Quelle ne fut pas ma surprise, lorsque je réceptionnais l'ouvrage dument signé, de découvrir une de ses imitations qu'il avait eu la délicatesse de coller à la fin de son joli petit texte.

Ce n'est pas grand chose, mais cela dénote de la gentillesse et de la courtoisie de cette belle personne.