COULEURS ET PLUIE SUR L’ONDE

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  • Ce sujet contient 1 réponse, 2 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Philippe, le il y a 3 mois et 3 semaines.
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    • #81192
      Scambus
      Participant
      • 194

      Bonjour les Amis

      Le temps passe et les souvenirs fleurissent dans la tête, de ces quelques lignes je viens colorier vos pensées.

      COULEURS ET PLUIE SUR L’ONDE

      En ces jours de grandes chaleurs d’été d’août 2023 à Goudet en haute Loire, la rivière goûte enfin la fraîcheur avec bonheur, en rafales le vent virevolte des tourbillons de cristaux et les montagnes s’habillent d’obscurités dansantes pleines de lueurs brumeuses étouffant les voix expressives et vivantes.

      Les orgues rocheux offrent des couleurs argentées en priant le soleil, la rivière se gave avec l’espoir de grossir ses eaux donnant de l’élégance au courant, les peupliers noirs tendent leurs feuillets s’épanouissant à la lecture d’écumes de ciel. Quelques épaulettes de patines cendrées brouillent les gorges, les argents étalent de pâles pièces échangeant des idées de brillances, des aciers hachent l’horizon avalant les luminosités naissantes d’ardoises effleurant de faibles rouges sombres, les argiles classent leurs éclosions tout en remontant chaudement le temps, les taupes étouffent les clartés tendres rendant les tons sourds, les étains oxydés rappellent l’antiquité préparant les bronzes à briller de leur cuivre éteint, les fers se divertissent sur le noyau de la terre attendant une éventuelle fusion. L’animation des gris habille avec grande élégance les gouttes d’eau tout en cerclant à la perfection un crachin brumeux ou coulent des reflets charmants se blottissant aux limites des cieux. Au sommet de cette effloraison, le ciel habille très lentement son corps de lueurs magiques accompagné d’un vent de nord murmurant sa musique pour mailler les rameaux en pleurs de cette voûte céleste avec le rythme lent de quelques chênes paresseux.

      Les vagues animées de ce couvert de brume offrent un spectacle d’images floues à en noyer la nature, plissée d’hésitations la lumière s’étale puis voltige et glace cette buée d’argent. Semant ses clapotis, le lit d’eau tire ses draps moussants sous une lueur isolée éclaircissant mollement les gorges. Dans cette tambouille en mouvement, les yeux scintillent sur la liberté de larmes ricochant aux barbes des roches, l’oreille danse aux sons de la pluie mastiquant le foin des bordures. Le vent pesant comme la pierre polie la rivière, scelle sa précieuse connaissance et fait chanter les reflets ou germe des algues colorées. De rafales en calmes creux, le relief accélère les soupirs passant dans les sous-pentes pour chasser les derniers silences, le rose oriental gagne certains vides puis un jeu d’écume de jour pique les rocs entachés de jouissances. Dans l’obscur profond les brumailles s’embrouillent aux cheminements incessants des eaux, les vaguelettes roulent des dos de luisances mouvementées dans un défilé sans ordre, quelques galets lèvent leurs têtes dans cette mer pour éveiller des bourgeons cotonneux qui glissent jusqu’aux rivages. Des bleus sur les flots s’illuminent de cordages ardents, les teintes crémeuses peignent le vallon et les bordées fleurissent de rosées. Les flux fument d’étroits espaces, les sanglots se perdent dans une lande brumeuse ou la paresse avale le néant. Ce champ de sel dilue la fleur de brouillard dans une vaste somnolence et les frêles pâquerettes sèment le flou dans un reste de verdure.

      Les histoires du temps bousculent le temps, la fraicheur se colore et les pensées s’encombrent, dans cette ronde de bulles les ombres jouent et s’entrelacent sous les nuages chargées de cotonnades puis l’horizon bouge et s’accroche à quelques branches bleutées du ciel. Les heures s’épuisent sur cette marée de rayonnements en glanant quelques brumes secrètes qui s’allument, dans ce long calme naissant les lueurs claires boivent les dernières gouttelettes dans l’espoir de retrouver des odeurs. Le ciel décent de son escalier de nuées d’étoffes à faire monter des formes les plus douces se baladant dans de tortueuses fantaisies. Les arbres aux guirlandes de perles versent le jour sur cet astre de jouissance et les branches ne veulent plus grincer dans ce ciel entretenant son chemin.

      La mélodie des houles mélange capricieusement le mercure avec les forces sauvages de cette nature pour voir le sublime nourrit l’ambiance poétique. Quelques nuages d’or s’enivrent de rouges dans ce temps laissant tourner la tête, la journée pose son spectacle grandiose, les tribunes s’échauffent lentement, les marrons lèvent les bras, les blonds se tirent les cheveux, les verts prennent un coup de chaud et froid, les jaunes se désaltèrent de reflets et le vent se fatigue calmement dans cette berceuse bien humide.

      Mes pensées sont trempées de colorations, d’une couture délicate j’unis ma soie aux couleurs de l’arc mariant cet immense flux brodant ma passion pour voguer au gré de l’onde qui s’enfuit avec le roulis des eaux harmonisant les sept rires cristallins.

      Christian 10/10/2023

    • #81454
      Philippe
      Participant
      • 383

      Il faudra que je revienne en lire un paragraphe tous les soirs, joli écriture , félicitations

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