1 / Au fil de l'eau 9 / Non classé Récits de voyage Rivières

FLY FISHING TRIP – Ouest des ÉTATS-UNIS & MONTANA

J'ai eu un plaisir immense à apporter ma modeste contribution à la mise en forme de cet article.

Il nous est proposé par notre ami Timtim38, pour qui la notion de partage n'est pas un vain mot.

L'ouest américain représente encore un rêve pour moi. Il se concrétisera sans doute un jour . Cette magnifique aventure, que nous décrit avec passion et brio Timtim38, aura sans douté été "l'élément déclencheur".

Pierrot.

 

SOMMAIRE

 

 

***  Toutes les photos sont "cliquables" pour être agrandies.

 

A / Préambule

 

Ma précédente tentative pour organiser un voyage de pêche aux USA  en 2020 n'a pas vu le jour en raison des contraintes sanitaires de déplacement liées au COVID.

Courant 2022, on m'informe qu'un pêcheur recherche un ou plusieurs compagnons pour un voyage prévu en 2023, sans trop de précision sur la durée ni la période.

Lors du premier contact avec Pierre, j'apprends qu'il a déjà effectué une dizaine de précédents voyages de pêche dans l'ouest américain. Il connaît très bien les rivières mais ne parle pas l'anglais. Nous échangeons rapidement sur la durée du séjour. Et nous réservons du temps pour fixer la période. Nous nous accordons rapidement sur une vingtaine de jours minimum de pêche sur plusieurs états. Un groupe de 3 ou maximum 4 pêcheurs nous semble optimal pour partager les coûts. Le pays étant immense, nous nous fixons d'emblée l'objectif de trouver autant que possible les hébergements à proximité des rivières. Le choix de privilégier le camping s'impose à nous. Le cadre étant fixé, il nous reste à trouver un ou deux autres compagnons.

En rédigeant cet article, plus que de vous narrer nos journées au bord de l'eau, mon intention est de vous décrire les particularités du pays. Mais égalementde vous communiquer les éléments qui pourraient vous être utiles si un jour l'envie vous prenait de partir en autonomie.

Là-bas, du poisson, il y en a. Moins qu'avant, comme partout, mais il y en a. On en a pris bien plus qu'il est possible de le faire en France. Parce qu’ici, c'est juste que rien n'est comparable à nos références hexagonales. Je m’efforcerai, dans mon récit, de vous transcrire au mieux une expérience de pêche dans un pays très différent du nôtre, sur des rivières pour beaucoup, encore sauvages … Je détaillerai des anecdotes, des situations particulières, des choses qui me resteront bien plus en mémoire que la plupart des parties de pêche, même si par moments elles furent magiques. Bref, j'espère à travers les lignes qui suivent vous faire vivre notre voyage, vu de l’intérieur.

 

Le rêve américain ....

B / Formation du groupe

 

On ne part pas pour un mois de promiscuité aux USA avec des inconnus, comme on part pêcher un après-midi avec un pote. Les lignes qui suivent vont décrire notre organisation pour former le groupe, déterminer le circuit, choisir la période optimale. Elles sont à lire comme un petit guide pratique. Nous expliquons nos choix avec des éléments de coûts pour les différentes options que nous avons retenues.

Rapidement, nous sommes quatre postulants pour ce périple. Quatre pêcheurs, c'est la taille classique d'un voyage de pêche entre amis. Ceci permet de partager les coûts d'hébergement et de location de véhicule. Pour ce trip, nous sommes tous des habitués des voyages de pêche. Mais compte tenu de la durée du séjour et des aspirations propres à chacun, nous nous efforçons de cadrer d'emblée le circuit. Il va nous falloir cibler les rivières, déterminer les modes d'hébergement et de déplacement. Et bien sûr, nous devrons prendre en compte les attentes personnelles de chacun.

Concernant l'hébergement, notre premier projet consiste à mixer les nuitées pour moitié entre motel ou gîte et camping sous tente dans les lieux reculés. C'est le choix des parcours retenus qui impose cette organisation.

Nous avons pointé quelques rivières mythiques de l'Ouest américain, comme la Missouri, la Green river, la Henry's Fork ou la Madison. Ce sont toutes de grandes rivières. Elles se pêchent très bien en sèche et connues pour leurs gros poissons. Il est possible de trouver des motels à relative proximité des spots réputés de ces parcours. Pour la dizaine d'autres rivières que nous pensons pêcher, ou même pour pêcher d'excellents spots des rivières les plus connues, seul le camping permet de résider à proximité des lieux de pêche.

Au fur et à mesure que le circuit se dessine, la durée probable du voyage augmente et la proportion de nuitées en « dur » diminue. Nous allons probablement nous déplacer sur 4 états.  Il faut savoir que dans l'ouest américain sauvage, la plupart des campings se résume à des emplacements avec une table, des bancs, une grille de BBQ, des toilettes sèches et parfois un point d'eau potable. Pour celui qui apprécie le confort, c'est rude !

Nous optons finalement pour un séjour d’un mois entre la mi-août et la mi-septembre. Souhaitant éviter la fonte des neiges toujours possible début juillet, nous louperons la saison des « stone flies », mais tant pis ! Août est risqué à cause des pointes de chaleur qui conduisent certains états à fermer la pêche si la température de l'eau devient critique. C’est aussi la pleine période des vacances avec beaucoup de monde dans les parcs nationaux.

Assez rapidement, deux groupes de « candidats » apparaissent.  Deux d'entre nous semblent assez peu emballés par les nombreuses nuitées en camping que Pierre et moi envisageons. De notre côté, nous privilégions la pêche et l'agilité, c'est-à-dire la souplesse de modifier notre itinéraire sans contrainte, selon les événements météo et les conditions de pêche. Nous nous disons qu'en louant 2 véhicules, nous pourrions, tout en restant un groupe de 4 pêcheurs, autant satisfaire les choix de chacun que faire face à des situations imprévues.

Comme nous ne nous connaissons pas et que nous avons chacun du temps libre, nous décidons d'organiser entre nous au moins 2 rencontres d'une semaine, consacrées à la pêche. Habitant pour ainsi dire « aux 4 coins de la France », nous pêcherons sur la Dordogne ou les rivières du centre et sur la basse rivière d'Ain.

La première rencontre à 3 a lieu à l'automne 2022 dans un restaurant sur la Dordogne.

En mai 2023 ,nous devons nous retrouver de nouveau sur la basse rivière d'Ain pour l'ouverture de l'ombre. Florent et David déclinent, laissant entendre que le nombre de jours de camping prévus sur le séjour USA ne leur convenait pas. De fait, nous nous retrouvons plus que tous les 2, Pierre et moi. Dans les semaines qui suivent, une connaissance de Pierre le dirige vers Jean-Louis, lui aussi est un pêcheur baroudeur. Il est, à priori, intéressé par notre projet. Jean-Louis a vraiment le profil adapté pour ce genre de séjour.  Les journées passées ensemble peu de temps après sur la rivière d'Ain nous conforteront dans ce choix. Nous sommes désormais à 3 mois du départ, aussi nous décidons de rester à 3.

 

.... va bientôt devenir réalité

C / Préparatifs

 

Jean-Louis ne connaît les rivières Américaines ni d'Eve ni d'Adam. Il nous confie la charge d'établir le circuit. Sa seule revendication forte est de faire étape sur la  Slought Creek, dans le  parc du Yellowstone. Un ami très proche lui a décrit les lieux comme le paradis, là où il aimerait vivre son dernier souffle... Il nous parle aussi d'une rivière dans l'Idaho qui vaudrait le détour.

De mon côté j'avais coché comme passages obligés, la Henry's Fork , la Green river, la Madison, la Big Hole et enfin la Beaverhead.

Pierre, grand connaisseur des rivières Américaines, en avait en tête quelques autres, comme la Lamare dans le Wyoming, la Gallatin ou la Ruby  dans le Montana et enfin la San Joe dans l'Idaho.

Je m’attelle dare-dare à pointer sur une carte toutes les villes à proximité des rivières que nous avons présélectionnées. Ouah ! Ça fait un sacré circuit. Une boucle en huit au départ de Salt Lake City dans l'Utah, qui nous mènera principalement dans le Wyoming, le Montana mais aussi l'Idaho si nous poussons réellement le trip jusqu'au nord. Google Map annonce pour la totalité du circuit 2000 miles, soit 3200  km de villes à villes, via les grands axes. En fait nous estimons le trajet réel total à un kilométrage double.

 

 

Nous pensons pêcher en premier la Green River au sud de notre parcours, puis monter rapidement dans le nord vers le Montana et l'Idaho. Ces états se situent sur des hautes vallées très larges entre 1500m et plus de 2000 m d'altitude. Les journées peuvent être très chaudes en été, mais fraîches la nuit. Les orages aux abords des massifs sont fréquents, surtout le soir.

La conformation de notre parcours en boucle, nous laisse la liberté de le prendre dans le sens que nous choisirons une fois arrivés sur place. L'aéroport le mieux placé est celui de Salt Lake City .

Fin mai, nous faisons notre demande d'autorisation d'entrée sur le territoire américain (ESTA) puis réservons nos vols. Nous enregistrons un bagage supplémentaire en soute  qui contiendra nos affaires de camping de base soit, une tente, un matelas et un duvet. Le reste du matériel sera acheté sur place et donné à qui en voudra  à notre retour.

Nous réservons un gros pick-up DODGE à cabine fermée pour 31 jours sur la plate-forme d'autopartage TURO. Le crédit kilométrique inclus de 6000 miles est plus que confortable.

Nous avons choisi ce type de véhicule pour pouvoir charger le matériel de camping et de pêche sans devoir tout ranger / plier à chaque fois que nous nous déplaçons. Sans compter que nous avons pointé des spots accessibles uniquement par des longues pistes, ou même des chemins carrément défoncés.

L'organisation aux Etats-Unis est fédérale, ce qui signifie que ce sont les états qui réglementent l'activité pêche, et d'ailleurs tout le reste sur leurs territoires. La licence de pêche attachée à un état est soit annuelle, journalière, soit valable pour plusieurs jours consécutifs. Pour notre séjour nous achèterons les licences sur place en fonction du cheminement de notre trip. Trouver un « fly-shop » ou un magasin « Outdoor » est vraiment facile tellement il y en a, même dans les coins les plus reculés.

Tous les trois habitués des péripéties climatiques lors des voyages, nous choisissons de ne réserver aucun hébergement à l'avance pour le séjour. Nous le ferons au jour le jour.

Nous voilà prêts, il n'y a plus qu'à attendre la mi-août...

 

 

D / Notre itinéraire

E / Liste des rivières

1 / Let's go fishing

 

Le 16 août, je rejoins Pierre et Jean-Louis à Paris-Charles de Gaulle. Eux arrivent directement du vol de Clermont-Ferrand. On se libère de nos sacs de soute et après un petit repas, on se retrouve en salle d'embarquement. C'est véritablement là, quand seul un couloir nous sépare de l'avion que pour nous, le voyage commence.

 

 

Bon, on patientera un peu plus que prévu quand même... 3 heures pour être précis.

10 heures plus tard, nous voilà posés à Salt Lake City. Je ne mets pas longtemps à me rendre compte que mon option de forfait téléphonique USA, souscrite auprès de mon opérateur français, ne fonctionne pas. Je me connecte au WIFI de l'aéroport pour recevoir immédiatement la notification qui tue !

Le loueur Turo m'informe que le véhicule que nous avions loué plusieurs mois à l'avance n'est plus disponible. Il faut prendre contact avec le service client pour trouver une solution. Ce qui m'a énervé passablement, puisque la veille, j'avais été informé par TURO que tout allait bien.

Pierre et Jean-Louis avaient prévu d'acheter une carte SIM américaine une fois sur place et du coup nous nous trouvons là tous les trois, à 22H00, sans véhicule, ni téléphone, ni Internet. Ça commence bien !

Un employé d'une compagnie américaine qui était en train de fermer le bureau me laisse gentiment utiliser la ligne téléphonique intérieure.

Notre Dodge; pas loin de la rivière Strawberry (Utah)

La hot line client de TURO nous propose un véhicule de remplacement bien plus petit que le PickUp prévu initialement. Il n'y a rien d'autre immédiatement disponible pour la durée de notre séjour. Pour nous achever, on nous annonce un surcoût de 750 $ que je refuse, puis réussit à négocier correctement.

Une grosse galère s'en suit pour récupérer le véhicule dans Salt Lake City puisque le seul moyen de communiquer avec le prestataire de TURO est via WhatsApp, tout en restant connecté au WIFI.

Nous finissons bien tard et un peu fracassées, par récupérer le véhicule et trouver une chambre dans un motel pour passer notre première nuit du séjour.

 

Pause à Park City sur la route de la Green River / Fly shop de Dutch John (Utah)

2 / La Green River sous Flaming Gorge

 

Le lendemain matin, nous décidons de filer en direction de la Green River sur laquelle nous pensons rester quelques jours. Sur la carte, ça paraît à coté, mais en fait il faut rouler 350 km …

Avant tout, il nous faut passer au supermarché pour faire le plein de victuailles, acheter un réchaud à gaz, une grosse glacière, des poêles ,des  couverts etc...

J'en profite pour acheter une carte SIM américaine  avec suffisamment de data, valable un mois,d'autant que j'ai prévu d'écrire un blog de voyage pour partager par une seule voie avec tous mes proches.

 

 

Nous avons prévu de faire étape en route à Duchesne pour pêcher un moment sur la Strawberry ou la Duchesne . Sur place nous trouvons les deux rivières boueuses et gonflées par les pluies des derniers jours. Pas grave, on prend la route de Dutch John, le village le plus proche, sous le barrage de Flaming Gorge. C'est le coin le plus connu pour pêcher la « Green ». Nous descendons à la rivière à Taylor Flat, au bout d'une piste cabossée pour nous poser dans un camping au bord de l'eau.

Quelques spots se trouvent à proximité du camping, mais pour atteindre celui situé sous le barrage, il faut faire une trentaine de km dont une bonne partie sur la piste qui nous a mené au camp.

Le lendemain matin, nous filons au barrage. A notre arrivée, on peut déjà voir quelques bateaux qui se préparent pour descendre la rivière en "drift boat" (voir vidéo ci-dessous), qui est LA technique privilégiée par les américains pour la pêche des grandes rivières.

 

 

Nous sommes les seuls pêcheurs à pratiquer le wading ce matin-là. Un guide qui préparait son bateau m'aborde et me dit que la rivière est très haute en ce moment car le barrage de Flaming Gorge déleste toute la journée depuis un moment. Parfois ils coupent vers 20h00 me dit le guide, et le coup du soir peut être bien meilleur. La journée, la pêche en wading est vraiment difficile ... Fichtre !

 

Green river "à Taylor flat"

 

Je commence la pêche en marchant sur un sentier qui surplombe la rivière lorsque j'aperçois dans une retourne une grosse fario qui se balade en prenant des nymphes ça et là. Descendant discrètement en la contournant, je me mets en place, ce qui me fait perdre de vue le poisson.

Quelques minutes après, la truite passe de nouveau pas bien loin de moi. Coup de bol, je suis plutôt bien placé. J'envoie ma nymphe sur son trajet. La truite se dirige directement dessus et prend ma mouche sans aucune d'hésitation. Premier lancer du voyage et...  déjà une truite pendue ! Le guide rencontré juste avant m'aurait raconté des salades ? S'en suit un joli combat avec un poisson vigoureux de 45 cm que je finis par perdre à la mise à l’épuisette. J'étais un peu coincé au bord à cause de la hauteur d'eau et le poisson est passé comme une balle entre moi et la bordure. Pas eu le temps de me retourner, le bas de ligne n'a pas tenu le rush.

 

 

Pierre s'est placé beaucoup plus en aval sur un spot qu'il connaît comme sa poche. Au moment où je le retrouve, il a fait 3 belles farios en sèche dans la bordure et Jean-Louis a décroché en noyée un poisson, également de belle taille.

Sur le coup de midi, Il y a quelques éclosions de petites éphémères claires ( pale morning dun ), que  les poissons prennent au ras des bordures, là où il y a peu de courant. Les gobages sont très discrets, mais de temps en temps, un gros bec sort de l'eau ...

Le reste de l'après-midi, nous prenons encore chacun quelques belles farios en sèche. Moi, je passe un moment en recherche de poissons à vue sans trop de succès. Le vent se lève et nous décidons de ne pas faire le coup du soir. Tous les trois sommes un peu fracassés par le voyage et le décalage horaire.

Nous passons les 2 jours suivants en alternant entre les secteurs situés à proximité de nos tentes et le spot du barrage. L'eau reste toujours haute en journée, fermant la plupart des spots habituellement accessibles en wading. Il y a peu d’éclosions et il nous faudra un peu batailler pour piquer des farios uniquement, mais toujours magnifiques. Les petites font 35 cm et la taille moyenne est au-delà de 40 cm.

 

 

Pour notre avant dernière journée, Jean-Louis doit partir au moment du coup du soir à 150 km du camp pour acheter un matelas pneumatique. Le sien fuit et nous n'avons pas pu le réparer. "Pas moyen d'en trouver un plus près", nous dit un gars du Colorado qui campe à coté de nous dans son gigantesque camping-car. Avec Pierre, nous nous séparons au coup du soir. Mon choix sera finalement payant. De belles farios gobeuses et pas trop regardantes à ce moment de la journée prendront mes mouches sans rechigner. Une grosse frayeur quand même, quand un Pygargue à tête blanche (l'aigle, symbole des États-Unis) fera un énorme plouf à 15 mètres de moi dans la pénombre avancée. Il ira s’empiffrer sa truite sans traîner, dans un arbre haut, juste à côté.

 

Rapides de "Bridge Hollow"

 

Pour notre dernier jour sous le barrage de Flaming Gorge, notre voisin nous indique un spot un peu en aval sur la Green, juste avant qu'elle ne rentre dans l'état du Colorado. Ça passe en wading par niveau haut nous dit-il. Nous y trouvons quelques « brownies » gobeuses mais pas vraiment faciles. Elles sont sur les Tricos, ces satanées mouches noires minuscules qui sont vraiment indispensables à cette époque de l'année. Ce jour-là, mes fourmis et shuttlecocks noirs en 18, 20 et 22 ont eu un certain succès, même si peu de poissons finalement virent le fond de l'épuisette...

 

Robe typique de la Green River

Coucher de soleil sur la Green River

3 / La Green River intermédiaire

 

Nous décidons de poursuivre notre séjour sur la Green River encore quelques jours, mais bien plus haut, en amont du barrage dans le comté de Sublette, dans le Wyoming.

 

Plaine du Wyoming

 

Nous installons nos tentes au bord de la rivière sur un secteur éloigné de tout. Quelques « campgrounds » avec trois ou quatre emplacements se succèdent sur une piste qui longe la rivière.

 

Notre camp à Cora

 

Ici la Green est bien moins large qu'en aval du barrage. Elle est parsemée de blocs rocheux ronds qui rappellent les rivières lozériennes.

Le matin, sauf à pêcher en nymphe, rien ne bouge avant 10h00. Nous en profitons pour aller nous laver dans la rivière. Comme Il fait 10°C et que l'eau doit être à 16°C, on la trouve plutôt bonne.

Les jours qui suivent, le temps est assez couvert et venteux mais nous touchons pas mal de poissons sur les 2 ou 3 journées de pêche. Les truites farios et AEC, mais aussi les Whitefishs, répondent bien à la pêche en nymphe.

 

 

Plusieurs fois, des cervidés viennent brouter à proximité de nous, ou même boire dans la rivière, sans crainte apparente.

 

Après une bonne rincée

Je n’oublierai pas cette soirée, alors que nous mangions des truites fraîchement pêchées, lorsqu'une femme est arrivée avec ses deux jeunes enfants assis à l'arrière dans la benne du Pick-up. Ils sont sortis tous les 3 avec chacun une canne de spinning. Ils ont commencé à « canarder » le pool magnifique qui se trouvait devant nos tentes. Jean-Louis qui avait vu la femme pêcher au leurre lance admiratif : « Ouah elle touche sa bille la nana ! ».

Quelques minutes après on l'entend rappeler les mouflets, avant de surgir de derrière un buisson en direction du 4X4, avec à la main, une très grosse fario déjà vidée ! C'est dépaysant, non ?

En repartant, elle nous fait un petit signe de la main comme il est coutume de faire ici entre campeurs et randonneurs.

Sur ce secteur intermédiaire de la Green River, les truites sont beaucoup plus petites qu'à l'aval avec une moyenne à 25 cm, avec de temps en temps une bonne surprise. Elles sont aussi bien moins gobeuses que sous le barrage. Les whitefishs sont plutôt calibrés à un bon 30 cm.

Notre camp se trouvant à 2300 m d''altitude et la rivière ayant à cet endroit une pente assez prononcée, les coups du soir seront à vrai dire, inexistants.

 

Gros blocs en amont de Pinedale

4 / Escapade sous Green River Lake

 

No comment ...

Nous décidons de bouger pour poursuivre notre trip vers les sources de la Green river dans les Rocheuses.

En aval du splendide Green river Lake, son profil ressemble à une rivière de plateau de montagne, serpentant en méandres dans une prairie alpine.

Par endroits, aux ruptures de pente, elle prend un profil de torrent.

Une piste cabossée en cul de sac longe la rivière sur plusieurs km jusqu'au Green river lake.

Là encore, le coin est très sauvage !

 

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Le majestueux Green river Lake

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Une fois parvenu au lac, aucun véhicule à moteur n'est autorisé à poursuivre. Beaucoup d'américains y viennent en buggy, puis randonnent dans le parc notamment vers la montagne bien nommée « Squaretop mountain » qui se trouve à l'autre bout du lac.

 

De la piste, en montant vers les lacs, on aperçoit de la voiture quelques gros gobages sur un grand lisse en contrebas. À cet endroit, à une échelle bien plus petite, la rivière forme une sorte de lac comme on en trouve partout en Scandinavie.

 

Les arcs sont ici nombreuses

On saute aussi sec dans les waders, mais le manque de recul pour lancer nous empêche d'atteindre les plus gros poissons. Quelques arcs en ciel pas énormes nous amuseront un moment.

L’après-midi, on redescend la piste « à vue » pour trouver un secteur qui nous inspire. On s'arrête sur le sommet d'un mamelon herbeux où, en contre bas, un secteur plein de méandres nous fait de l’œil.

Nous nous répartissons un peu au pif. La pêche sera très variable pour nous trois. Pierre se régale avec une belle série d'arcs qui gobent sur son secteur. Jean-Louis ne voit rien et moi je touche un whitefish en sèche puis quelques arcs en fin de session sur le secteur où Pierre avait réussi un peu plus tôt. Peu à peu, l'activité tombe. Comme nous avons de la route à faire pour rentrer au camp, nous ne faisons pas de coup du soir.

 

La piste longe la Green sur des km jusqu'au lac ...

5 / Cap au nord, et petit stop sur la Hoback

 

Le lendemain, nous prenons la route franchement vers le nord pour rejoindre Twin Bridges via Jackson Hole. Nous avons l’intention d'y rester quelques jours pour pêcher deux fameuses rivières : la Beaverhead et la Big Hole.

Au départ du parcours sur Hoback river

En route, l'envie de pêcher étant là, nous nous arrêtons sur la rivière Hoback pour laquelle nous n'avons aucune info. Mais la petite vallée s'écoulant vers la Snake nous inspire.

La rivière coule au milieu de collines boisées de résineux dont une grosse partie a brûlé.

De nombreux arbres couchés parsèment les flancs de façon anarchique, donnant un côté très sauvage au lieu.

 

 

Nous ferons une très belle pêche de cutthroats en sèche dans les bordures, puis en nymphe dans les courants. Certains secteurs, littéralement blindés de whitefishs et cutthroats nous occuperont la journée et nous procureront le repas du soir.

Snake river à la frontière Wyoming et Idaho

 

 

Avec un jour de retard, nous quittons le bassin versant de la Snake river pour 500 km de route à travers l'Idaho pour rejoindre Twin Bridges dans le Montana.

En route, nous changeons d'avis et décidons le poursuivre vers le nord-est, pour nous retrouver de nouveau dans l'Idaho.

Notre objectif est de pêcher la Rivière San Joe qui serpente au fond d'une vallée encaissée dans un secteur de type alpin très boisé.

Nous empruntons l'Interstate 15 North (équivalent de nos autoroutes) qui traverse sur des centaines de km des vallées arides sans fin, bordées de part et d'autre de chaînes de montagnes.

Des troupeaux immenses de vaches noires, le plus souvent des « black Angus » broutent, disséminées au milieu de ces immensités.

 

Alpine Lake sur la Snake river

 

Nous faisons une halte à Missoula dans un gros magasin Outdoor bien typé "ouest américain". Nous y achetons nos licences pour les 3 jours qui suivent. Les armes gros calibres et les boites de balles sont disposées en rayon, un peu comme les T-Shirt et les barres énergisantes chez Décathlon …

Nous pêcherons dans l'Idaho cette fois. Il nous reste de la route pour atteindre St-Regis, le patelin ou nous avons réservé un Airb&b pour passer la nuit.

Soudain, sur l'autoroute, des yeux brillent au loin dans les phares. Un troupeau de cervidés se trimbale en toute quiétude et s'écarte sans empressement pour nous libérer la route.

Naomie, notre hôte, nous accueille de façon fort agréable dans son gîte.  A peine nous a- t-elle montré la salle de bain que nous sommes déjà sous la douche, la deuxième depuis notre arrivée à Salt Lake City... Put… que ça fait du bien !

 

Une cutthroat bien trapue

Un des nombreux Whitefishs pris en nymphe sur la Hoback

6 / Rivière San Joe

 

Ce matin, en quittant le gîte, nous remercions Naomie qui nous a préparé des délicieux cookies pour le p’tit déj. Une bonne heure et demi de route et de piste nous attend pour arriver à la rivière San Joe. Soudain, une mère élan et son petit nous surprennent à la sortie d'une épingle de la piste, alors que nous descendons vers la rivière. Ils disparaissent aussitôt dans le bois.

Nous installons nos tentes au bord de la San Joe, dans un camp où quelques américains résident dans des camping-cars énormes, tractés par des pick-up tout aussi monstrueux.

 

 

La vallée boisée de résineux est absolument splendide. Les fonds de la rivière faits de blocs et pierres anguleuses sont très propres. Des arbres tombés dans le lit gisent un peu partout, procurant des postes somptueux.

 

 

A la fin du repas, une retombée de fourmis nous rappelle que nous sommes là pour pêcher. Jean Louis et Pierre prennent la voiture pour rejoindre des spots repérés le matin lors de notre arrivée. Moi, je décide de pêcher la rivière aux abords du camping. Bien m'en a pris puisque le plat en aval du camp est troué de gobages. Je les pêche les uns après les autres, méthodiquement en remontant le courant. Ce sont des cutthroats d'une petite trentaine de cm pour la plupart. Je les trouve assez sélectives, mais celles qui refusent une mouche se font prendre régulièrement avec une autre. Des fourmis et des shuttlecocks en petite taille de différentes couleurs, se montrent extrêmement efficaces.

Cuttrhoats typiques de la San Joe

Un peu plus tard, je descends sur le lisse du dessous, où j'ai vu plus tôt 2 pêcheurs batailler sur des beaux gobages insistants, sans pouvoir faire un seul poisson. Quand j'arrive, ça gobe toujours et mes 2 mouches ont un beau succès sur des cutthroat de 35 cm environ. J'en conclue qu'ils n'avaient pas les bonnes mouches. J'ai remarqué que les truites ne prennent sur ces lisses que sur des dérives parfaites. Elles refusent obstinément une mouche qui est mal passée une première fois. Pour faire remonter le poisson, il faut en changer, comme avec les ombres chez nous.

Pierre et Jean-Louis me rejoignent au coup du soir. Humm ça gobe toujours au taquet ! Les truites sont toujours aussi difficiles, mais quel régal !

Le jour suivant, nous prospectons la rivière en différents points visibles de la route qui la longe. En sèche, nous prenons encore des Cutthroat en pêchant les postes, sans aucune éclosion marquée cette fois.

 

La rivière San Joe, si belle et si sauvage !

Jean-Louis attaque des gobages

7 / Rivière Missouri

 

Et c'est parti pour la Missouri !

Après une douzaine de jours de pêche depuis notre arrivée, nous déménageons dans le Montana pour visiter la rivière Missouri pour plusieurs jours.

C'est une rivière majestueuse, peuplée de gros poissons, principalement des arcs et des farios. Pas loin de 500 km de route nous attendent au départ de la San Joe via la vallée de la Clark Fork, puis celle de la Black Foot, rivières somptueuses repérées pour un prochain voyage.

 

Nous apprenons qu'il y a eu des pluies conséquentes à proximité de la ville de Craig, notre point de destination. Un poil inquiets, on regarde les niveaux sur Internet ... ouf, rien n'a bougé !

La météo pour les jours suivants prévoit de la chaleur et du vent. Nous passons au Walmart de Great Falls faire le plein de courses et de sacs de glace pour notre grosse glacière. Nos repas du midi sont souvent faits de fruits et de sandwichs divers que nous confectionnons au bord de l'eau. Il faut en permanence approvisionner 4 bidons de 3 litres d'eau pour tenir au moins 2 jours.

 

Sur une petite route nous menant vers Craig, nous tombons nez à nez avec un ours brun qui traverse devant nous puis monte sur un rocher pour nous observer un moment.

 

Sur les derniers km nous longeons la rivière qui est ici aussi impressionnante que majestueuse. Elle serpente au milieu de prairies vertes et de massifs rocheux rougeâtres. Pour un pêcheur à la mouche, même le plus blasé, c’est forcément le coup de foudre !

 

Mid Canon . Vue de notre camp

 

En fin d’après-midi, nous atteignons notre destination. Nous montons précipitamment nos tentes au bord de la Missouri sous des bourrasques de vent et un temps très orageux. Ici ça sent vraiment la pêche.

 

 

Craig, c'est minuscule mais sur 5 commerces il y a 4 fly shops, tous offrant un service de guidage en boat fishing.

 

Craig et ses fly shops

 

Le lendemain matin, nous pêchons la rivière sur un spot que connaît bien Pierre. Dès notre arrivée, quelques grosses truites gobent dans les bordures. On se doute que la pêche ne va pas être facile à cause d'un fort vent de face, et surtout de la présence de nombreuses herbes qui dérivent en surface et forment des paquets. Parfois ils se fractionnent en formant des îlots dérivants.

 

Je touche rapidement 3 gros poissons que je perds par casse ou décroche, du fait des herbes qui se prennent dans le bas de ligne. Dès le ferrage, les truites AEC partent comme des fusées vers le milieu de la rivière. Dès que la soie prend appui sur un paquet d'herbe, le poisson est perdu.

Je me monte plus gros en pointe, ce qui me permet de ramener un poisson.  Puis l'activité cesse d'un coup.

Dans les jours qui suivent, du fait de la forte chaleur, on se rend compte que l'activité n'est réelle que le matin jusqu'à 10h00 puis au coup du soir. En journée, rien !

Nous décidons d'aller nous renseigner dans un fly shop pour trouver des spots alternatifs. Sur les conseils du vendeur, nous avons pu faire une pêche sympa à la sauterelle sur la Dearborn, un petit affluent de la Missouri. Le fort vent qui balayait les bordures ce jour-là était effectivement propice à la pêche avec des terrestres. Nous prenons et ratons de nombreuses petites arcs qui attaquent rageusement les sauterelles.

 

A cette époque sur la Missouri, les truites gobent le plus souvent de très petites éphémères claires que les américains nomment Pale morning dun ou « PMD ». La bordure est couverte de mouches que l'on trouve simultanément à tous les stades, de l’émergente au spent. En fait, l’éclosion est double avec de minuscules spents noirs, les indispensables tricos qui dérivent mélangés aux PMD.

 

 

Photo du bas : à ne pas montrer sur tous les forums 😂

Nous avons pris des truites avec des Shuttlecocks clairs et foncés en taille 20 ou 22 le plus souvent. Les petits voiliers CDC dans les mêmes tons en taille 18 ont aussi donné quelques poissons.

 

La pêche à vue dans les bordures est vraiment possible avec de très petites nymphes, mais le temps venté lors de notre passage a rendu la tâche plutôt difficile.

 

Je garderai longtemps en mémoire l'image d'une dizaine de grosses arcs alignées à touche-touche à une quinzaine de mètres du bord, juste en face de moi.

Elles étaient sous la surface et gobaient chacune toutes le 3 secondes en sortant carrément le bec de l'eau.

La profondeur du coup, et un talus situé dans mon dos, m’empêchaient de les tenter. Je les ai observées un bon moment jusqu'à ce qu'une barque passe en plein dessus, sans même tenter de les pêcher.

 

Au coup du soir tout est plus simple. Les poissons sont bien moins sélectifs qu'en journée où il est facile de passer à travers la pêche. Sur nos 3 coups du soir, un seul aura été très bon.

 

Au bilan, nous avons pris quasi exclusivement des arcs entre 35cm et 55cm qui se sont méritées. L'obligation de pêcher avec de très petites mouches sur du fil très fin nous a fait perdre nombre de poissons, et pas les plus petits.

 

C'est juste le paradis ! Les paysages sont sublimes ...

8 / Au pays des cowboys

 

Lors de la préparation du voyage, nous avions prévu de passer au moins 5 jours dans le Parc du Yellowstone pour allier pêche, rando pêche et forcément un peu de tourisme. Hors, avant de nous rendre dans le parc, une étape assez incertaine nous attend car les prévisions météo ne sont pas au top...

La Ruby river au dessus du barrage

 

Au départ de Craig, en direction du parc, nous faisons un stop de 3 jours à Alder pour pêcher la Ruby River, chère à Pierre, mais aussi la Big Hole et la Beaverhead.

Nous faisons halte dans un camping tel que ceux que nous connaissons en France. Nous allons pouvoir nous doucher et refaire le plein d'eau. Cet emplacement permet, à partir d'un même camp, de rayonner sur les rivières du coin.

En passant sur un pont sur la Big Hole en route vers le camp, nous trouvons la rivière haute et teintée. Nous montons les tentes sous une pluie fine, puis nous partons pêcher deux heures la Ruby avant que la nuit tombe.

En arrivant sur le spot, c'est le gros coup de froid… La rivière est haute et teintée également. Ça ne sent pas bon du tout pour la pêche.

Il a plu pas mal les jours précédents mais nous découvrons rapidement que ce n'est pas là la raison.

Le barrage situé au-dessus de Alder, sur la Ruby, purge depuis 2 semaines sans discontinuer. C'est bien la Ruby qui salit la Big Hole. Nous décidons de nous séparer. Jean Louis et moi faisons une tentative sur place alors que Pierre monte en voiture au-dessus du barrage pour voir si ça peut pêcher. Pour nous ce fut la cata. Alors que Pierre, en amont, toucha des arcs et des whitefishs.

 

Whitefish mangeur de nymphes

 

Bras de la Big Hole

Le lendemain, nous nous dispersons sur le haut du parcours et faisons une énorme pêche en nymphe de beaux whitefishs et quelques arcs.

Les poissons prennent profondément nos nymphes dans les courants qui sortent de chaque méandre que fait la rivière à cet endroit.

Le soir, la pluie se met à tomber de façon soutenue, si bien que lendemain matin nous ne pêchons pas. Après une accalmie, nous partons nous balader à Ennis, petite ville sympa, là où passe la Madison.

Le vendeur d'un fly shop nous conseille d'aller tenter la rivière une bonne trentaine de km plus bas. Une grosse heure de pêche nous donnera, dans la lumière du soleil couchant, quelques farios pas énormes, toutes prises en sèche.

Pour notre deuxième jour à Alder, il ne pleut plus mais des orages sont annoncés dans la journée. Nous faisons du repérage puis partons pêcher la Beaverhead, en amont de la confluence avec la Ruby River qui elle, crache toujours de l'eau sale.

La recherche de spots nous oblige à marcher dans les prés qui longent les rives, littéralement blindées de cervidés qui fuient devant nous avec plus ou moins d'empressement.

 

La Ruby river au dessus du barrage

 

Un gros orage sur les montagnes toutes proches génère un vent de fou. Les éclairs et la pluie nous chassent du secteur de Beaverhead  Rock où, de toutes façons, l’accès au parcours n'est pas simple du tout. La rivière traverse de nombreuses propriétés privées ou le pêcheur n'est pas forcément le bienvenu... Nous faisons quand même une tentative sous la tornade, quasi certains de pêcher sur une propriété privée. Nous rendons vites les armes et remontons plus en amont à Dillon.

L'orage s'est éloigné et il n'y plus de vent, mais juste une pluie fine. Sans bouger de place, je touche plusieurs belles farios qui gobaient franchement. Le parcours est un peu petit pour 3 pêcheurs mais finalement, il sauvera notre journée jusqu'à ce que la pluie nous impose un retour forcé au camp.

Pour notre dernier jour, nous faisons ce matin une tentative totalement improvisée sur la Fall river un peu au-dessus de la confluence avec la Beaverhead. Nous rentrons dans une propriété pour demander s'il était possible de pêcher le secteur qui nous faisait de l’œil. Nous sommes cette fois encore poliment invités à aller pêcher ailleurs...

Un peu plus loin nous trouvons un secteur qui nous semble « libre d'accès » mais bien plus difficile à pêcher. Nous touchons en sèche ou en nymphe, sur chaque poste marqué, de nombreuses arcs mais de taille modeste.

 

L'après-midi est consacrée au tourisme. Nous retournons à Ennis, petite ville touristique très imprégnée « Fly Fishing », située sur la Madison. Une œuvre en métal forgé représentant un pêcheur à la mouche marque l'entrée du village et donne le ton. Les Fly shops ne manquent pas et l'on peut voir partout dans les rues des sculptures de truites agréablement colorées.

 

Ennis, Virginia City, Virginia City

 

Entre Alder et Ennis, nous traversons les 2 villages pittoresques de Virginia City et Nevada City, tous deux d'anciens villages restaurés, typiques des films de western de ma jeunesse. Les Pick-up vrombissants ont remplacé les chevaux sur les trottoirs devant les magasins.

 

 

Nous terminons la journée dans un bar de Alder pour une soirée mémorable. Grosse ambiance rurale de l'Amérique profonde dans un saloon de village où se tient un concert folk dansant. Un musicien pro et des amateurs des environs assurent la musique et les chants. Comme ici tout le monde se connaît, nous avons vite été repérés avec nos tronches d’européens pour passer finalement avec eux un très bon moment.

 

Tronches d'européens 🤣

Planque de farios au coup du soir sur la Madison

Usine Winston à Twin Bridges

Chevaux et diligence 😜

9 / En route vers West Yellowstone

 

Dallas, la gérante du camping de Alder m'a dit : « Si tu vas dans le parc, il faut absolument que tu prennes la Bear Tooth Highway, la route d'entrée NE du parc. Un brin chauvine, elle lâche : « c'est la plus belle route du monde, pas moins ! » Nous comptons bien y aller, sauf que nous avons prévu de rentrer dans le parc par l'entrée Ouest, soit à l'opposé. Nous pensons faire une « halte pêche » sur la Gallatin (celle où a été tourné le film « Au milieu  coule une rivière »).

 

Il ne nous faudra pas longtemps pour déchanter. A « four corners », nous trouvons la Gallatin haute, piquée et carrément impêchable. Nous nous en doutions un peu, aussi nous filons directement vers Bozeman, pour voir l'usine Simms et le magasin attenant pour y faire quelques emplettes.

 

 

Fly Shop à Bozeman, à coté de chez SIMMS

 

Il nous reste 10 jours de pêche que nous souhaitons partager entre le secteur du Yellowstone et plus tard la Henry's Fork localisée bien plus au sud.

Finalement nous trouvons un camping à West Yellowstone au bord de la Madison, une petite bourgade située à l'entrée du parc. Nous y resterons quelques jours, le temps de parcourir le parc et d'y tremper nos mouches.

 

Coin à ours ... et à farios sur la Madison

 

 

Nous faisons connaissance de Tom, un guide retraité installé au camp et qui passe son temps à pêcher les grosses truites au streamer dans les lacs des états du nord-ouest américain. Il nous montre quelques photos de truites lacustres énormes qu'il pêche, bien sûr en « boat fishing », en bon américain qu'il est.

Ce soir, nous avons deux heures devant nous. Tom nous conseille, pour le coup du soir, de pêcher la Madison sur un spot situé à quelques km du camp. Il nous met en garde vis à vis des ours, suite à de nombreuses rencontres désagréables entre randonneurs et pêcheurs ces dernier temps. La pêche ne sera pas mémorable ce soir-là, d'autant plus qu'on ne traînera pas pour rentrer à la voiture en traversant le bois qui la sépare de la rivière …

Nous cuisinons 2 belles truites pour le repas du soir avant de nous glisser dans nos duvets. Ici, il faut impérativement ne pas laisser de nourriture à proximité du camp. Des grands conteneurs en acier, fermés par des verrous sont disposés sur chaque emplacement. On y met tout ce qui se mange ou qui a une odeur, y compris notre grosse glacière.

 

Casier anti-effraction ...

 

Chaque soir, à notre retour au camp, nous avons eu la visite de Tom, intéressé par nos retours sur la pêche en wading. Très gentiment, il nous indique des spots sur les rivières du parc que nous avons l'intention de pêcher d'ici la fin de notre séjour.

 

La Gallatin river, entre Bozeman et Big Sky, où fut tourné "Et au milieu coule une rivière"

Un petit intermède. C'était il y a 36 ans, sur cette même rivière.

10 / Bear tooth highway et nord Yellowstone

 

Au départ de West Yellowstone, notre programme de la journée doit nous conduire à l'entrée nord-est du parc, là où se trouvent quelques campings. Nous empruntons en cours de route la Bear tooth hightway que nous avait ventée quelques jours avant Dallas, la bikeuse Harley Davidson du camping de Alder.

En route, nous longeons la vallée de la rivière Lamare qui serpente au milieu de vertes prairies. C’est le « Serengeti » des USA où broutent bisons, élans et autres cervidés de tous poils, et où chassent les ours et les meutes de grands loups gris.

 

 

La Lamare est sale suite aux pluies des jours précédents. Comme le craignait Tom le guide, il nous faudra aller pêcher ailleurs !

A l'approche de l'entrée Nord Est du parc, alors que nous cherchions en vain un camping perdu au bout d'une piste complètement défoncée, nous tombons sur un groupe d'énormes élans. J'en avais déjà vu plusieurs fois en Suède et en Norvège, mais jamais d'aussi prés.

Un peu plus loin, nous nous faisons refouler par la dame qui gère l'entrée du camp au motif que le camping en tente n'est pas autorisé à cause de la forte présence de l'ours Grizzli. Une randonneuse américaine s’est faite mortellement attaquer sur le secteur, quelques jours plus tôt.

De jeunes locaux que nous croisons dans leur Buggy nous conseillent eux aussi d'aller camper bien plus loin et même de sortir carrément du parc.

Finalement nous installons notre tente dans le premier camping que nous trouvons, sans même le savoir, au bord de la rivière Clark fork Yellowstone. C’est un petit torrent à cet endroit. Son bruit attire notre attention et une fois au bord de l’eau, Jean-Louis me propose de m’initier au Tenkara en noyée.

Le torrent est littéralement blindé de poissons si bien que même moi qui débute à cette technique, j'arrive à en toucher 2 à la minute ! Pas des gros bien sûr. Des cutthroats, des brook trouts et quelques rainbows.

Le lendemain est consacré principalement au tourisme dans le parc. Nous filons vers Canyon village au bureau des rangers où nous achetons les licences de pêche qui sont spécifiques au parc. La ranger qui nous les vend nous énumère les points de réglementation particuliers  concernant la pêche à l'intérieur du parc. J'y reviendrai plus loin.

La Gibbon river, sous la chute de Gibbon's fall

 

Nous profitons de la route touristique pour visiter les splendides observatoires de  Gibbons's Fall et du canyon de la Yellowstone river qui coule en contre-bas.

 

Nous passons un bon moment à nous promener sur le secteur très dépaysant des geysers à Norris Geyser.

 

Sur la route du retour au camping, nous faisons un stop pêche improvisé sur la Gibbon River qui est longée par une route.

En peu de temps nous prenons en sèche et en nymphe pas mal de poissons sur les pools et secteurs rapides, dont quelques très belles farios, des cutthroats et aussi des whitefishs.

 

Fario de la Gibbon river

 

Nous terminons la journée par un coup du soir au magnifique lac Lyli Lake où nous touchons que des tous petits poissons, dans un cadre d'une beauté à mourir !

 

Lyli Lake

 

Le vendredi, nous avons prévu une journée complète consacrée à de la rando-pêche aux Three meadows (Les 3 prairies). Nous nous levons tôt puisque de la marche nous attend. Ce doit être «The  D day » pour Jean-Louis , littéralement conquis par la description enflammée que lui en avait fait un pote, fan de la pêche aux USA. La balade vaut largement, autant pour elle-même que pour la pêche, paraît-il.

Une bonne piste partant du fond de la vallée rejoint un replat avec quelques places pour stationner un véhicule. Il est aussi possible de camper sur place. C’est le point de départ d'une célèbre randonnée le long de la Slought Creek. Les plus pressés, voire les moins courageux pêchent directement aux abords du replat. Mais le truc ici, c'est de pêcher 1 ou 2, voire les 3 plateaux, à condition de faire un bivouac intermédiaire dans ce cas.

 

La Slought creek se mérite. Ici en bas du 2 ème plateau

 

Jean-Louis, motivé comme jamais, part « mors aux dents » pêcher directement le 3ème plateau qui se trouve à 14 km. Pierre monte avec moi au premier plateau, puis saute littéralement dans ses waders dès qu'il voit la rivière. Ici elle serpente dans une prairie puis vient buter contre un imposant massif rocheux. L'eau est cristalline avec un courant plutôt faible. De mon côté, je me dis que je vais monter 7 km plus loin jusqu'au deuxième plateau, quitte à revenir au premier ensuite.

En route je croise une femme qui redescend de bivouac un sentier parallèle et me fait signe de venir la voir. Elle me dit de faire attention car un peu plus haut, au coin d'un bois il y a un bison isolé un peu nerveux. J'arrive au second plateau au niveau d'un camp ou je trouve deux tentes de bivouac.

Je marche le long de la rivière sur un sentier un peu en surplomb, ce qui me permet de voir parfaitement les poissons. D'autant que ce ne sont pas des riquettes, mais des Yellowstone Cutthroats de 35 cm et plus.

Conscient du temps de marche qui m'attendait, je n'ai pas pris de waders, pour pêcher soit en « wet wading », c’est à dire en short et baskets, soit directement de la berge. Ici on est sur un haut plateau alpin et le terrain est vraiment dégagé.

 

Magnifique cutthroat native de la rivière

Les cutthroats sous 1,5 m d'eau viennent plutôt facilement prendre mes nymphes, surtout à l'animation. Pour un européen habitué aux truites de chez nous, comment dire … ce n'est pas pareil ! C'est de la pêche à vue très confortable.

Au total j'ai dû pêcher 3 bons km de berge en remontant vers le 3ème plateau. Une quinzaine de truites de belle taille, quasi toutes  pêchées à vue, finiront dans l’épuisette. Les quelques truites gobeuses prises sur un secteur venté prenaient plutôt bien mes Elk hair caddis claires.

En remontant la rivière, je tombe sur un pêcheur américain très sympa qui opérait aussi du bord mais uniquement en sèche ou sèche nymphe. Sa mouche indicatrice était une énorme sauterelle. Il n’avait pas pu prendre un seul poisson. Je pense qu'il péchait bien trop grossièrement.

Sur le chemin du retour à la voiture, je croise deux couples de jeunes américains qui me disent avoir bien réussi en sèche un peu plus bas. Ils me montrent leurs mouches, là aussi des Elk hair caddis.

Je fini par arriver à la voiture, un peu fatigué et surtout mort de soif, mais franchement satisfait de cette journée de rando-pêche si particulière.

Pierre puis Jean-Louis me rejoignent quelque temps après. Leurs bananes respectives peu équivoques laissent entrevoir une journée réussie. Ils ont tous les deux fait une belle pêche en sèche, de cutthroats uniquement. Nous prenons la route de notre camp sans même envisager un coup du soir, usés tous les trois par cette journée aussi agréable qu'éreintante.

 

Un repas "valeur sure"

 

Rando-pêche des Three meadows

Le canyon de la Yellowstone, d'une beauté à couper le souffle !

Couleurs de feu sur les geysers !

Lumière rasante sur la Madison

11 / Geyser Bassin & Firehole River

 

Ce matin nous plions le camp pour rejoindre la Henry's Fork dans l'Idaho. C'est en théorie un gros morceau de notre trip. La rivière est connue mondialement pour ses grosses truites souvent difficiles à décider. Pour la rejoindre, nous devons de nouveau traverser le parc dans le sens Est Ouest et comptons consacrer une partie de la journée à musarder vers Midway Geyser Bassin .

 

Au centre, "Blue Lagoon"

 

La route qui y mène longe par endroits la rivière Firehole dont les eaux sont réchauffées par les écoulements des Geysers. Tom, le guide américain rencontré quelques jours avant, nous avait d'ailleurs déconseillé de la pêcher. A cette saison, les poissons sont affaiblis par le double effet de l'été souvent caniculaire et de la présence de nombreux Geysers sur son cours.

Le cadre est ici assez incroyable avec la rivière qui serpente dans des bois de résineux entrecoupés de « prairie à bisons ». Ça et là apparaissent des fumerolles, renforçant le coté sauvage du paysage et témoignant de l'activité volcanique de la région. La beauté de la Firehole ici est absolument incroyable !

 

La Firehole et ses eaux réchauffées par les geysers. La pêche y est déconseillée à la saison chaude

 

Plus au sud se trouve le célèbre Geyser de Old Faithfull, puis le parc National du Grand Téton. Nous hésitons un moment à prendre cette route touristique mais finalement prenons au plus court pour rejoindre la Henry's Fork qui n'est, à vrai dire, pas la porte à côté. La pêche dans le parc du Grand Téton mérite à elle seule une étape de quelques jours. Je garde en tête ce secteur pour un prochain voyage.

 

Collecte d'eau chaude pour la Firehole river

 

En fin de journée nous atteignons Ashton, localité située dans une grande plaine de l'Idaho. Nous nous installons pour une fois dans un camping de « grand luxe » (WIFI, douche et laverie),  tels que ceux que nous trouvons en Europe.

 

Surréaliste ...

12 / La Henry's Fork à Ashton

 

Ashton sera la dernière étape avant notre retour à Salt Lake City. De notre camping, nous nous levons chaque matin avec en toile de fond, à l'est, la chaîne de montagnes du Grand Téton. Derrière nous, La highway 20, assez bruyante, nous rappelle que nous sommes aux USA, pays ou les véhicules motorisés sont rois et parfois vous cassent un peu les oreilles. Ici, à ce moment de la journée, 2 voitures sur 3 sont des pick-up et 1 sur 10 tracte une barque de pêche !

Pour les jours à venir, les prévisions météo ne sont pas excellentes avec un fort risque d'orage sur les massifs proches en fin de semaine.

 

Un guide a calé le bateau devant des arcs gobeuses

Le gérant du camping, nous sachant pêcheurs, nous présente Shad, un pêcheur américain installé au camping pour une semaine. Un guide l'accompagnera en drift boat sur la Henry's Fork et d'autres rivières de ce secteur. Shad, vraiment très sympa, passait nous voir tous les matins avant que nous partions, pour échanger sur nos résultats de pêche respectifs. En bon américain, son truc à lui, c'est de pêcher au bobber avec une nymphe dessous. Il maîtrise plutôt bien la technique, ce qui lui permet de toucher pas mal de poissons. A voir les photos qu'il nous montre, il se défend manifestement bien aussi au streamer qu'il pratique à partir du bateau.

Un matin, sachant que je pêchais en nymphe « moderne » à l'européenne, technique dont il est novice, il est passé me voir pour avoir un avis sur son matériel « euro nymphing ». Shad est le seul pêcheur équipé ainsi que l'on ait vu sur le séjour ! Manifestement il a été bien conseillé avec une T&T haut de gamme et un montage parfait typé pêche de compétition.

Shad nous conseilla d'aller visiter la Téton river qui ne passe pas loin et qui est un bon plan de repli en cas de pêche compliquée sur la Henry's Fork. En ce moment, la rivière est très basse avec beaucoup d'herbiers et il n'y a pratiquement pas d’éclosion en journée nous dit-il. D'ailleurs, vous verrez peu de pêcheurs en barque. La pêche se fait principalement en wading dans les bordures. On a pu vérifier les jours suivants que les indications de Shad étaient plutôt bonnes.

La Henry's Fork, à la différence de nombre de rivières que nous avons pêchées lors de notre séjour, ne se trouve pas éloignée de tout. Autour d'Ashton, on trouve des motels, des maisons en location, des lodges. Certains de ces derniers sont très confortables et particulièrement bien placés pour la pêche.

C'est d'ailleurs sur un spot connu, à proximité d'un lodge luxueux que nous avons fait notre première session pêche.

 

Les herbiers nous auront privé de nombreuses truites

 

Il faisait un temps lumineux et chaud ce jour-là. De la berge haute qui surplombe la rivière, on aperçoit sans mal les épais herbiers qui couvrent le fond de la rivière sur toute sa largeur. On comprend vite qu'il ne va pas être simple de combattre des gros poissons dans un tel environnement. D'autant que lorsque l'on arrive sur le coup de midi, il n'y a aucune activité visible.  Avant d'aller enfiler les waders, on se fait un pique-nique sympa à l'ombre d'un petit bois qui marque la fin de la piste qui mène au spot.

Nous nous séparons en rive droite, sur environ 500 m de berge pour trouver chacun quelques poissons en activité sur une éclosion de petites mouches claires. Jean-Louis, en aval, se cassera les dents toute l'après-midi sur des poissons qu’il ne pourra pas faire monter, sauf sur 2 casses.

 

Les poissons sont actifs après l'orage - Henry's Fork sous le parc Harriman

 

Les trois gobages qui se trouvaient à ma portée étaient situés en bordure et relativement faciles à aborder. D'ailleurs dès les premiers lancers, je rate au ferrage une grosse truite planquée sous les herbiers de bordure. Je n'ai pas eu le temps de voir le poisson, mais j'ai dû ferrer trop vite avant que le bouche ne se ferme. Dans la minute qui suit je vois un nouveau gobage exactement au même endroit, ce qui me fait dire que le poisson ferré devait être une AEC. Je me retrouve pendu peu après à un poisson qui part au milieu de la rivière à une vitesse incroyable avant de s’arrêter brutalement.

Lorsque je reprends contact, le poisson est tanqué dans un herbier à 20 m de moi. Sans trop d'espoir, j'essaie de m'approcher mais les hautes herbes et la profondeur me font abandonner rapidement. Résigné, je fini par perdre le poisson sur une casse des plus frustrantes.

Peu après je prends une arc de 45 et en perds 3 ou 4, qui, soit se décrochent ou cassent au combat, soit terminent dans les herbiers et finissent là aussi par se décrocher.

 

Enorme arc prise par magie par Pierre au milieu des herbiers

Pierre, placé au-dessus de moi réussit à mettre quelques truites de 30 dans l'épuisette et perd les belles dans des conditions identiques aux miennes. Il finira l'après-midi sur un coup improbable avec la prise d'un arc de 55 qui vendra chèrement sa peau, dans un secteur pourtant pourri d'herbiers.

Le lendemain ne sera pas terrible du tout. Une journée sans éclosion et seules quelques arcs regroupées par endroits nous ont occupé. Elles avaient un comportement complètement imprévisible, ne restant pas 2 secondes au même endroit. J'ai bien mis 3 heures pour en prendre une. Elles se couraient derrière comme au moment de la fraie. Finalement, ce n'était pas le jour puisque le coup du soir ne sera également pas vraiment fameux.

Mercredi, le temps est plus que menaçant et des orages sont prévus en soirée. Nous traînons au camp avant de décoller. La pêche des derniers jours sur la Henry'Fork n'ayant pas été à la hauteur de nos espérances, nous décidons de faire une tentative plus haut, à Ora Bridge, sur un spot que nous a donné Tom, le guide rencontré à West Yellowstone. Ici c'est un « boat acces » comme il y en a beaucoup sur les grandes rivières américaines.

Nous abordons un guide qui préparait sa barque pour le questionner sur les conditions de pêche du moment. D'emblée, il nous dit que la pêche est plutôt moyenne depuis plusieurs semaines et que depuis le printemps, les conditions ont été très variables. Ayant lu plusieurs études américaines rapportant la baisse des populations de salmonidés dans les rivières de l'ouest, je lui pose la question qui tue : « Alors, c'était mieux avant ou pas ? » Embarrassé, il nous répond que les situations sont variables d'une rivière à l'autre et que l'on peut encore faire des pêches fantastiques à condition d'être là au bon moment. Ah OK !

Jean-Louis s'est équipé en noyée (spey) et part pécher sur l'amont. Il fera une truite et aura quelques tapes. Pierre et moi faisons la bordure en aval du pont de Ora, à vrai dire sans grand succès.

Alors que le temps se couvre, nous décidons de retourner sur le secteur du spot du lodge, là où, rentrant un soir, nous avions vu quelques gobages depuis la voiture.

Pierre nous y laisse et il file plus bas. Après une bonne pluie, l'activité débute sous une lumière incroyable avec des gobages assez réguliers.

 

Coup du soir sur la Henry's Fork

 

Les herbes hautes, éclairées par le soleil qui baisse, tranchent sur le ciel noir en arrière-plan. Nous touchons quelques arcs que nous parvenons à mettre à l'épuisette, le secteur n'étant pas trop encombré par les herbiers.

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Sortie repérage sur la Teton River

Ce matin, c'est décidé, nous tentons une sortie sur la Teton River qui passe à quelques kilomètres de notre camping. La veille, Shad, le pêcheur américain du camp, nous en avait parlé en bien, notamment pour la pêche en nymphe des courants situés en dessous le barrage de St Anthony.

 

Teton river

 

Nous mettons pas mal de temps pour trouver l'accès, pour ensuite nous rendre compte que notre véhicule ne pourrait pas remonter la piste très raide qui va sous le barrage. Même les gros pick-up se font méchamment secouer. On part alors à la recherche de spots le long de la rivière. A cet endroit la Téton River coule le plus souvent au fond de gorges très peu accessibles. Plusieurs routes nous mènent dans des impasses ou vers des propriétés privées.

Nous finissons par trouver un point bas d'une piste qui conduit à la rivière et se termine proche de l'entrée d'un gros ranch. Nous pénétrons sur la propriété pour demander s'il était possible de descendre à la rivière d'autant que quelques pas suffisent pour être les pieds dans l'eau. La propriétaire nous refuse l’accès, pas vraiment sèchement, mais sans aucune forme d'ouverture. Elle nous indique l’accès public le plus proche qui se trouve à une bonne vingtaine de km.

On la salut poliment, puis dépités on lâche l'affaire pour se rabattre sur la Fall River. C'est un affluent de la Henry's Fork qui ne se trouve pas loin et dont nous ne connaissons rien.

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Fall river

Nous nous retrouvons sur un pont pas loin de confluence avec la Henry's Fork, mais là encore il semblerait qu'il faille traverser une propriété pour rejoindre une section qui nous inspire. Une nouvelle fois nous frappons à la porte d'une propriété pour demander la permission d’accéder à la rivière. Là  aussi, nous recevons  une réponse pas vraiment enthousiaste de la proprio ... OK, on n'insiste pas !

Nous traversons la route et descendons au pont, là où nous le pouvons. Nous nous donnons rdv dans 2 heures à la voiture, après quoi nous irons manger.

 

La Fall river, affluent de la Henry's Fork

 

Pierre, qui est monté sur le lisse au-dessus du pont, a touché quelques arcs, pour la plupart pas très grosses. Idem pour moi qui n'ai pêché qu'en nymphe sur des courants puissants. Sur chaque poste amorti qui ressemblait à quelque chose, je piquais une arc. Plus bas, Jean-Louis a pris en sèche un seul poisson, mais un beau.

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Aujourd'hui , c'est la dernière !

Pour notre dernier jour de pêche, Pierre a décidé de rester au camp pour ranger son matériel et musarder un peu. Jean-Louis et moi nous dirigeons en bordure du Park Harriman, là où nous avions vu des pêcheurs se diriger vers la rivière la veille.

Nous sommes en pleine coupe du monde de rugby et pour une fois que nous avons du réseau, Jean-Louis reste dans la voiture pour regarder France vs Uruguay sur son téléphone.

Plus passionné de pêche que de ballon ovale, je file à la rivière sans traîner. Deux bateaux avec des guides sont en surplace à proximité de la berge d'en face, ce qui me fait dire qu'il pourrait y avoir de l'activité. L'intuition est bonne puisque j’aperçois rapidement au loin, sur un lisse d'huile, quelques ronds discrets, .

Aujourd’hui le temps est top, légèrement couvert et sans aucun vent. Soudain j'entends un gobage bruyant sur ma droite. Ici, la Henry's fork n'est pas vraiment encombrée par les herbes, ce qui me laisse l'espoir de faire rentrer quelques truites dans la besace...

Rainbow prise sur une sauterelle

Je ne parviens pas à faire monter le poisson, pourtant bien placé, vraiment à portée. J’enchaîne deux ou trois prises d'arcs, d'une trentaine de cm avec un shuttlecock et vois au loin un gros gobage bien sonore et très différent de ceux que je viens de pêcher. Quasiment en même temps, 2 ou 3 sauterelles teinte marron foncé, dérivent en surface alors que je suis à au moins de 20m des 2 berges. Celles-là ne sont pas tombées du bord...

Finalement cette dernière journée aura été ma meilleure sur la Henry's Fork. J'ai alterné une bonne partie de la journée avec des prises d'arcs difficiles sur de petites mouches, avec celles de poissons de 35 à 40 cm. Des belles arcs très toniques qui prenaient les sauterelles sans aucune difficulté.

Notre séjour se finit plutôt sur une bonne note.

 

Un des spots les plus connus de la Henry's Fork

F / Et si nous parlions mouches ?

 

Ce qui choque, quand on met le pied pour la première fois dans un « fly shop » aux USA, c'est la taille moyenne des mouches qui se trouvent dans les présentoirs et aussi l'absence d'imitations en CDC.

Pour ne parler que des sèches, les sauterelles, grillons, cigales et autres terrestres remplissent une bonne moité des cases. Des mouches très voyantes au style plus figuratif qu'imitatif. Ces grosses mouches sont utilisées en début de saison au moment des mouches de pierre, puis ensuite avec le temps des sauterelles. Les grandes rivières de l'ouest américain se trouvent au milieu de larges et hautes vallées, souvent ventées. La mouche de base en cas de vent c'est la "sauterelle" (Hopper). Comme partout ailleurs, les sedges sont une valeur sûre.

 

 

On trouve aussi beaucoup de montages parachute et de mouches en cervidé type "Elk haïr caddis". Les mouches fournies en hackle type Adams ou Royal Wulff sont toujours très populaires.

 

 

Cotés nymphes, des "Stones flies", des grosses nymphes bigarrées avec des pattes en élastique qui, manifestement, ciblent l’agressivité des poissons. Les classiques nymphes Pheasant tail ou nymphes à billes telles que celles que l'on trouve en Europe complètent les cases.

 

 

On trouve aussi beaucoup de streamers, technique bien plus utilisée ici que chez nous, que ce soit en wading ou en barque.

Résumer les mouches américaines à des gros trucs bariolés qui ne ressemblent à rien est à vrai dire un sacré raccourci. L'été, puis au début de l'automne, les éclosions matinales de mouches plutôt petites sont très fréquentes sur les grosses rivières comme la somptueuse Missouri ou la Henry's Fork. La "Pale morning Dun" ou les invisibles et sombres "tricos" qui dérivent à tous les stades, de l'émergente au spent, peuvent vraiment donner du fil à retordre.

 

 

 

Voir des poissons des 40 à 50 cm laisser passer nos plus belles mouches pour ingurgiter très sélectivement ces bestioles est parfois, pour rester poli, très frustrant.

 

Quelques "indispensables"

G / Infos pratiques

 

Sommaire :

  • A / Saisonnalité
  • B / Réseau et téléphonie
  • C / Cartographie
  • D / Applications et liens utiles
  • E / Règlementation pêche
  • F / Achat licences de pêche
  • G / Choix du véhicule et conduite aux USA
  • H / Hébergements
  • I / Achats et restauration
  • J / Santé
  • K / Budget

 


A / Saisonnalité :

Placer judicieusement son séjour de pêche est souvent la première source de questionnement. La qualité de la pêche sur les rivières que nous avons pratiquées est très dépendante de la saison. Elle peut varier fortement d'une année à l'autre. Le choix de la période à retenir est toujours une affaire de compromis. En fin de printemps la pêche, peut être très bonne une fois la fonte des neiges terminée. Les fonds sont propres et c'est la période bénie des « stone flies », ces énormes mouches de pierre qui font bouger les truites.

L'été est généralement une valeur sûre, sauf en cas de canicule. Dans ce cas, la pèche peut devenir moyenne à médiocre dans les grandes rivières. Certains cours d'eau peuvent fermer par mesure de protection des espèces. Il y a aussi plus de monde en vacances à cette époque. La pression touristique se fait également sur les hébergements.

La fin de l’été et le début de l'automne sont généralement des périodes moins risquées. On y est plus tranquille. Les journées peuvent être froides. Les grosses rivières comme la Missouri ou la Henry's fork peuvent être « chargées » par les herbiers, comme nous l'avons vu cette année. Septembre et début Octobre sont également très bons avec la pression de pêche qui y est bien plus faible. Des amis à moi n'y pêchent d'ailleurs qu'à cette époque de l'année.

 


B / Réseau et téléphonie : 

Lors de notre séjour, 75% des journées se sont déroulées en « No service », c'est-à-dire sans aucun réseau. Les seuls moments où nous en avons eu ont été sur les rivières pêchées lorsque nous étions dans la plaine à Alder dans le Montana, puis en fin de voyage sur la Henry's Fork. En clair, là où il y a des villes, ou alors des axes routiers majeurs à proximité. Il y a du réseau aux villes d'entrées du parc du Yellowstone, mais absolument aucun à l'intérieur...

Pour communiquer entre pêcheurs, le Talkie-Walkie aux fréquences USA peut vraiment aider. A acheter sur place pour des considérations réglementaires.

Si les « options voyage » de votre opérateur téléphonique ne vous conviennent pas, il est possible d'acheter sur place une carte SIM américaine (avec un numéro américain !) valable 1 mois chez T-Mobil par exemple. Compter 50 $ pour 5Go.

Autre option, si votre téléphone est compatible, une « eSim USA » ( VoIP => pas de tel ni SMS) .  Valable 1 mois pour un prix équivalent et 20 Go mini.

On trouve le WIFI dans tous les WALMART, certains restos, stations-services, les campings en zone « peuplée » etc...

Pensez à acheter des adaptateurs prises de courant France / USA. Un chargeur universel type « Powerbank » peut s’avérer très utile pour les campeurs en zone « No service ».

 


C / Cartographie

Du fait de l'absence de réseau, nous avions préventivement annoté des cartes papier lors de la préparation du voyage, et téléchargé des cartes numériques hors ligne, comme App Maps.me et Google maps.

Pour gagner du temps par la suite, il peut être judicieux d'enregistrer à l'avance les points GPS des hébergements et des spots de pêche dans les applications de cartographie hors ligne. Préférer l'achat de cartes papier avant le départ, plutôt que sur place.

 


D / Applications et liens utiles :

Préparer le voyage : ROAD TRIPPIN plein d'infos générales pour voyage USA + forum assez actif.

Partager avec les amis : Le blog de voyage  POLARSTEPS en application téléphonique et PC.

Louer un véhicule en autopartage : TURO   beaucoup de véhicules adaptés aux grandes étendues et aux voyages itinérants. Pour un Van, par exemple : ESCAPECAMPERVAN

Pêcher : DIY Fly fishing pour 5$ par mois, cette application est vraiment très pratique, voire indispensable pour un premier séjour. On y trouve tous les accès publics aux rivières et les débits. Le tout sur fond de carte, uniquement en ligne.  (Pour en profiter un maximum, penser à rentrer à l'avance les points GPS sur un fond cartographique hors ligne).

Se loger en motel : GOOGLE. Certains fly-shops offrent un service en hébergement.

Se loger en camping ou cabine : RECREATION GOV permet de voir les disponibilités et de réserver des nuitées en camping.

Payer : Carte de crédit REVOLUTE. Pour une dizaine d'euros, permet de payer 1000$ par mois en devises, sans frais de conversion. Elle est acceptée presque partout.

Gérer les comptes à plusieurs : TRICOUNT est un must pour un voyage de ce type. Dans notre cas plus de 150 dépenses ont ainsi été partagées sur le mois.

 


E / Règlementation pêche :

Dans l'ensemble, la réglementation pêche en wading en rivière est assez simple et très peu sectorisée. Pour être dans les clous, il faut veiller le plus possible à accéder à la rivière par les accès publics. Les américains ont un sens de la propriété privée très affirmé. Les panneaux notés : PRIVATE PROPERTY - NOT TRESPASSING sont une invitation à passer son chemin. A certains endroits, le passage n'est autorisé que sur la bordure immédiate de la berge.

Nous nous sommes faits refouler poliment au « fishing-acces » le plus proche à chaque fois que nous nous sommes présentés dans une propriété -PRIVATE PROPERTY- pour demander le droit d'accéder à la rivière.

Des secteurs entiers de rivière peuvent être interdits à la pêche comme par exemple dans certaines réserves indiennes. En cas de doute, mieux vaut se renseigner dans un fly shop.

Le réglementation de la pêche se joue au niveau de l'état. A lire attentivement, d'autant plus qu'elle peut évoluer à tout moment, notamment en cas de températures élevées en été.

   -  MONTANA  -   IDAHO  -    WYOMMING  -   UTAH

Le no-kill peut surprendre parfois ! A voir au cas par cas.

Il s'oppose parfois au kill obligatoire des espèces dites invasives, alors qu'au même endroit celles endémiques sont en no-kill. C'est le cas dans le parc du Yellowstone, où la réglementation est un casse-tête.
Il faut tuer impérativement les farios, les arcs et les brooks. Oui, vous avez bien lu, il faut les tuer ! Les semelles en feutre, le plomb, la pêche aux leurres sont interdits.

Pour juguler la prolifération des espèces invasives il est obligatoire de désinfecter les barques et les remorques avant la mise à l'eau. Cet exemple vaut pour le Yellowstone

En été, lorsque que la température de l'eau monte, des états peuvent décider de fermer temporairement tout ou partie des rivières. Les secteurs restent fermés tant que la température de l'eau n'est pas revenue pendant plusieurs jours consécutifs au niveau seuil. On peut trouver les informations de réglementation sur les sites web mentionnés plus haut.

 


F / Achat licences de pêche

La plupart du temps, on achète la licence pour l'état dans lequel on pêche, et ce quel que soit la rivière ciblée. Il n'existe pas de subdivisons du territoire, comme le sont, par exemple, les AAPPMA en France. Les licences sont vendues généralement à la journée, pour 3 jours, pour une semaine, ou à l'année pour 10$ à 15$ la journée et 100$ à 120$ à l'année.

Pour un « fishing trip », plutôt que de se procurer les licences à l'avance sur le Web, le plus pratique est de les acheter directement dans un fly-shop, ou un magasin de Outdoor. C’est le moment de s’assurer de la réglementation locale, comme par exemple l'interdiction de pêcher dans certaines réserves indiennes etc...

Par la pauvreté du réseau dans les zones reculées, par les changements d'états d'un jour à l'autre selon les conditions de pêche, cette solution procure une vraie souplesse au pêcheur voyageur. Il est aussi fréquent d'avoir besoin d'une info sur un accès particulier, les conditions du moment, les mouches à utiliser etc...

Dans les parcs nationaux, comme celui du Yellowstone qui se situe à cheval sur le Wyoming et le Montana, la licence y est spécifique. La réglementation aussi. On peut l'acheter dans les villes situées aux entrées du parc ou, par exemple, au bureau des rangers à Canyon Village.

Pour gagner du temps lors de l’achat de plusieurs licences dans un fly shop, il est possible de créer à l'avance son profil pêcheur sur les sites dédiés de chacun des états visités. Le vendeur n'aura qu'à saisir les dates de pêche, le moment venu.

MONTANA  -  IDAHO   -  WYOMMING   -   UTAH

Dans le Montana, 2 taxes obligatoires s'ajoutent à la licence de base.

 


G / Choix du véhicule et conduite aux USA :

Le mode d’hébergement que nous avions choisi et la taille de notre groupe ont dicté le choix du véhicule. A trois, avec tout notre matériel de camping, il nous fallait un pick-up fermé. Il permet de ne pas avoir à ranger tout le matériel de pêche et de camping et aussi la nourriture à chaque changement de camp.

Un imprévu de dernière minute ne nous a pas permis de bénéficier du véhicule que j'avais réservé. Finalement, nous avons récupéré une Dodge Journey, une grosse familiale avec garde au sol confortable. Mais elle fut loin de procurer le volume de rangement et les capacités de franchissement d'un pick-up.

Les routes américaines des états traversés sont larges, souvent rectilignes et plutôt bien entretenues. Cependant, de nombreux spots de pêche se situent dans des zones non habitées desservies par des pistes ou des chemins cabossés. L'éloignement des villes entres elles permet de faire beaucoup de kms en peu de temps. Il n'y a pas de ronds-points, pas de radars automatiques, mais seulement des feux tricolores sur de gros carrefours. Les autoroutes que nous avons empruntées sur ce voyage n'étaient pas payantes. Il faut penser à gérer les réserves de carburant, en raison de l'isolement de certains secteurs de pêche.

 


H / Hébergement :

Nous avons fait le choix de privilégier très largement le camping. Ici les hébergements en « dur », du type motels, gîtes, cabines se trouvent souvent éloignés des spots que nous avons cochés sur ce voyage. De surcroît, cette destination pêche s'y prête vraiment bien, par l'immensité et le coté "nature préservée" des paysages traversés. Passer la nuit dans un bois perdu au bord de la Green river n'a pas de prix.

Les américains campent beaucoup. Le plus souvent dans des vans ou caravanes très confortables tractées par des puissants pick-up. (RV ou Recreational vehicles). Des campings aménagés leur  sont d'ailleurs réservés exclusivement par endroit.

Dans les zones inhabitées, les campings (campground ) sont très rudimentaires avec parfois pas plus de 3 emplacements (campsite ).  Nous y avons passé les 2/3 des nuitées du séjour. Typiquement, on y trouve une table de pique-nique, un banc, de quoi faire un feu, des toilettes sèches et parfois un point d'eau avec une pompe manuelle. Il n'y a pas de poubelle à l'exception des zones où l'ours est présent. Là, elles sont imposantes et impossibles à ouvrir par un animal. Dans ces mêmes campings, chaque emplacement dispose d'un coffre à nourriture « anti-ours », lui aussi inviolable.  Il n'y a, bien sûr, pas de réception. On trouve à l'entrée du camp une boite à lettres pour y déposer son paiement et le formulaire d'inscription (coût :  gratuit, à jusqu'à une quinzaine de $ la nuitée par emplacement).

Coté hygiène, nous faisions notre toilette dans la rivière. L'eau, autour de 18°C, nous paraissait plutôt bonne, vu que la température extérieure le matin à cette saison oscille entre 6°C et 11°C. La plupart du temps nos camps se situaient à plus de 2000 m d'altitude. Certains campings (dispersed campgrounds) n'ont pas de toilettes. Dans ce cas, voir ci-dessous le mode opératoire ... LOL

 

Pour les journées de transition, il est assez facile de trouver des motels et des AIRBNB sans réservation préalable (plus compliqué au cœur de l’été). A proximité du parc du Yellowstone, il est prudent de réserver ses hébergements à l'avance.

 


I / Achats et restauration :

Pour le pêcheur-campeur, le plus simple est de faire ses pleins de courses au supermarché. Les célèbres magasins WALMAT permettent de se procurer à peu près tout ce dont peut avoir besoin le campeur, y compris des sacs de glaçons.

A l'écart des villes, les stations-service procurent le dépannage en alimentation. Les prix sont en général une quinzaine de % plus élevés qu'en France.

Une journée typique sur le plan culinaire se résumait ainsi : petit déjeuner à l'anglaise, type bacon and eggs + fruits + biscuits + laitages. Le midi, à la pêche, nous faisions des sandwiches directement au cul de la voiture. Pains ronds industriels de chez Walmart et conserves de thon, sardines, jambon, cheddard etc...

Le soir au camping on se « lâchait sans compter » question tambouille. Le plus souvent d'ailleurs dans le noir, autour du réchaud. Bols de soupe instantanée, viande hachée, truites fraîchement pêchées, pâtes, et patates sautées les jours de fête ! Pour finir, le cubi de rouge californien (plutôt bon !) accompagnait le "succulent"  bloc de cheddard... » de chez Walmart. Pierre, qui avait du mal avec le cheddard, se régalait, pour conclure ces moments de gastronomie, d'une référence des saveurs françaises : La vache qui rit ! Bref ce n'est pas pour le frometon que l'on vient ici.

Régulièrement, nous nous sommes autorisés un resto ou un snack où d'ailleurs j'y ai mangé la meilleure pizza de ma vie. Les steacks qui y sont servis font un bon 400g !

 


J / Santé :

Il est connu que les frais de santé aux USA peuvent être exorbitants. Il est absolument impératif de vérifier les garanties couvertes par les assurances souscrites pour le voyage. Les cartes de crédit haut de gammes sont souvent suffisantes, sinon des assurances spécifiques comme CHAPKA sont reconnues plutôt fiables.

 


K / Budget :

La distance et la durée minimum de séjour font que ce type de voyage a nécessairement un coût élevé. Le budget est bien sûr très dépendant du niveau de standing et d’assistance envisagé.

Il ne me paraît pas éthiquement raisonnable, d'aller pêcher l'ouest américain moins d'une dizaine de jours. Les offres en structure commerciale que l'on peut trouver en France proposent le plus souvent des quinzaines en séjour accompagné pour 6000 à 6500 $ par personne.

Pour les budgets « modérés », il existe des offres plus accessibles avec une logistique qui procure néanmoins un certain confort. Des quinzaines guidées à coûts limités proposent, par exemple, des hébergements en camps et des repas préparés sur place.

Concernant ceux qui voudraient goûter à la pêche en grande rivière à la mode américaine, compter 600 à 650 $ pour 2 pêcheurs la journée de guidage en « drift boat ». La descente de la Green river sous le barrage de Flaming Gorge est probablement une des plus belles à réaliser.

Pour être vraiment dans le ton, il vous faudra pêcher au « Bobber », technique systématiquement pratiquée au moyen d'une barque

 

 

Enfin, pour ceux qui aiment avoir la main sur leur voyage, à condition bien-sûr de parler la langue, il est possible de se monter un périple « tailor made ». Une préparation sérieuse est souvent garante d'un voyage réussi.

C'est cette solution que nous avons choisie sur la base suivante : Une préparation soignée, l'habitude des voyages en autonomie, et enfin la connaissance des parcours ont fait que nous n'avions pas besoin de guide.

Ce qui nous a orienté tous les 3 sur ce choix, c'est avant tout le désir de pouvoir profiter le plus possible de la pêche. Notre passion partagée du bivouac en mode « roots » qui, dans une telle nature, donne au séjour un ton incomparable.

 

 

Le coût réel de notre voyage :  3830 € pour ce qui me concerne a été un peu en dessous du budget estimé. Les conditions météo nous ont permis de profiter un maximum du bivouac.

Pour faire ce type de voyage, il faut certes du temps, pas de contraintes familiales, quelques économies, mais avant tout l'envie !

Et même si la comparaison n'est pas très appropriée, notre budget n'a été ni  plus, ni moins que l'équivalent d'une année de clopes pour un fumeur ...

 

H / That's all folks !

 

A l'heure où chacun interroge sa conscience sur l'impact de ses agissements sur la nature, certains esprits voient, dans les voyages de ce type, des actes irresponsables.

Chacun est libre de penser ce qu'il veut. En l’occurrence, à mes yeux, c'est le résultat de nos pratiques quotidiennes qui fait que à la fin, certains auront pesé sur le système, plus que les autres.

Peut-être suis-je du côté des autres, peut-être pas...

Voilà, j'arrive à la fin de cet article que j'ai pris un réel plaisir à écrire (note de Pierrot : et moi à mettre en forme 😊).

Si vous aimez : les rencontres avec des gens sympas, les grands espaces, évoluer parmi la faune sauvage, les rivières variées s'écoulant dans un environnement visuellement intact, alors songez-y...

L'ouest américain sera un réel dépaysement par ses paysages très différents des nôtres mais pas seulement. Le mode de vie autour des activités nature comme la pêche ou la chasse est très perceptible. Vous verrez en nombre au bord de l'eau des familles et des femmes moucheuses de tout âge.

Un fly shop à tous les coins de rue, des mises à l'eau omniprésentes pour la pratique du drift boat. Enfin, des gens qui pêchent différemment, souvent de façon qui peut paraitre  approximative, mais qui prennent encore du poisson ...

Timtim38

 

I / Bonus photos

 

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J / Bonus vidéos

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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