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Grands moucheurs français – Maurice SIMONET

 

Maurice (Cyrille,Théodor) SIMONET est né le 24 janvier 1893 à Ney (01-Ain). Cette petite commune jouxte Champagnole et la haute rivière d'Ain.

Il est décédé en 1971 à l'âge de 78 ans.

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L'homme

 

Maurice SIMONET fut un patriarche et un homme sage.

D'allure trapue, béret vissé sur la tête et moustache généreuse, son regard bienveillant et malicieux imposait le respect.

Fils d'un agriculteur et forgeron, il partagea son temps entre le métier de sabotier, le gardiennage de rivière, et ... la pêche à des fins alimentaires.

Au décès de sa femme, âgée seulement de 42 ans, il éleva seul ses enfants avec un savant mélange de bonté et d'autorité naturelle.

Discret, sensible et très pudique de ses sentiments, il fut un homme très apprécié en société.

Le pêcheur

 

Le 20ème siècle a compté bon nombre de pêcheurs à la mouche d'exception. Maurice SIMONET est sans doute celui qui fut considéré comme le plus grand de sa génération. Mais la période où il "officiait" nous ramene presque un siècle en arrière. Il est donc assez logique de ne pas forcément penser à lui lorsqu'on évoque les grands pêcheurs à la mouche français. Et pourtant ...

En cette époque reculée, il était relativement compliqué de pêcher en dehors de sa région natale. Maurice Simonet n'échappa pas à cette règle. L'Ain, dans sa partie haute, fut la rivière de sa vie.

Au bord de l'eau, c'était surtout son extrême discrétion qui lui permettait de prendre le poisson sur lequel les autres se cassaient les dents. D'autre part, sa technique de lancer était très particulière. Elle lui permettait d'atteindre la cible visée avec un minimum de faux lancers et une précision diabolique.

 

Notre homme en action de pêche

 

Il utilisait principalement le lancer horizontal ou le revers en faisant preuve d'une perfection absolue. Certains grands pêcheurs de sa génération ( Ritz, De Boisset, entre autres ) reconnaissaient à l'époque que sa maîtrise n'avait pas d'égal. (voir l'anecdote ci-dessous)

Enfin, il fut un très grand monteur. Bien que le style de ses mouches était très dépouillé, ces dernières frisaient la perfection pour l'époque. Certains jours, le choix de ses hackles était fait le matin même de ses parties de pêche. Il montait ses artificielles en fonction des conditions du moment.

Ses deux principaux modèles étaient une grise à corps jaune et une rousse à corps rouge, dans une multitude de teintes et de tailles. Cette expertise, Aimé DEVAUX s'en inspira dans bien des domaines; ce n'est pas peu dire... (voir l'anecdote ci-dessous)

 

La transmission du savoir ...

 

Jean d'en haut, Jean d'en bas

 

Très peu d'images ou de vidéo existent au sujet de Maurice SIMONET, mais cet adorable petit film très "vintage" a tout de même été sauvegardé sur YouTube.

 

Anecdotes

 

Pêchant un jour avec un "petit jeune" (Aimé DEVAUX), Maurice SIMONET trébucha sur une racine et fit tomber à l'eau une boite de pastilles pulmol, qui faisait office de boite à mouches.

Aimé s'empressa de la ramasser, voulant avidement savoir les mystères qu'elle contenait.

On peut ainsi considérer que cette histoire symbolisa le passage de témoins entre deux "monstres" de la pêche à la mouche, et deux monteurs de génie.

 


 

Charles RITZ était un très grand pêcheur à la mouche.

Par une belle journée de 1945, il eut l'occasion de passer une journée en compagnie de Maurice SIMONET sur la rivière d'AIN.

Il a écrit quelques pages à ce sujet dans son excellent livre "prix sur le vif".

On peut y lire ces 2 phrases  :

"Voir pêcher SIMONET, c'est être émerveillé par la féerie de la pêche à la mouche sèche en wading, dans toute sa splendeur".

"En fin de journée, quand le coup de soir commença, j'avais envie de renoncer à la pêche, tant il me semblait que j'avais encore à apprendre".

 

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