6 / Littérature Livres techniques

La truite de rivière

La truite de rivière - Albert PETIT

AUTEUR : PETIT Georges-Albert

LANGUE : Français

EDITEUR : Librairie Delagrave (édition originale) / Éditions de l'Orée (ré-édition)

DATE DE SORTIE : 1897 (édition originale) / 1982 (ré-édition)

FORMAT : portrait 25 X 17 cm

NOMBRE DE PAGES : 439

CODE ISBN : 2 903603 07 03 (ré-édition)

PRIX INDICATIF : La ré-édition se trouve d'occasion entre 15 et 100 €. L'édition originale peut dépasser 1000 €.

 


RÉSUMÉ :

Cet ouvrage est un traité précis et complet sur la pêche à la mouche.

Il est divisé en 8 chapitres.

 

Les thèmes, abordés avec une extrême précision, sont exposés de façon claire. Bien que ces écrits aient plus d'un siècle, il peuvent encore constituer un ouvrage de référence pour le pêcheur débutant. Et le pêcheur chevronné y trouvera également bon nombre de principes fondamentaux exposés avec une justesse technique étonnante pour l'époque.

À noter également que "la truite de rivière" possède une particularité. Ce livre est en effet le premier ouvrage en français sur la pêche à la mouche à introduire des notions d'entomologie (voir notre quizz ➤ ICI)

 


AVIS, CRITIQUE : 

Ce livre est avant tout un plaisir pour les yeux et l'esprit. Il est agrémenté de délicats dessins, réalisés par de grands artistes de l'époque (Fraipont, Guydo, Richard). Ces illustrations sont toutes répertoriées à la fin de l'ouvrage.

La qualité des écrits est soignée et constitue un délicieux mélange de justesse technique, et de poésie.

J'ai la chance de posséder, et d'avoir lu la presque totalité des ouvrages français sur la pêche à la mouche (environ 500). Ceci me permet d'affirmer que si je devais n'en conserver qu'une dizaine, "la truite de rivière" en ferait partie.

 


EXTRAITS  :

 

La métamorphose de la mouche de mai - Page 136

Mais Ô merveille ! À peine l'affreux gnome a-t'il flotté une seconde au contact de l'air qu'il se transforme. Comme au coup de baguette magique du bon enchanteur, sa repoussante enveloppe éclate. Il en jaillit une mouche diaphane et svelte. Du sable où s'est trainée si longtemps sa première vie, elle a gardé l'or de son corsage. Le glauque reflet de ses ailes est un souvenir de l'eau qui l'a produite. La petite fée, incertaine d'abord, se laisse un instant porter par le courant sur la dépouille légère qu'elle hésite à abandonner. Puis, coquette, elle se cambre, frémit, et d'un vol encore lourd, s'élance avec les milliers de créatures pareilles que le même rayon de soleil a fait sortir de la boue. Jolie mouche de mai, te voila libre et reine de l'air.

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La mouche de la bouse de vache - Page 163 (Cow-Dung - Scatophaga stercoraria)

Elle est extrêmement abondante dans les prairies où pâturent les bestiaux, depuis le mois d'avril jusqu'à la fin de l'automne. Toujours en quête de sa nourriture peu ragoûtante, elle vole beaucoup. Et lorsqu'il fait grand vent, elle tombe fréquemment sur l'eau, où le poisson ne lui donne pas le temps de se noyer. La plupart de ses imitations laissent à désirer. Le corps très poilu est d'un ton vieil or assez facile à reproduire. Mais les ailes ont une transparence que n'atteint pas la plume de râle de genêt généralement employée pour l'insecte artificiel. Je préfère une plume très claire de l'aile d'une jeune sansonnet. Encore n'est-ce pas la perfection, la nuance en étant trop grise. Ronalds préconise une imitation toute en hackle qui, bien faite, est excellente. Usez-en lorsqu'un bon coup de vent balaye les prairies. Et vous pardonnerez au Cow-Dung son vilain nom et ses malpropres habitudes.

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Le dragage - Page 286

Pour éviter autant qu'il est possible cet accident fâcheux, il faut dans certains cas lancer de telle sorte que votre soie et la moitié supérieure de l'avançon se posent sur l'eau, non en ligne droite, mais en ligne sinueuse. Tant que ces sinuosités voulues ne sont pas déroulées et redressées sous l'action du courant qui les entraine, la mouche flotte sans être sensiblement dérangée. Ce temps gagné suffit, si vous avez bien calculé votre effet, pour la faire descendre en bon ordre jusqu'à la place où vous supposez qu'elle sera attaquée. Cette chute irrégulière du bas de ligne et d'une partie de la florence s'obtient  en mettant dehors plus de soie qu'il n'est utile pour atteindre l'endroit visé, en exagérant un peu la force à employer dans l'action du lancé et en donnant un léger temps d'arrêt au coup de poignet avant que la ligne ne soit entièrement développée au dessus de l'eau. Elle tombe alors plus ou moins en tire-bouchon, ce qui est incorrect en principe, mais souvent indispensable dans l'espèce.

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NOTE : 19/20

Une réponse à “La truite de rivière

  1. Un livre que j’aimerais bien lire, également pour la beauté de ses illlustrations. Merci pour le partage, Pierrot. Quand je lis “plume de râle des genets”, ou de “jeune sansonnet”, je me rend compte combien ce qui était commun il y a encore une centaine d’années, est devenu rare depuis…
    Notre environnement à changé (en mal), et nos mentalités aussi (en bien, heureusement, tout au moins pour une majorité de nos concitoyens). Mais cette nostalgie d’une Nature disparue à jamais, et des possibilités immenses qu’elle offrait (et pas seulement pour la pêche) ne fait qu’augmenter….

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