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Coucher de soleil sur une année de privations

Je ne sais pas vous, mais moi, les confinements entrecoupés par des étiages sévères, ou par des lâchers de barrage rendant la plupart des rivières impêchables, ça commence à me monter au ciboulot …

La pêche me manque !

Ce qui me manque en premier lieu, étant donné que ma localisation géographique m’oblige (si j’ose dire) à partir pour 2 à 3 jours minimum, ce sont les préparatifs de la veille et le chargement de la voiture, qui représentent en quelque sorte “la montée de l’escalier”.

Il y a ensuite la nuit qui précède chaque départ. Avant de m’endormir, je fais un rapide planning de tous mes parcours préférés que je ne vais pas manquer de visiter, des truites que je “sais” avec qui j’ai rendez-vous. Tout ceci baigné par les images des contrées que j’aime tant… La nuit, quant à elle, est toujours remplie de rêves halieutiques enchanteurs.

Le matin est un autre moment jubilatoire. Devant mon café, je suis déjà mentalement au bord la rivière. Je refais une nouvelle fois mon planning dans l’allégresse. Celle du pêcheur qui, pendant 2 ou 3 jours, va mordre à pleines dents dans sa passion dévorante.

Le trajet en rajoute encore à l’excitation grandissante et le planning est refait une 3ème fois. Le summum de cette excitation est atteint lorsque mon regard embrasse l’une de mes chères vallées abritant les objets de mon désir.

Une fois à pied d’oeuvre, c’est un rituel, je fais une halte à un de “mes” petits troquets favoris. Chacun d’entre eux, en fonction du lieu choisi, a été sélectionné par sa situation en bord de rivière. Les patrons, qui me connaissent bien et qui sont devenus des amis, me servent un demi que je vais siroter au bord de l’eau. C’est le moment où je coupe le dernier cordon qui me reliait aux soucis, aux contraintes et aux vicissitudes du quotidien. Je suis à la pêche et plus rien d’autre n’existe …

Le reste se déroule comme dans un rêve. Il consiste en un succession de choses qui me manquent aussi cruellement. Les éclosions, les gobages, les truites qui palpitent dans la paume de ma main, les moments de contemplation, le fils, le frère ou les copains avec qui je partage ces moments, la solitude aussi et les coups du soir chargés d’espoir, dans la douceur d’un soirée de printemps.

Et je suis également emprunt de mélancolie lorsque je songe à la beauté de mes chères rivières et de leur environnement, à quel point elles manquent :

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Lisses délicats de la Nive …

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Bordures ombragées du Gave d’Oloron …

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Courants ensorceleurs du Lez …

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Méandres enchanteurs de la Touvre

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Envoûtante et majestueuse Dordogne, et bien d’autres rivières plus lointaines …

Et même s’il y a des choses bien plus grave que la privation de pêche, elle me manque terriblement, et j’imagine que vous partagez mes états d’âme.

Bon, je m’en retourne à mon étau, mes bambous … et mes rêves !

C’était la minute nostalgique de Pierrot ?

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