Préambule
Bague bambou porte-moulinet
Lorsque j’ai réalisé ma canne monobrin « Toubambou », je me suis dit que c’était le moment de tenter de fabriquer quelque chose que j’avais en tête depuis un certain temps : des bagues porte-moulinet en bambou.
En toute modestie, je dois avouer que le résultat est vraiment abouti car ces bagues sont très résistantes. Toutefois, elles gardent une certaine souplesse, ce qui permet d’obtenir un très bon coincement du moulinet. D’autre part, elles sont relativement simples à réaliser.
J’ai donc plaisir à en partager le principe de fabrication.
Outillage requis
- Un morceau de tronc de bambou de forte épaisseur de paroi (de préférence du bambou du Tonkin, sinon un bambou d'Europe).
- Un rabot de paume.
- Un pied à coulisse.
- De la colle à bois de qualité. Pour ma part, j'utilise la même que pour le collage des blanks en bambou, soit la marque Titebond3.
- Un mandrin pour enrouler les copeaux et les maintenir pendant le collage.
- Du ruban adhésif transparent.
- Des limes douces et du papier abrasif de différents grains.
- De l'huile de finition de type "Tru oil" de marque Casey.
Principe de fabrication
Bague bambou porte-moulinet
La première étape consiste à usiner une baguette de bambou dans un tronc de forte épaisseur de paroi (7 à 8 mm). Si l'on ne possède pas de bambou du Tonkin (celui utilisé pour les cannes), un tronc de bambou européen fera aussi l'affaire. La longueur de la baguette doit être de l’ordre de 30 cm, pour une largeur approximative de 15 mm. Par ailleurs, il est préférable de réduire en épaisseur cette baguette à 4 mm environ, en éliminant la partie la plus tendre du bambou.
Cette baguette est facile à réaliser avec une petite fraiseuse. Mais on y arrive également sans trop de difficulté avec seulement un rabot.
Avant de passer à la réalisation des copeaux, il convient de tremper (chauffer) la baguette, afin d’en éliminer toute humidité résiduelle. La longueur de cette baguette étant de l’ordre de 30 cm, cette opération peut se faire très simplement dans un four ménager. La température doit être de l’ordre de 180° et le temps de chauffe d'une vingtaine de minutes.
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La baguette est ensuite collée au double-face sur un support plan ( ici une règle de maçon en alu ). Le rabot doit parfaitement affuté et réglé pour réaliser une épaisseur de copeau d’environ 0,3 mm d’épaisseur.
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Pour obtenir 2 bagues, je conseille d’usiner 4 à 5 copeaux. Ceci permettra de sélectionner ensuite les 2 plus jolis. Dans une baguette, on peut sortir 7 ou 8 copeaux.
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Il faut ensuite réaliser un mandrin, de préférence en aluminium, sinon en bois. La bonne tolérance à respecter entre le ø du mandrin et celui du porte-moulinet est d’environ + 1,5 mm. Exemple : si le diamètre du porte-moulinet est de 16,5 mm, celui du mandrin doit être de 18 mm. Une autre pièce (en bois) peut également être prévue pour faire office d’extracteur. Car il peut arriver que la bague se serre légèrement sur le mandrin pendant le séchage.
Après avoir sélectionné un des copeaux, il est délicatement déroulé. Puis il est enduit de colle sur ses 2 faces. Concernant cette colle, je préconise une PU. Pour ma part, j’utilise de la Titebond 3.
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Le copeau enduit de colle peut maintenant être enroulé autour du mandrin.
Je précise que dans le cas d’un mandrin en bois, il faut le protéger, au préalable, par un tour d’adhésif transparent pour éviter que la bague n’y adhère. Il y a un petit tour de main à prendre pour éviter de créer des « jours » entre les enroulements, mais c’est relativement facile.
Enfin, une fois complètement enroulé, l’ensemble est mis en pression au moyen de quelques tours d'un ruban adhésif transparent.
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Au bout d’environ 4 heures, la bague est ôtée du mandrin au moyen de l’extracteur et l’adhésif enlevé. À ce stade, on remarque que la bague est encore très souple. Il ne faut en aucun cas la manipuler mais la laisser simplement se « reposer » et permettre à la colle de finir sa prise. Ce n’est qu’au bout d’une douzaine d’heures qu’elle arrive à sa rigidité définitive. La finition de la bague est faite au moyen d'une lime plate de précision et de papiers abrasifs. La largeur définitive idéale doit être de l’ordre de 12 mm.
Enfin, bien qu’étant persuadé que ces bagues peuvent se passer d’un quelconque vernissage, je leur applique toutefois au chiffon 4 à 5 couches d’huile de type « True Oil ».