Un grand merci à Sirius01, membre de notre forum, pour cette très belle contribution, par laquelle il nous narre ses multiples rencontres et moments intenses de partage avec Jean-Louis Poirot, très grande "figure" de la pêche à la mouche française.
Bonne lecture.
L'HOMME, LE PÊCHEUR
Jean Louis Poirot le "pêcheur en liberté"
Il est difficile de décrire Jean Louis, tant sa personnalité pouvait être complexe, et souvent déroutante. Souvent gouailleur et parfois admiratif.
Un grand monteur, méticuleux, précis qui détestait « l'à-peu-près ».
Mais il était fidèle en amitié, aimant la liberté, tant à la pêche, que dans la vie. Il faisait une distinction entre la génération qui avait connu le «professionnalisme» et ceux qui pêchaient pour le plaisir, et qui voulaient lui faire la leçon. En général ceux-là étaient vite rabroués. Et qu’on ne vienne pas lui parler de matériaux synthétiques révolutionnaires, de temps nouveaux, car une truite reste une truite…
- Le souci c’est qu’il y a moins de poissons qu’il y a 30 ou 40 ans, c’est tout, et que ceux qui restent sont de plus en plus pêchés. ! Le reste c’est des conneries. Le nokill c’est des conneries ! Quant tu vas dans des pays ou les rivières sont encore propres, tu prendrais des truites avec un mégo de cigarette tellement il y en a. Il n'y a jamais eu besoin d’être un génie pour prendre une truite à la mouche.
- Alors c’est quoi la différence entre un bon et un mauvais pêcheur ? demandais-je l’air goguenard, tout en sachant déjà la réponse.
- La différence, c’est le type qui vit au bord de sa rivière et qui la connaît par cœur ; celui qui pêche 200 jours par an contre celui qui pêche 20 jours ; simplement celui qui cherche à comprendre et qui comprend ce qu’il fait. Comme dans tout, c’est le terrain qui forge la compétence. Après tu peux avoir un type plus doué qu’un autre, bien sûr, mais globalement c’est comme ça !

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Lui, il avait pris des milliers de truites avec des mouches faites avec les matériaux de bases disponibles à l’époque. La mouche doit être une belle et bonne mouche, solide - donc bien faite – et l’efficacité devait être une priorité pour le pêcheur.
Il pouvait, contrairement à ce qu’il pouvait laisser penser, être capable d’admirer certains pêcheurs de l’époque, comme Piam qui dans sa spécialité, l’avait stupéfait.

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Il n’aimait pas les coupeurs de cheveux en 4. Ceux qui voulait « refaire » la pêche à la mouche en inventant des choses, des gestes inutiles et compliqués qui n’étaient là que pour servir la soupe à ses protagonistes. Capable de se mettre en colère contre un de ceux là, et 10 minutes plus tard, prendre la main d’un débutant pour lui apprendre à lancer.
La pêche à la mouche, pour lui, était une technique simple, à condition d’appliquer les choses simplement. Il ne voulait pas entendre parler de complications qui puissent effrayer les débutants. Certainement parce que lui en avait bavé à ses débuts. Voilà un des sujets qui le mettait systématiquement en colère. J’ai souvenir qu’un jour il est arrivé hors de lui, avec un numéro de pêche mouche ou un article présentait un fanfaron nommé Campomizzi, qui sévissait a l’époque, avec ses «lancers transferts» biscornus. Il nous fit une simulation de lancer version Campo sur le trottoir, d’un comique à se fendre.
Tel était Jean Louis. Un personnage attachant qu’il fallait prendre comme il était et avec ses humeurs. Mais un pêcheur de grande classe, efficace mêlé d’une grande sobriété de gestes, qui «lisait» une rivière, comme d’autre un livre.
Quand ça ne mord pas, JL fait le plein de Mousserons

1ère RENCONTRE
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Partis de la capitale aux aurores, JF et moi, en ce caniculaire pont du 14 juillet 1997, nous sortons de l’autoroute A 75 au sud de Marvejols. La raison principale de ce voyage, n’avait d’autre ambition que d’aller pêcher les Gorges de la Jonte.
Cette sortie prématurée, JF prit comme excuse d’aller récupérer une commande de mouches, passée quelques mois auparavant chez Jean Louis Poirot. Passé la petite ville de la Canourgue, nous prenons la petite route qui mène sur le causse de Sauveterre, direction la Piguière, petit village où demeure Jean Louis.
Sur place nous trouvons la maison, et sa femme nous indique une porte. Ici Jean-Louis a son atelier, nous entrons et il nous accueille avec aménité. Il y règne une sorte de désordre organisé propre à tout atelier.
- Salut les gars, entrez !
- Bonjour Jean Louis !
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Affairé derrière son fameux étau «pistolet», qui avait la particularité de tenir l’hameçon par l’œillet et non par la courbure, je regardais sa dextérité. Car il en fallait une particulière pour monter les mouches de cette façon, c’est à dire à l’envers.

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— Désolé les gars, je suis obligé de continuer à travailler en vous parlant, car j’ai une commande d’un de mes clients à terminer en urgence. Faut que je lui envoie tout ça en Autriche en plus. Tu comprends c’est pas des mouches faciles à monter comme les monteurs actuels avec quelques bouts de fibres posés sur un hameçon. Des Sherry Spinner en hameçon de 18 et des fourmis rouges et noires en hameçon de 20. Une douzaine de chaque… que du facile, quoi !
Le ton est donné !
Jean Louis Poirot. Il faut que je remonte dans mes souvenirs de jeunesse, de 15 ans en arrière, au temps ou je débutait à la mouche. Cette pêche qui m’attirait (je n’ai jamais su exactement pourquoi) et que je ne pouvais pas exercer. Personne de ma famille n’ayant jamais tenu la moindre canne à pêche, et à mouche encore moins. N’étant pas véhiculé – j’avais 15 ans – habitant une banlieue parisienne, totalement dépourvue de rivières à truites comme chacun sait, il m’était impossible de pratiquer cette technique. La seule façon de défouler cette passion dévorante était de monter des mouches. Et j’en ai monté beaucoup, des centaines… qui ne servaient a rien.
En ce temps là, j’étais un lecteur assidu du magazine La Pêche et les Poissons que dirigeait brillamment Daniel Maury. Jean-Louis tenait une chronique régulière qui s’intitulait “Jean Louis Poirot vous parle de …“ avec, en encart final, un tableau qui présentait la mouche du mois. Ces nomenclatures furent ma principale inspiration de monteur, avec la lecture de ses articles, au ton assez ferme, qui sentaient l’expérience et le « vécu ».
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Malgré son travail à l’étau, Jean-Louis prit le temps de nous offrir un café et de nous faire un peu la causette en même temps qu’il tendait à JF une boite contenant les mouches commandées. Il était retraité, déléguant la fabrication à son fils Patrice, il venait de subir, quelques mois auparavant, une lourde opération qui l'avait amenée à une greffe du cœur. Malgré cela, il continuait à monter quelques mouches pour certains de ses fidèles – et souvent amis - clients particuliers et quelques-uns à qui «il avait envie de faire plaisir».
- Elles sont belles vos mouches, Jean Louis, dis-je
- Bah, y en a qui les aiment, et d’autres moins, ou pas du tout !
- Tu comprends, c’est plus à la mode, au gout du jour, ces mouches-là. Y a plus que les vieilles générations comme moi pour faire encore des mouches de cette façon. Pour moi, il faut qu’une mouche soit belle et surtout bien faite. Et ça, ça réclame du temps. Les jeunes ne prennent plus le temps de faire ça, y foutent du croupion de canard partout, tu comprends, car c’est facile à monter et ça réclame moins de travail de préparation. Sur une mouche comme celle-là, (un sherry spinner) j’ai pas moins de 5 matériaux différents. Qui en met encore autant sur une mouche ? Personne à ma connaissance.
- Peut être un ou deux, comme Bresson ou Chignard avec De Chamberet, c’est vrai, mais guère plus dis-je. J’en vois assez venir nous présenter leurs collections à La Maison de la Mouche.
- Tu connais Jean-Mi (Jean Michel Dubos propriétaire de la Maison de la Mouche à Paris) me demande jean-Louis ?
- Oui bien sûr, il y est souvent, et travaille là-bas, et c’est même là qu’on s’est rencontré avec Loïc rétorque JF.
- Ah !! Sacré Jean-Mi, un drôle de bonhomme aussi celui-là ! Un vrai, un «pur» un des rares gars qui connaît vraiment son métier. Le seul que je connaisse qui fermait boutique, en pleine saison, pendant 8 jours pour la période de la mouche de mai.
- Mais dites, les gars, vous allez ou comme ça ? Vous allez pêcher ?
- On va sur la Jonte
- Ah, connais pas, j’y ai jamais pêché sur cette rivière. J’en ai entendu parler en bien mais c’est difficile d’accès je crois.
- Oui, c’est pas simple et il y a pas mal de parcours privés. Mais je connais quelques secteurs intéressants…
Nous échangeâmes encore quelques minutes, sur les rivières, et d’autres choses, puis nous primes congé.
Deux années devaient s’écouler avant qu’une nouvelle occasion ne se présente pour revoir JLP.
En noyée, sur la Colagne

2ème RENCONTRE
Mai 1999. Ce printemps pluvieux avait, malgré tout, décidé notre bande à faire un séjour en Lozère. JF, Gégé, moi-même et notre LG, en organisateur qui s’était chargé de réserver nos chambres à l’Hôtel des Ajustons. Cet hôtel familial appartenait à la famille Gibelin, Guitou et Marcelle, depuis plusieurs générations. Planté à flanc de falaise entre Lot et Colagne, il avait une situation agréable, outre sa vue, qui permettait, grâce à l’autoroute toute proche, d’accéder facilement aux rivières des plateaux ainsi qu’a celles de plaines comme le Lot et la Colagne. Mais pas seulement…
Arrivé sur place en fin de matinée, et après avoir déposé nos affaires, LG me dit que nous allons rendre visite à JL Poirot. Je fus surpris qu’il soit près à monter sur le causse et faire le voyage à l’approche du déjeuner. En fait nous n’eûmes pas à aller bien loin, car JLP avait acheté, entre temps, une petite maison de garde-barrière qui n’était autre que celle qui était au bout du parking de l’hôtel. 50 mètres à peine à parcourir.
Il avait aménagé cette maison de façon simple et fonctionnelle avec son atelier dans l’annexe.
L’heure de l’apéro était proche, et en arrivant à la porte d’entrée nous entendîmes « entrez ». Jean Louis était à table devant une tasse de café. Il nous offrit l’apéritif, qui lui était interdit, tout comme la cigarette. Ordre de la faculté !
- Vous arrivez mal les gars, toutes les rivières du coin sont « cassées ». Il a plu tout le temps. Vous aurez peut être une petite chance sur le plateau, la Rimeize parfois ça peut donner.
Après discussion, nous allâmes déjeuner et ensuite direction la Rimeize. Nous ne primes pas grand chose, voire même un capot pour certains, dont moi, il me semble.
Le soir venu nous invitons JL à manger avec nous à l’hôtel. La soirée fut formidable. La verve de JL, content d’avoir des amis autour de lui était au plus haut. Sa gouaillerie habituelle allait bon train.
- Vous avez pêché en sèche ? Ça vaut rien avec des eaux pareilles. Demain je vous accompagne et on pêchera en noyée, c’est la seule technique qui peut rapporter quelques truites.
Ainsi fut !
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Nous primes à cette occasion notre premier vrai cours de pêche en noyée que Jean-Louis maitrisait parfaitement. Je ne sais pourquoi, mais très vite j’ai compris les principes, les fondamentaux et les subtilités de cette technique.
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Malgré une météo froide, pluvieuse et maussade nous avons réussi à prendre quelques truites, pas bien grosses, et Jean-Louis captura un « morceau » de près de 35 cm sur La Rimeize. Pour cette rivière, c’était un très beau poisson.

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Le soir, au diner, tout se passa comme la veille, dans la bonne humeur et les anecdotes dont Jean Louis tenait une réserve, clairement inépuisable. Et le séjour passa aussi vite qu’un éclair dans cette ambiance formidable, avec nos hôtes, les Gibelins et Guitou en cuisine avait toujours une intention particulière envers nous. Des champignons ramassés du jour, des cuisses de grenouilles, une jolie pièce de viande …

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J’étais loin d’imaginer à ce moment là que nous étions entrain d’inaugurer des moments, des séjours qui resteraient à jamais gravés parmi mes meilleurs souvenirs halieutiques et qui allaient s’étaler durant 6 ans. Des soirées entre nous, avec parfois un autre qui venait se greffer au groupe, comme JLC, politicien de son état. Tout un phalanstère de pêcheurs et d’amis réunis par la même passion. Des soirées où ne nous voyions pas le temps passer.
Je me souviens d’un soir où nous nous étions mis à table vers 20h. Comme d’habitude les conversations, une franche ambiance de déconnade et les éclats de rires fusaient, jusqu'à ce que Marcelle, en robe de chambre, vînt nous « déloger » de la salle à manger.
- Dites les gars, faudrait penser a aller dormir un peu, non ?
En jetant un œil à ma montre je fus frappé de stupeur… il était plus de 2h du matin et personne n’avait vu le temps passer, ni la salle à manger se vider.
Le temps et les séjours ont passé et l’hôtel fut vendu en 2003. Le fils Gibelin ne désirait pas reprendre l’activité. Il fut cédé à Claude, originaire de Toulouse. Jean-Louis était toujours là, et venait toujours diner et pêcher de temps en temps avec nous. En 2004 j’avais remarqué qu’il avait un paquet de tabac à rouler sur lui. À mes reproches, il m’avait répondu que c’était juste comme ça, mais pas souvent…
En octobre 2006 JF m’appris que Jean Louis était hospitalisé. Il décéda quelques temps plus tard. Ainsi disparu une des dernières légendes de la pêche À la mouche française.
Son sedge fétiche, la "bête du Bes" qu'il utilisait sur la rivière éponyme

On teste les cannes avant d’aller taper les monstres lozériens (JLP, moi, Gégé de G à D)

QUELQUES ANECDOTES
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Jean Louis et le diamètre du fil.
Cela se passait en 2004. Suite à de violentes crues, la Colagne avait été fortement touchée. Les plages de galets avaient laissé place à des zones fortement ensablées.
Sur le Nokill de Marvejols peu de poissons étaient présent. Un jour où je pêchais au parking, un poisson gobait en bordure dans un poste difficile. Un petit gobage pas plus gros que celui que ferait un vairon. Après des dizaines de passages, il fallait descendre en diamètre de fil. J’ai fini par prendre cette truite qui faisait son kilo en 9 centièmes sur un moucheron H 20. Arrivé à l’hôtel JL nous attendait.
- Alors, ça a donné quoi ?
- J’ai pris une truite d’un kilo, mais elle m’en fait voir et j’ai été obligé de descendre en 9 ct.
- Ho !! du 9, du 9 qui fait 12 oui !
- Ah non, le mien est parfaitement calibré, car je suis très « chiant » sur ce point. Gégé qui était présent confirme ce qui c’est passé, et que effectivement j’avais des nylons, que je faisais venir a l’époque du Japon, aux diamètres très réguliers.
Il était de notoriété publique que JL, cet ancien outilleur de profession, était très regardant sur les diamètres annoncés, et ceux réels, car il aimait pêcher fin, surtout a l’Ombre. Après le déjeuner nous allâmes chez lui et il a passé tous mes fils au palmer. L’outil ayant rendu son verdict, JL resta scotché par la régularité de mes nylons, et me demanda ou je les achetais. Résultat, il a fallu ensuite que je me débrouille pour lui en fournir.
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Jean Louis et la 5p6 de JF
En 2001, mon ami JF, qui était avocat, eut l’occasion de me rendre un service juridique. Comme il refusait tout paiement, il fallait que je trouve un moyen de lui faire plaisir. Je savais qu’il désirait se procurer une canne de 5p6 en Conolon que fabriquait Pierre Seyler dans les années 80 pour Jean Louis, qui était très difficile a trouver, même en occasion. Il en avait fabriqué un tout petit nombre. Comme je connaissais très bien Pierre, je lui demandais s’il ne lui en restait pas une. La réponse fut négative. Mais par contre il lui restait un seul élément non coupé. Car cette canne était fabriquée comme chez Pezon, talon court et scion long. L’élément que Pierre me donna, car lui aussi refusait mon paiement, était d’un seul morceau. Qu’a cela ne tienne, j’eu l’idée de couper l’élément afin d’obtenir deux brins égaux. Elle serait moins encombrante. Ainsi fut fait, avec un emboitement en spigot en fibre de verre, renforcé en interne avec du carbone et avec une finition plus « luxueuse ». Puis un jour JF, lors d’un passage chez JL, lui présenta cette canne ( j’étais absent ce jour-là ). Le séjour de pêche suivant en 2002, Jean Louis à mon arrivée me pris par le bras et me dis à peu près ceci.
Dis donc, JF m’a montré une canne que tu lui aurais soi-disant fabriqué, une de « mes » 5p6. C’est vrai ?
Heu oui, pourquoi elle ne va pas ?
JF qui était présent, me dit : Jean Louis ne me croit pas quand je lui ai dis que c’est toi qui l’a faite.
Jean Louis me regarde avec son regard douillet qui démontrait une sorte d’admiration. Et sort à la cantonade : P….. mais il est pas mal ce gamin, nom de dieu !! Cette canne je l’ai essayé Serge, et elle est meilleure que toutes celles que j’ai pu avoir entre les mains. Tiens, me dit-il, avec sa mine décontracté et l’air rigolard, juste comme ça si un jour t’a rien à faire de mieux et si tu veux me faire plaisir, tu n’aura qu’a me faire la même, mais sans ce porte moulinet en bois qui ne sert à rien, bien entendu…
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Jean Louis et le Nokill
Cette histoire m’a été raconté par JL lui même.
Il n’aimait pas le nokill, les parcours nokill et fustigeait ceux qui les aimaient, et ceux qui les créaient. Bref, tout le monde en prenait pour son grade quand on abordait le sujet. Un jour où il devait guider un de ses clients américains, malheureusement, toutes les rivières du plateau étaient impêchables pour cause de crues. La bredouille complète se profilait, et JL n’aimait pas ça. Ne sachant quoi faire, et contraint de se replier sur la Colagne, il fit une entorse à ses principes et alla pêcher le nokill en aval de Marvejols. A cette époque le parcours n’avait que 3 ou 4 ans d’existence et n’était presque jamais pêché. Personne ne croyait en ce parcours qui avait subit une pollution chronique pendant des années par une tannerie. Cet après midi-là, JL et son client firent à eux deux une cinquantaine de truites – et en sèche - dont la taille moyenne se situait aux environs de 300 gr. Jamais JL n’avait pris autant et de tels poissons sur la Colagne en 50 ans. Mais son avis sur le sujet restait, et resta inchangé !!
L’expérience et la pêche dans des rivières ou la nature accomplie son œuvre sans altération, m’a appris, bien plus tard, qu’il avait raison.
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Jean Louis et le parcours aux mille truites
Lorsque nous rejoignons le parcours convoité – ce jour là, le haut Lot – JL fit ralentir la voiture de LG du coté de Balsièges si je me souviens bien.
- Vous voyez ce grand pool, il fait un joli « raide » légèrement en courbe sur 150 ou 200 mètres de long. Et bien sur ce parcours je faisais dans les années 60 à peu près mille truites par an et tous les ans. C’était mon vivier quand je vendais mes poissons. C’est ici que je venais quand j’avais pas mon « quota ». Et cela a duré pendant des années. Alors vous voyez les gars, le nokill, quand t’as connu ça, tu comprends pourquoi ça sert a rien. Sauf que en ce temps là, tu n'avais pas des champs de maïs, et leurs saloperies de pompes dans les rivières comme maintenant. À l’époque, les paysans y travaillaient à la faux, et ici c’était des vergers.
Un jour tu comprendras…
Et j’ai fini par comprendre, mais je continue à relâcher la plupart de mes truites. Mais je garde aussi ce qu’il m’a enseigné et ce que j’ai pu retenir de tout ce qu’il a voulu nous faire comprendre, et que bien peu, en définitive, comprenaient lorsqu’ils avaient affaire à lui, et a sa personnalité parfois déconcertante.
En observation, devant "sa" Colagne

Et enfin, 2 petits films sur Jean-Louis POIROT
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Histoires Naturelles - Mouches et coqs de pêche (1984)
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La pêche a la mouche (1988)
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