SCENE TOURBILLONNANTE

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      Scambus
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      Bonjour Eclosion

      Après une saison de pêche à la mouche en sèche ou les temps d’observations sont restés gagnant par rapport aux moments à caresser les écailles d’or, je vous offre un instant de nature qui me fait encore rêver.

      SCENE TOURBILLONNANTE

      Sur la rivière une clarté dorée révèle la façade de la pile d’un pont de pierre éclairée par le soleil. Les feuilles des arbres rivulaires offrent quelques frêles frissons après les coups violents de vent des dernières journées, une œuvre aux tons de l’ocre s’ancre dans les veines d’un amas de branchages s’engageant à estomper les ravages du temps où tout semble simple et unique.

      La marche de l’espérance foule cette courbe de beauté spiralée parfaitement enveloppée d’un chapelet de bulles d’argent, l’émergence de paix envoûte l’instant pur sur l’aile du silence. L’arrondi cisèle les ondes et la fluidité des enroulements s’enlacent de quelques rayons nourrissant le spectacle.

      Ce remous entraine en boucle vers l’infini, le regard s’épanouit dans cette source de plaisir, les yeux virevoltent tels deux papillons sur les vibrations de la lumière. La fusion harmonieuse des formes se pare de magies fondantes jusqu’au grand mystère, le temps s’enfuit en vertigineux tourbillons pour s’élargir au miroir immense des flots. Le contre-courant mêle et unit l’élément liquide, les éclats de cristaux émaillent cette veine aux mouvements tourbillonnants.

      Le sommeil profond des eaux élève craintivement une fleur pour enflammer comme une allumette le sombre et le moelleux de l’immensité aquatique. Une truite pirouette sous la pellicule comme un élan qui s’exalte, l’effervescence agite la survie d’un insecte ayant surestimé sa parade se croyant cocarde au milieu de l’arène et l’hirondelle rase la couverture pelliculée perdant son précieux repas.

      Dans ce bord de monde le ruissellement d’étincelles fait tourner la tête, la magie hypnotise un vide dévoilé, le fond de l’eau pénètre et emporte les murmures du cœur. L’émotion effleure des mots à en frémir, l’instant est pur plein de sensibilité dans cette spirale parfaite. La corolle de ce salmonidé éclaire avec délicatesse cette histoire du temps, l’or ciselé sculpte un orangé merveilleux dans l’onde épaisse, la lumière du jour fait vaciller la pellicule entre la rouille et le brun puis les bois ténébreux agitent leurs ailes de colombe.

      Les pressions circulaires tissent les relations avec la rivière pour en lire ses joies et écouter ses boutures d’évasions, aux souffles vagabonds les plis tournoyants finissent et gravent une continuation berçant les rêves en enveloppant le velours des ombres à sensations.

      Christian

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