AUTEUR : Léonce Valette - nom de plume Léonce de Boisset
LANGUE : Français
EDITEUR : librairie des Champs Elysées
DATE DE SORTIE : 1953
FORMAT : portrait - 22 x 17
NOMBRE DE PAGES : 190
PRIX INDICATIF : Livre très recherché, devenant rare. Mais avec un peu de persévérance, on arrive à le dénicher aux alentours de 80 €.

Léonce DE BOISSET
Il est né le 25 août 1884 à Notre-Dame-de-Boisset (Loire). C’est ce village qui est à l’origine de son « nom de plume » Léonce de Boisset. Son patronyme est en fait Valette.
Il passe toute son enfance dans son village natal auquel il rend un très bel hommage dans un de ses livres : « plaisirs des jours » (un chef-d’œuvre). C’est pendant cette période que nait et grandit sa passion pour la pêche et l’environnement des rivières.
Il doit néanmoins s’éloigner de sa terre natale pour effectuer de brillantes études. Celles-ci lui permettent de décrocher un doctorat en droit.
Après la guerre de 1914-1918, sa carrière professionnelle s’oriente alors dans le métier de la chaussure. Ses compétences lui permettent de devenir président de la fédération nationale dans ce domaine.
Et la pêche dans tout ça ? Elle est omniprésente en dehors de la vie professionnelle de Léonce De Boisset. Il se fascine de plus en plus pour la pêche à la mouche, qu’il pratique assidument sur les rivières de Franche-Comté.
"La rencontre"
En 1936, c’est en compagnie d’un de ses meilleurs amis pêcheurs, le docteur Massia, qu’il fait la connaissance de Gérard De Chamberet.

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Cette rencontre marque un tournant dans la « carrière » halieutique de Léonce De Boisset. Elle va en effet être à l’origine de la création d’une des plus célèbres collections de mouches (la série Gallica – voir notre article ici), puis en 1939 d’un ouvrage magistral (les mouches du pêcheur de truites).
Ce premier livre marque le début d’une carrière exceptionnelle d’écrivain, avec à la clé une douzaine d’ouvrages d’une pertinence exceptionnelle, principalement sur le thème de la pêche à la mouche.
Et outre la grande valeur technique du contenu de ses ouvrages, on découvre dans bon nombre de chapitres autobiographiques les grandes valeurs humaines de l’auteur, son humour et son amour de la vie, le tout écrit d’une plume délicieuse.
Le 9 janvier 1968, Léonce de Boisset s’éteint à Lyon. Il nous laisse un des plus beaux héritage littéraire halieutique (voir ci-dessous).
L'oeuvre littéraire de Léonce DE BOISSET
Il a également co-écrit les deux ouvrages ci-dessous ...
... et il a aussi réalisé une traduction du célèbre livre de Lord Grey of fallodon " fly fishing "
Résumé du livre
Le 1er chapitre se rapporte à certaines des rivières de prédilection de l'auteur. La description qu'il en fait dans ces lignes est admirable et nous plonge avec délice dans quelques-unes des plus belles rivières françaises... Enfin, c'est ce qu'elles étaient à l'époque ...
Ensuite, dans les 2 chapitres suivants, Léonce De Boisset nous dresse tout d'abord des portraits particulièrement intéressants de quelques illustres pêcheurs (les maîtres), puis d'autres faisant partie de ses amis intimes très chers, tous hauts en couleurs et terriblement attachants (in mémoriam).
Enfin, le dernier chapitre est consacré à quelques réflexions par lesquelles on a un aperçu du caractère très affirmé de l'auteur, et de son côté visionnaire pour l'époque.
Parlons maintenant un peu du style que je trouve personnellement admirable. Léonce de Boisset nous témoigne sa grande sensibilité chapitre après chapitre. La justesse de ses propos est remarquable. Tous les sujet abordés le sont avec un savant mélange de technique, de poésie et d'émotion (voir extraits ci-dessous ). Et sa passion viscérale pour la pêche à la mouche transpire à chaque ligne.
Ce livre a été primé par l'académie française. Il est à lire et à relire et fait partie des préférés de ma collection.
Extraits
Page 21 - Champagnole, la haute rivière d'Ain
Passées les Chaudières, la rivière descend sur Sirop à travers bois et près. Qui n'a pas parcouru, en belle saison, les prairies qui bordent la haute rivière d’Ain, ignore ce que peut être la splendeur de la nature. Au printemps, c'est un immense parterre d'anémones, de crocus, d'orchidées sur un fond de trèfle incarnat. Quand viennent les soleils d’été éclosent les cyclamens au parfum discret. Et au jour de septembre, s’épanouissent colchiques, menthe, romarin, sauge et gentiane. J'ai vu, maintes fois, sous un ciel de canicule, et pour peu que le printemps n'ait pas été trop sec, les près du Jura étincelants d'autant de fleurs qu'au temps de la grande floraison de juin.
Pour le pêcheur qui n'est pas un béotien et ne court pas la rivière uniquement pour emplir son panier, qu'importe alors l'humeur boudeuse des truites ? Il suffit, pour jouir de l'heure qui passe, de s'étendre dans l'herbe embaumée. Et d'y bâtir des châteaux en Espagne, dans le silence que vient seul rompre le cri d'un martin pêcheur ou le vol d'une buse planant dans le ciel à la recherche d'une couleuvre tapie dans les roseaux.