Grayling flies

AUTEUR : Steve Skuce

LANGUE : Celle de Shakespeare

TRADUCTEUR : Pas à ma connaissance

EDITEUR : Coch-y-Bonddu, Boojs Ltd, Machynlleth

DATE DE SORTIE : 2016

FORMAT : 8vo (172 x 242 mm)

NOMBRE DE PAGES :  207

CODE ISBN : 978 1 904784 76-0

PRIX INDICATIF : 19,95£GB chez l'éditeur

L'AUTEUR :

Steve Skuce...Je n'ai rien trouvé au sujet de cet auteur autre que ce qui est présent dans ce livre. C'est lui même qui a rédigé  la préface. Et je n'ai trouvé aucune participation a un magazine dédié à la peche à la mouche, ou au flytying.

Même Global flyfisher n'en fait qu'une revue minimaliste. Tout comme Discover Tenkara.

RÉSUMÉ :

Ce livre est conçu pour les monteurs et pêcheurs à la mouche ciblant l’ombre commun (grayling). Il s’appuie sur plus de 30 ans d’expérience de l’auteur dans le montage et la pêche du grayling.

• 28 modèles de mouches sèches
• 6 modèles de noyées (dont la célèbre Partridge & orange, que Timtim nous avait présenté pour une échange de mouches)
• 38 modèles de nymphes

On peut donc conclure que la pèche en nymphe à les préférences de l'auteur.

Mais revenons à des considérations plus factuelles.

Ce livre est composé de 7 chapitres.

Dans le premier chapitre, qui a particulièrement retenu mon attention, l'auteur y parle de ce poisson qu'il nomme "Lady" (titre du chapitre: "Exposing the Lady"). Il y explique ses habitudes, ses types de rivières préférées, les différences de vitesse de croissance et de longévité entre les populations des zones froides et celles des zones tempérées. Il parle également de 6 espèces d'ombres. Seule l'ombre européen (European Grayling) est nommé pas son nom scientifique (Thymallus thymallus).

Les  5 autres espèces, ne le sont que par leurs noms vernaculaires, à savoir:

• Arctic Grayling
• Mongolian Grayling
• Amur Grayling
• Hovsgol Grayling
• Baïkal Grayling

Avec une représentation de leur localisation.

Dans le deuxième chapitre, "flyfishing for grayling" l'auteur explique quelques particularités de la pêche de l'ombre à la mouche, particularité liée au comportement des poissons (on ne parle à partir de ce chapitre que de Thymallus thymallus).

Un schéma décrit la montée d'un ombre sur une mouche. Ce schéma si connu, et qui amène à faire des posers 3 mètres en amont du gobage, et de loooongues dérives.

Ensuite, il ya cinq sous-chapitres, relatifs à:

• La pèche en sèche
• La pèche en noyée
• La pêche en nymphe
• Le tenkara (1 page)
• Les conseils (ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire)

Le chapitre 3 a trait au flytying. Rien de novateur. L'auteur y explique ce qu'est une mouche à ombre, et ce qui la différencie d'une mouche à truite (je suis dubitatif...). Il donne quelques conseils de flytying, mais vraiment pas de quoi se taper le c*l par terre.

Ensuite, on rentre dans le chapitre 4 qui décrit donc 28 modèles de mouches sèches. Les fiches de montage consistent en une photo du modèle achevé, et le montage pas à pas expliqué uniquement par des phrases.

A deux ou trois reprises est présenté le montage original, avec une page sur son inventeur, et ses origines, et ensuite, une version plus récente proposée par un autre monteur.

Les modèles suivants sont décrits.

Les seuls modèles m'ayant vraiment intéressés sont : la Iobo et la Kitthel red sedge.

Il existe une relative constance parmi ces modèles choisis par l'auteur :  les teintes, généralement beiges, tout au moins assez claires.

Vient ensuite le chapitre 5 dédié aux mouches noyées. Aucune surprise, tous les modèles sont directement dérives de la Black Spider ! Un corps minimaliste, une collerette faite avec un hackle souple, éventuellement un petit thorax.

• Orange partridge, chère à notre ami Timtim
• Waterhen bloa
• Greenwell's glory spider
• Pink spider
• Black magic (black spider)
• Copper bodied spider

Le chapitre six s'intéresse aux 38 modèles de nymphes.

GGG et PPP sont, selon moi, de simples version nymphe des l'ATE 1.  La majorité de ces nymphes sont de teinte générale rose ou orange.

Enfin (ouf) le chapitre sept, qui est une simple liste de quelques livres.

AVIS, CRITIQUE :

Personnellement, au pont de Brivesac, juste devant moi, j'ai vu un ombre monter à la verticale comme une flêche, sur ma mouche. Et mes expériences de pêche de l'ombre sur la Belle m'amène à penser que souvent, un posé 50 cm en amont d'un gobage apporte autant de résultats  que un posé 3 mètres en amont. Certains me répondront que tout est fonction de la profondeur de l'eau à l'endroit ou se tient l'ombre. Oui, et non. Au pont de Brivezac, il y avait facilement 1,30m de profondeur, lorsque l'ombre est monté à la verticale, sur ma mouche. J'en ai été tellement surpris que j'ai raté mon ferrage...et le poisson.

Pour en revenir à ce livre, j'ai plutôt l'impression que l'auteur a repris des vérités assénées; vérités sur le comportement des ombres, sur les mouches et les couleurs qui fonctionnent. Il n'apporte rien de nouveau, et un seul modèle est de lui. Il s'agit en fait d'une variante claire de la fameuse killer bug de Sawyer.

Sincèrement, je me suis e****dé à lire ce livre, "commandé sur catalogue". J'aurais mieux fait de m'abstenir

L'auteur est inconnu, et selon moi, il le mérite. Rien d'intéressant vraiment.

Le seul point positif est qu'il m'a fait m'intéresser un peu plus aux différentes espèces d'ombres, moi qui pensais qu'il n'en existait que deux, l'ombre Européen, et l'ombre Arctique. Et voila le condensé de ce que j'ai pu trouver:

Signification des statuts IUCN:

Thymallus ligericus est cité dans cet excellent livre, dont Pierrot nous avait fait une fiche de lecture.

Il existerait donc 18 espèces d'ombres répertoriées a ce jour à travers le monde. Curieusement, toutes sont inféodées à l'hémisphère Nord. S'il existe des Salmonidés dans l'hémisphère Sud, aucune espèce du genre  Thymallus. Je pensais également que l'ombre arctique se situait au nord du cercle polaire, et donc, qu'il était présent en Alaska, Sibérie mais également dans la péninsule Scandinave en zone circumpolaire. Mais non, il n'est présent qu'au nord du continent nord Américain.

De plus, j'ai cherché quelles étaient les bassins de France où l'ombre European était présent originellement, et ceux où il a été introduit.

Bassins originels:

• Bassin du Rhin (Meurthe, Moselle, et affluents)
• Bassin du Rhone (Haut-Rhone, Loue, Ain et Valserine)
• Bassin de la Loire (Allier, Soule et Vienne).

Introduction dans les bassins suivants:

• Bassin de la Dordogne (Dordogne et certains affluents)
• Bassin de l'Adour (certaines rivières du Béarn)
• Bassin de l'Aude
• Bassin du Salat (affluant de la Garonne, dans les Pyrénees)
• Bassin de la Seine (Aube, Huisne, Marne, Yonne)

Les ombres magnifiques, à la robe sombre et à l'étendard démesuré des rivières du Nord de l'Europe et qui me faisaient tant rêver, ne sont donc "que" des ombres communs (T. thymallus), avec peut-être des morphotypes différents de ceux que je connais - bassin de l'Aude, Béarn, bassin de la Dordogne, bassin du Rhône). Existe-t-il une variabilité morphologique aussi large que celle de Salmo trutta ? Peut-etre pas, mais cette variabilité morphologique est bien présente, entre les ombres de la Vienne, et ceux, introduits, de la Dordogne ou de l'Aude

Enfin, et puisque nous avons discuté de l'IA, il y a peu, dans notre Forum, je m'en suis aidé pour faire un résumé des mouches semblant les plus efficaces en fonction des conditions.

Et voila ce qui en est ressorti. Je vous laisse libre d'en faire ce que vous voulez :

Automne & hiver (eaux froides et claires)

Printemps (débits variables, éclosions)

Été (eaux basses, poissons méfiants)

Conditions particulières

On en pense ce que l'on veut, je pense qu'une telle sélection pourrait quand même être utile à un débutant.

EXTRAIT  :