AUTEUR : Charles GAIDY
LANGUE : français
EDITEUR : Autre Vue
DATE DE SORTIE : 2006
FORMAT : portrait - 20,5 x 14,5
NOMBRE DE PAGES : 223
CODE ISBN : 2915688087
PRIX INDICATIF : livre épuisé en neuf, mais se trouve facilement en occasion entre 10 et 20 €

L'auteur, Charles GAIDY
Il est né à Clermont-Ferrand en 1940, et décédé en 2024. Il découvrit à l'adolescence la pêche à la mouche grâce à son grand-père (garde-champêtre). Ce dernier fera naitre en lui une passion qui deviendra très vite viscérale.
Mais la pêche n'a pas été sa seule passion. Très jeune, il illustrait déjà ses cahiers de dessins, principalement centrés sur la pêche à la mouche. Son coup de crayon ( et de pinceau ), d'une incroyable précision, lui valut le surnom de "peintre de l'éphémère".
Charles Gaidy excellait dans le dessin et la peinture, mais que dire de ses talents d'écrivain ? Ses livres, tantôt empreints de poésie, tantôt de maîtrise technique sont des références incontestées. Il a d'ailleurs été le premier écrivain halieutique français à être traduit en langue anglaise. Certains de ses ouvrages sont classés au rang de "chefs d'œuvre" outre Atlantique.
À son talent pour les arts graphiques et la littérature, il convient d'ajouter une grande expertise en entomologie, et une maîtrise du montage de mouches artificielles. Il portait haut et fort les couleurs du coq Corrézien et a développé bon nombre de montages rustiques, mais oh combien efficaces. La plus connue est la "Merlinoise", dont le nom vient de son petit village natal de Merlines (19).
Xxx
Charles Gaidy fut également un ardent défenseur de l'environnement et un passionné du milieu aquatique. Il a consacré une bonne partie de son temps à transmettre ses passions et son savoir par différentes associations qu'il présidait, ou en intervenant dans des écoles de pêche.
Il fut aussi, pendant quatre décennies, l’un des principaux acteurs du fameux concours national des coqs de pêche de Neuvic chaque 1er mai. En outre, passionné par les animaux, il créa en 1988 le célèbre festival international d’art animalier en pays d’Eygurande.
Enfin, il fut un homme extrêmement attachant, et son talent n'avait d'égal que sa modestie et sa gentillesse. J'ai eu la chance de le croiser souvent et je garde un souvenir extraordinaire d'un repas que j'ai fait à ses côtés lors d'une "brocante pêche" à Auch. Ayant apporté une bonne bouteille pour ce repas, je l'ai sollicité pour qu'il me fasse un petit dessin sur le coffret en bois. Il a accepté avec enthousiasme et je l'ai regardé dessiner.
Voir cet éphémère prendre vie en quelques minutes entre ses mains fut, pour moi, un moment intense en émotion.
Principales distinctions :
1988 - chevalier de l'ordre national du mérite
1999 - chevalier de l'ordre national de la légion d'honneur
L'oeuvre littéraire de Charles GAIDY
La "trilogie"
Ouvrages sur la pêche à la mouche
Autres ouvrages
Résumé du livre, critique
Sommaire
Bien qu'écrit une vingtaine d'années avant la disparition de Charles Gaidy, ce livre, en grande parie autobiographique, s'avère être très complet pour celui qui voudrait connaitre en détail sa vie, entièrement dédiée à la pêche à la mouche et avec quel brio !
Dans les deux premiers paragraphes, l'auteur nous parle de son enfance et des ses premières émotions au bord de l'eau, principalement en compagnie de ses grands-parents. C'est à cette période qu'il noue une "amitié" indéfectible avec le Chavanon, qui sera la rivière de sa vie.
Les deux paragraphes suivants sont consacrés à certains de ses amis, pêcheurs à la mouche passionnés bien sûr, comme Henri Pèthe, Paul Boyer, Daniel Taboury et bien d'autres.
Les trois chapitres suivants sont développés autour de l'entomologie, des grands monteurs français de mouches (Bresson, Devaux, Petitjean, Plas, De Pastors, Poirot, Ragot, Le Fèvre, ...) ainsi que des coqs de pêche corréziens. Autant de domaines pour lesquels Charles Gaidy possède une immense expertise, qu'il développe toutefois avec beaucoup d'humilité.
Vient ensuite un chapitre passionnant consacré en grande partie à la célèbre collection des mouches Gallica.
Puis, Charles Gaidy nous invite au voyage. Il nous fait partager ainsi sa passion pour certaines de ses rivières de prédilection, en France et à l'étranger. Et parmi toutes ces régions halieutiques, l'une d'entre elle est devenue comme une seconde patrie. Il s'agit de celle de Tolmin en Slovénie, où coulent les célèbres rivières Soca et Idrijca. Cet attachement viscéral pour la Slovénie lui permit de nouer une amitié indéfectible avec Branko Gasparin, patron de la "Villa Noblesa".
Enfin, le livre se termine par un chapitre original. Celui-ci est consacré aux discours prononcé par quelques personnalités (dont Jacques Chirac) à l'occasion des nombreuses distinctions qui ont consacré l'oeuvre de Charles Gaidy. Et pour connaitre son extrême modestie, j'imagine à quel point il a du se faire "bousculer" pour se laisser convaincre de publier ce chapitre.
Mon avis
Comme il est si bien dit dans la préface, cet ouvrage est un savant mélange d'intimité et de propos scientifiques. Il est très plaisant à lire. Le style est agréablement romancé lors d'évocations de souvenirs d'enfance et de voyages. Mais il est également très précis et pertinent quant il s'agit de développer des considérations techniques.
Charles Gaidy était un grand Monsieur de la pêche à la mouche. Il nous laisse un immense héritage dans bien des domaines et je ne saurais que trop conseiller la lecture de ce livre. Il est passionnant de la première à la dernière page. C'est avant tout celui d'un homme extrêmement attachant, généreux et modeste !
Extraits
Adolescence ...
J'allais, de temps en temps aussi, chez la mère Rabanel, près du pont de chemin de fer. C'était un lieu magique. La brave vieille femme avait une toute petite mercerie. On y pénétrait par une porte étroite qui déclenchait une clochette. Et, au milieu des casiers, elle sortait deux ou trois boîtes dans lesquelles se mélangaient pêle-mêle pochettes d'hameçons, plombs, fils et montures, bouchons colorés et ventrus ou effilés à point… Elle avait toujours un renseignement qu'il ne fallait pas dévoiler, disait-elle : un tel en avait pris une sur l'abeille, en bas du pré de chez Chassagne, un autre deux sur la Ruelle, près de Vialleconstant, sur le Chavanon. Je buvais ses paroles et quittais la boutique d’un pas rapide. « Au revoir M’dame » pour courir une fois de plus vers les rivières qui me le rendait bien. Elles étaient généreuses.
Merlinoises ...
Ces mouches "sacrées" ont souvent ma préférence. Les miennes s'appellent Merlinoises. Elles n'ont rien d'original par rapport aux Exquises du docteur Juge ou aux diabolos de Guy Plas, seulement un petit brin de laine (on dit qu'il s'agit d'un tag) tantôt rouge, tantôt orange, tantôt jaune, qui prolonge le corps d'un ou deux mm près de la courbure. Adolescent, je tenais seulement à rendre hommage à un petit bout de terre corrézienne, et ses rivières, Merlines, en souvenir de ma mère et son atelier de couture et tricot dans lequel je trouvais à chaque instant tout un choix de fusettes de fils, de pelotes et écheveaux de laine de toutes les couleurs. À l'époque où j'ai monté ma première Merlinoise, je ne connaissais pas encore les soies Gossamer, Marabout, les polyfloss, les kevlar, et les chenilles, pas même le tergal.