Gobages irréguliers, quelle approche ?

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  • Ce sujet contient 19 réponses, 8 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Redneth, le il y a 9 mois et 3 semaines.
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    • #87350
      Redneth
      Participant
      • 8

      Bonjour à tous,

      Un des parcours que je fréquente (rivière normande) consiste en une succession de lisses avec peu de courant permettant de particulièrement bien repérer les gobages. En dehors de quelques soirées où l’activité a pu être intense, et malgré la présence de mouches de mai et de sedges (les 2 de très belle taille !) en bons nombres, dans la majorité des cas je me retrouve face à des gobages très irréguliers ; un gobage puis plus rien, un autre ailleurs et à nouveau rien, 2 gobages puis rien, etc. En général le temps de me déplacer vers le gobage repéré toute activité s’arrête. Je me retrouve à attendre qu’une truite se poste 1h30 ou 2h sans réellement pêcher, pour au final rentrer l’air bête en me demandant si j’aurais dû m’y prendre différemment. J’en profite pour préciser que, lorsqu’une truite est postée, j’arrive en général à la faire monter.

      Ma question est donc, quelle(s) approche(s) privilégiez vous dans un cas de figure comme celui ci ?
      Est-ce un comportement que vous observez également sur vos rivières, et si oui dans quelles conditions ?

      Curieux de vos retours! Très bonne journée à tous :)

    • #87351
      sirius01
      Participant
      • 579

      Pour pêcher souvent les rivières normandes, je connais bien le problème. J’appelle ça “les-gobes-qu’une fois”.

      C’est insoluble parce que nous sommes dépendants des gobages sur ce type de rivière, car pêcher l’eau est fastidieux et surtout totalement improductif étant donné l’effort a fournir compte tenu du nombre de postes possibles. La seule méthode est de faire comme les pêcheurs d’autrefois, c’est a dire se poster sur un pool et attendre qu’un poisson se manifeste a notre portée, et de présenter la mouche le plus tôt possible.

      Quant au problème de la présence de mouches et aucune activité ne suit, c’est une bizarerie sur laquelle je n’ai jamais pu trouver d’explications. La moyenne et basse Andelle est une spécialiste du genre. Il y en a surement d’autres …

      La pêche sur chalkstreams normands on passe beaucoup de temps inactif, c’était déjà ainsi du temps des Boisset, Ritz qui faisaient de belles siestes au bord de l’eau, ou contempler la nature, ce qui n’est jamais du temps perdu. ;-)

      A moins d’avoir des ombres ce qui permet de meubler quand les truites sont dans leurs caches. :-)

    • #87352
      Redneth
      Participant
      Participant
      • 8

      Merci pour ton retour sirius ! haha oui l’appellation s’y prête :-)
      Quelque part ça me rassure de voir que je ne suis pas le seul confronté à ce phénomène dans ce type de rivière. Sur des cas comme ceux-ci (un seul gobage puis rien) que tu attaques, est-ce que tu as observé qu’en insistant (plusieurs passages, en changeant de mouche…) tu arrivais tout de même à en faire monter ? Ou est-ce peine perdue ?

    • #87353
      sirius01
      Participant
      • 579

      Il faut lire les anciens auteurs pour comprendre que le phénomène n’est pas nouveau et qu’il a toujours existé. Le soir etait déjà le moment qui permettait de se rattraper et faire quelques prises.

      Cela dépend du contexte. Si tu présente vite, tu as une chance car une truite qui sort ne rentre pas immédiatement dans sa tanière. Il faut parfois insister, mais pas trop au risque de la caler. Le changement de mouche c’est valable quand le poisson est a table et gobe souvent; comment analyser si on a la bonne mouche en l’absence de gobage ? Impossible !

      Après si elle veut pas monter, on peut rien y faire… c’est la pêche, et la pêche n’est pas une science exacte et la garantie de capture n’est jamais au bout du fil  :unsure:

    • #87355
      Timtim38
      Participant
      • 990

      il est  très fréquent en pêche à vue de voir un poisson en poste se nourrir régulièrement sous l’eau  puis soudainement monter en surface attraper une mouche. De la même façon une truite ne sort pas de sa cache pour gober une unique mouche et y retourner aussi sec pour une demi heure.

      Quand elle sort de sa cache c’est pour se mettre sur un poste qui lui amène de la nourriture le plus souvent.

      ll y a une situation classique  que la pêche à vue permet de rencontrer. Ce pourrait être là une explication à ton problème :unsure: Dans les grands lisses avec  peu de courant, on y voit souvent des poissons se balader parfois en travers de la rivière,parfois en montant ou en descendant le courant ,monter choper une mouche par ci par là . Bien sûr ces poissons là ne gobent jamais au même endroit.

      Perso dans la situation ou je n’ai pas vu le poisson prendre un insecte défini, je commence avec une mouche qui ressemble à ce que je vois sur l’eau . Je  passe ensuite quasi systématiquement des émergentes comme une ORL, une peute, un shuttlecock. A la bonne saison j’accroche à tous les coups une fourmi même si je n’en ai pas vue une seule. Ensuite je n’insiste pas. Une mauvaise dérive peut caler un poisson pour de bon.

      Si le poisson est bien en poste mais focalisé sur des nymphes qu’il prend dessous, le passage d’une nymphe légère (au fil posé) rapporte régulièrement des poissons pas disposés à prendre en surface.

    • #87357
      sirius01
      Participant
      • 579

      Oui, la prise en nymphe et parfois un insecte flottant peu arriver, mais n’explique pas pourquoi en présence d’un insecte qui passe a nouveau la truite ne bouge pas. En tout cas elle est plausible et mérite d’être essayée, car au temps ou les pêcheurs tuaient les truites le contenu stomacal le soir apportait de précieux renseignements ;-) Avec le no kill de nos jours c’est moins évident..

      Souvenir d’une truite sur l’Avre qui avait gobée une fois et que j’ai prise en nymphe après de multiples passages sans voir autre chose qu’une tirée sur le fil indiquant la touche.

      En Normandie il faut bien comprendre que les truites peuvent se cacher sous les herbiers et donc avoir un œil dedans et un dehors.

      J’ai pu constater quelques fois une truite sortir de sous l’herbier pour gober par opportunisme un insecte a la dérive et plus rien ensuite. On peut, de même, observer des insectes partout sans voir le moindre gobages. Comme j’ai pu assister sur l’Andelle ou il y avait une éclosion de mouches de mai de folie et pas un gobage. Mais sur ce coup là, je suis persuadé que la manque de poisson était la raison !

      Mais globalement il faut comprendre que sur la plupart de ces rivières pour bouger les poissons il faut une belle éclosion avec suffisamment d’insectes sur l’eau, pas juste deux ou trois mouches qui trainent.

      Je comprends ce que Red veut dire, il y a des moments ou on arrive pas a comprendre le comportement de certains poissons.

       

    • #87358
      Blajoux
      Participant
      • 538

      Un peu difficile de trouver de réponses…

      Si l’on parle de cette saison, et je parle uniquement pour les rivières que je pêche en Lozère, trop de phénomènes peuvent influer sur l’activité de surface.

      -La succession importante des coups d’eau, ou les poissons se gavent lorsque les flots commencent à grossir, et ou elles restent ensuite bec cloué un long moment jusqu’à ce que les niveaux se stabilisent enfin.

      -Une météo “compliquée”, avec des températures pas vraiment de saison, et des eaux très fraiches, et du vent omniprésent.

      – Un retard assez net des éclosions, qui restent pour l’instant sporadiques, quand il y en a…

      On pourrait en trouver bien d’autres…Mais surtout espérer l’arrivée de conditions plus stables, et un temps plus chaud.

      En présence de ce genre d’attitude, la première chose à faire est d’essayer de faire un inventaire des insectes présents (en tout cas visibles). La façon de gober peut donner quelques indices.

      Dans le cas que tu évoques, j’essaie de monter un modèle plutôt petit, flottant très bas,type spent ou ORL maigre en taille 18/20. Je tente alors de passer le plus possible dans l’axe, assez rapidement, et parfois, ça marche…

       

    • #87359
      Redneth
      Participant
      Participant
      • 8

      Merci à tous pour vos réponses, c’est très enrichissant !

      Oui je pense qu’il y a une combinaison de facteurs explicatifs, des truites en mouvement dans la rivière à l’alimentation subaquatique en passant par les conditions franchement compliquées depuis le début de saison. D’ailleurs, les truites dans cette rivière sont incroyablement grasses tellement elles se sont goinfrées de vers et autres délicatesses apportées par les crues :D

      Je note la recommandation des émergentes / petites mouches, à essayer. A ceci près que sur le secteur il y a des beaux poissons et beaucoup d’herbiers, donc descendre bas en diamètre me fait peur hehe

      Pour en revenir à l’activité sous la surface, et étant donnée qu’une prospection en naf est impossible sur ce genre de postes, que pensez vous d’une approche type Roncari? Je me dis qu’en faisant passer une nymphe lentement dans le courant en restant à une distance raisonnable pour la discrétion il y a des chances que cela marche. Ou est-ce que cette approche est réservée aux rivières avec plus de jus ?

    • #87360
      Fred06
      Participant
      • 323

      Hello,

      pour les calmes un peu profonds qu’on ne peut pas trop approcher, il y a aussi la solution sèche – nymphe à essayer si le reste ne marche pas.

    • #87361
      Timtim38
      Participant
      • 990

      Si tu peux te placer en dessous du poisson et relativement  dans l’axe , la nymphe au fil posé   est une technique très appropriée. Elle permet de passer même à longue distance une nymphe légère très proprement sous la surface entre des herbiers. La technique Roncari vise plus des poissons qui se nourrissent au fond ou entre 2 eaux .Avec un coup de  graisse fluo sur la pré-pointe  de ton bas de ligne de sèche la transition sèche/nymphe est très rapide.

      • Cette réponse a été modifiée le il y a 12 mois par Timtim38.
      • #87392
        Redneth
        Participant
        Participant
        • 8

        Oui j’envisage aussi la solution sèche / nymphe ou le fil posé comme tu le suggères, cela dit je peine énormément à trouver des informations sur cette technique en dehors de la vidéo de Yannick Rivière.
        De ce que j’en comprends le plus important est de s’assurer d’aligner la nymphe, le bas de ligne et la partie indicateur fluo pour non seulement assurer une bonne dérive mais également bien détecter les touches. L’inconvénient est donc qu’il faut se rapprocher des coups ou carrément rentrer dans la rivière, ce qui peut être très galère.

        Si tu as de la doc accessible sur la technique, je suis preneur !

    • #87389
      sirius01
      Participant
      • 579

      Sur ces rivières ce n’est pas que un épiphénomène, dû a des conditions particulières, mais c’est récurrent. Il s’agit bien d’une habitude, d’une “typicité” des truites. Il s’agit de poissons qui ne se postent pas vraiment, et donc ne gobent pas vraiment.

      C’est des truites normandes, ne l’oublions pas, poissons fantasques et rendant hommage a Mme de Sévigné, ont adoptés les coutumes locales, dont le p’têt ben que oui.. p’têt ben que non.. reste figé dans l’esprit des gens, comme chez les truites :yahoo:

      Contre ça il est difficile de trouver une parade a coup sûr. Dans ces moments, ou poisson là, j’essaye de présenter ma mouche le plus vite possible. Si ça fonctionne très bien, sinon je passe mon chemin et on verra plus tard. Les rivières normandes il faut savoir -comme les truites- être patient et prendre son temps, même si c’est souvent frustrant ;-)

      • #87393
        Redneth
        Participant
        Participant
        • 8

        D’un côté c’est rassurant, et de l’autre pas tellement ! :D
        Quelle est ton approche globale sur ces rivières dans ces conditions ? Marcher de long en large en cherchant les gobages, tenter sa chance et continuer si ça ne donne rien? Ou se poster, rêvasser en attendant les gobages, et attaquer ceux qui se présentent ?

    • #87394
      sirius01
      Participant
      • 579

      L’attitude a adopter reste purement personnelle. Perso je me promène le long de la rivière, je regarde, j’observe, je flâne… on perd jamais son temps a regarder la rivière et ce qu’il y a sous les pierres; les pêcheurs a la mouche ont oubliés ces habitudes qui sont pourtant un des piliers de cette technique.

      Pourquoi chercher toujours la performance a tout prix, la rentabilité systématique. Ne pêchant pas au toc, heu en nymphe au fil :-) , il faut  savoir se contenter des fois du coup du soir pour prendre quelques poissons.

      Les rivières normandes, comme je l’ai dit plus haut, on passe beaucoup de temps a ne rien faire car les poissons ne sortent que sur des éclosions qui en valent la peine.

    • #87395
      Ms25210
      Participant
      • 746

      Alors je ne vais parler que de mon expérience, sur des rivières qui ne sont pas normandes, mais selon une méthode qui je pense est la relativement efficace sur une majorité de rivières.

      Pour combler l’absence de gobages intermittents et savoir où faire ses dérives, le mieux est de connaître sur le bout des doigts son ou ses parcours. Chaque cailloux, chaque remous. Chaque profondeur du lit de la rivière. Savoir que les poissons se trouvent à tel ou tel endroit. Et comment y faire la dérive qui provoquera le gobage sur son imitation.

      Cela nécessite par contre des heures et des heures non seulement de pêche mais également d’observation en dehors des périodes de pêche. Et également savoir qu’en fonction des niveaux, le poisson convoité se sera replacé ici ou là. Passer du temps à observé les insectes qu’il prends, qu’il néglige.

      C’est peut-être long, fastidieux mais c’est redoutablement efficace.

      C’est évidemment plus facile lorsque l’on dispose de beaucoup de temps libre. ;-)

      Je préfère connaitre par coeur des petits secteur de 100, 500m, que de parcourir à chaque sortie des kilomètres de rivière où je vais pêcher un peu au hasard en absence de gobage.

      Voici mon humble méthode pour éviter des capots à chaque sortie.

      Si la pêche est une religion, la pêche à la mouche est le paradis

    • #87405
      Timtim38
      Participant
      • 990

      De ce que j’en comprends le plus important est de s’assurer d’aligner la nymphe, le bas de ligne et la partie indicateur fluo pour non seulement assurer une bonne dérive mais également bien détecter les touches

      Oui c’est exactement ça tant pour le fil posé que pour la sèche/nymphe. L’autre point capital c’est la façon de faire pénétrer la nymphe légère dans l’eau pour ne pas qu’elle drague sous le fil ou sous la sèche. Avec un bas de ligne typé sèche, pour la même raison on ne peut pas garder le scion levé pendant la dérive à cause de l’effet de la gravité.

      e peine énormément à trouver des informations sur cette technique en dehors de la vidéo de Yannick Rivière

      Si tu maîtrises l’anglais, il faut faire des recherches avec ( “floating the sighter” pour le fil posé et “Dry dropper” pour sèche / Nymphe) .  La chaine YT de Devin Olsen  qui est une pointure mondiale de l’équipe des USA contient des infos fiables à la différence de plein d’autres très confuses et bourrées d’âneries …

      Ici en sèche nymphe sur un spot très bucolique :whistle:

      • #87457
        Fred06
        Participant
        • 323

        Vraiment très instructives, ces 2 video, merci Timtim!

        je n’avais jamais pensé à mettre une seche en potence, quand on ne pêche qu’au fil.

    • #87424
      Philippe
      Participant
      • 667

      Il arrive souvent que je me trouve face a ce cas notamment sur la haute Sioule.

      Je passe 15 mn à attendre un éventuel gobage, :unsure: si ce n’est pas le cas j’essaie deux trois mouches de bases, si toujours rien je continue en pêchant l’eau vu qu’il y a eu un gobage, il peut y avoir un autre poisson sur le secteur “la tête en haut ” :yes: cela se vérifie régulièrement…

      Si rien je change de secteur. :-(

      Si rien nymphe…

      Le comportement des poissons est souvent déroutant, un gobage puis une chasse dans les vairons ,des poissons pas en poste mais qui patrouillent, j’ai pu remarquer ce manège par temps ensoleillé   et rivière claire (Les rivières ici sont couleur thé)

      :scratch:

    • #87448
      Billetxe
      Participant
      • 109

      Les rivières où je pratique maintenant sont à l’opposé des rivières normandes, c’est à dire rapides, accidentées voire torrentueuses, mais le phénomène est le même et progresse saison après saison, accentué cette année probablement à cause des conditions météo du moment, froid persistant, eaux de neige à répétition à cause du yoyo des températures et des précipitations, et beaucoup de “coups” d’eau. On arrive fin juin et les rivières ne sont pas encore “en place”, comme on dit.

      La difficulté est plus de trouver un gobage que trouver la bonne mouche, et le gobage unique devient la norme, quand il existe.

      Mais si le constat de la situation est le même, les techniques utilisées ici pour toucher quelques poissons seront peu transposables aux rivières normandes: les postes sont bien marqués, courts le plus souvent, et en pêchant l’eau les poissons montent. Il arrive que les seuls gobages vus de la journée soient ceux sur mes mouches. En fonction des rivières, des niveaux, de la longueur/profondeur/accessibilité des postes, c’est au choix mouche sèche, tandem sèche/nymphe, sèche/noyée, noyée amont (une ou deux selon la configuration). Et quand c’est possible travers plutôt qu’amont. Sur ce type d’eaux, la pêche à vue est quasi impossible.

      Bien sûr, ce que je dis là se passe quand le poisson est mordeur, ce n’est le cas ici que depuis la mi-mai, les deux premiers mois ont été catastrophiques, y compris pour ceux qui pratiquent d’autres techniques que la mouche. Quand elles veulent pas, elles veulent pas.

      Il est peut-être possible de pêcher ainsi sur les rivières normandes, du moins sur certaines portions avec accélérations, obstacles, etc…; mais c’est probablement lassant sur de grandes parties lisses ou uniformes, sans postes marqués, où les seuls indicateurs sont (étaient) les gobages.

    • #88670
      Redneth
      Participant
      Participant
      • 8

      Merci à tous pour vos réponses & les partages (notamment Devin Olsen), c’est très intéressant et enrichissant !
      Au final les soirées se sont succédées un peu de la même manière, alternant entre gobages épisodiques et frénésie ! Quelques sorties mémorables, et beaucoup de temps passé à attendre :)
      Le mois d’août a par contre signé la fin de la partie – plus rien !

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